Rapport de l'ASN 2020

PLATEFORME DE MARCOULE La plateforme nucléaire de Marcoule est située à l’ouest d’Orange, dans le département du Gard. Elle est dédiée, pour ce qui concerne ses six installations civiles, à des activités de recherche relatives à l’aval du « cycle du combustible» et à l’irradiation de matériaux, ainsi qu’à des activités industrielles, notamment concernant la fabrication de combustible MOX, le traitement de déchets radioactifs et l’irradiation de matériaux. La majeure partie du site est en outre constituée d’installations nucléaires de base secrètes (INBS) dépendant du ministère de la défense. CENTRE DU CEA DE MARCOULE Créé en 1955, le centre CEA de Marcoule comporte trois ins‑ tallations civiles : les laboratoires Atalante (INB 148), la centrale Phénix (INB 71) et l’installation d’entreposage Diadem (INB 177). Installation Atalante – Centre du CEA Les Ateliers alpha et laboratoire pour analyses, transuraniens et études de retraitement (Atalante – INB 148), créés dans les années 1980, ont pour mission principale de mener des activités de recherche et développement en matière de recyclage des combustibles nucléaires, de gestion des déchets ultimes et d’exploration de nouveaux concepts pour les systèmes nucléaires de quatrième génération. Afin d’étendre ces activités de recherche, des aménagements ont été réalisés en 2017 pour accueillir des activités et des équipements provenant du Laboratoire d’études et de fabrications des combustibles avancés (Lefca) du centre CEA de Cadarache. Une prise de position de l’ASN est prévue en 2021 sur la pour‑ suite de fonctionnement de l’INB à l’issue de l’instruction du rapport de réexamen de l’installation remis en décembre 2016 et du plan d’action du CEA, intégrant notamment le renfor‑ cement de la maîtrise du risque incendie. L’ASN a par ailleurs réalisé une analyse approfondie de l’événement survenu le 19 décembre 2018, qui a conduit à l’éclatement d’un flacon contenant un liquide radioactif manipulé dans une boîte à gants. Cet événement avait blessé un intervenant. L’ASN a classé l’événement au niveau 1 sur l’échelle INES. En 2020, l’exploitant a détaillé le processus qu’il prévoit de mettre en œuvre pour l’autorisation de la réouverture du laboratoire concerné, fermé depuis l’incident. Le scénario d’intervention inclut notamment des opérations de neutralisation des réactifs et de reprise des déchets contenus dans la boîte à gants. L’ASN estime que le niveau de sûreté nucléaire et de radio‑ protection de l’INB 148 Atalante en 2020 est assez satisfaisant. Toutefois, l’ASN a constaté des manquements dans le domaine de la radioprotection relatifs à la précision des procédures et à leur appropriation par les travailleurs. La gestion des écarts, le suivi des actions mises en œuvre avec l’évaluation de leur eff icacité, ainsi que la traçabilité des historiques de zonage radiologiques présentent également des lacunes et devront être améliorés. L’ASN considère que l’analyse des causes des événements présentant des facteurs sociaux, organisationnels et humains est insuffisamment documentée et ne permet pas d’apprécier la robustesse des dispositions mises enœuvre pour garantir le non-renouvellement des événements. Dans le domaine de la conduite accidentelle, ainsi que pour l’organisation et les moyens de crise, l’ASN considère que d’importants efforts doivent être engagés afin de respecter les dispositions réglementaires en lien avec la gestion des situations d’urgence. LE PARC D’INSTALLATIONS ET D’ACTIVITÉS À CONTRÔLER COMPORTE : des installations nucléaires de base : • la centrale nucléaire de Golfech, constituée de 2 réacteurs de 1 300 MWe, • l’usine Melox de production de combustible nucléaire «MOX», • le centre de recherche du CEA Marcoule, qui inclut les INB civiles Atalante et Phénix, ainsi que le chantier de construction de l’installation d’entreposage de déchets Diadem, • l’installation Centraco de traitement de déchets faiblement radioactifs, • l’ionisateur industriel Gammatec, • l’installation d’entreposage de déchets Écrin sur le site de Malvési ; des activités nucléaires de proximité du domaine médical : • 14 services de radiothérapie externe, • 6 services de curiethérapie, • 21 services de médecine nucléaire, • 98 établissements mettant en œuvre des pratiques interventionnelles radioguidées, • 127 scanners, • environ 5000 appareils de radiologie médicale et dentaire ; des activités nucléaires de proximité du domaine vétérinaire, industriel et de la recherche : • environ 800 établissements industriels et de recherche, dont 4 accélérateurs de particules de type cyclotron, 27 entreprises exerçant une activité de radiographie industrielle et 77 laboratoires, principalement implantés dans les universités de la région, • environ 560 cabinets ou cliniques vétérinaires pratiquant le radiodiagnostic ; des activités liées au transport de substances radioactives ; des laboratoires et organismes agréés par l’ASN : • 3 laboratoires pour les mesures de la radioactivité dans l’environnement, • 5 organismes pour la mesure du radon, • 7 organismes pour le contrôle de la radioprotection. p. 206 p. 238 p. 268 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 87 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION OCCITANIE

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