Rapport de l'ASN 2020

Toutefois, plusieurs sujets techniques importants sont encore en cours d’instruction. C’est en particulier le cas de la conception des soupapes de sécurité du circuit primaire, des règles générales d’exploitation qui seront applicables à partir de la mise en service et de la prise en compte des enseignements de la mise en service des premiers réacteurs EPR à l’étranger. Par ailleurs, le contrôle de la construction a régulièrement mis en évidence des défauts de qualité de réalisation, qui ont nécessité des actions correctives et ont conduit EDF à réaliser des vérifications complémentaires qui font l’objet d’échanges avec l’ASN. L’ASN considère qu’EDF doit compléter le programme des contrôles complémentaires prévus dans le cadre de la revue de qualité des matériels autres que les équipements sous pression. EDF a réalisé la plupart des essais nécessaires avant le démarrage de l’installation. L’analyse approfondie des résultats permettra de vérifier que l’installation telle que réalisée respecte la démonstration de sûreté. 2.12  Les études sur les réacteurs du futur Le réacteur EPR 2 En avril 2016, EDF a sollicité l’avis de l’ASN sur les options de sûreté d’un projet de réacteur à eau sous pression dénommé «EPR nouveau modèle » (EPR NM), développé par EDF et Framatome. Ce projet vise à répondre aux objectifs généraux de sûreté des réacteurs de troisième génération. Il a pour ambition d’intégrer le retour d’expérience de conception, de construction et de mise en service des réacteurs de type EPR de Flamanville 3, Olkiluoto 3, Taishan 1 et 2 et Hinkley Point C, ainsi que le retour d’expérience d’exploitation des réacteurs existants. Par ailleurs, ce réacteur a vocation à intégrer, dès sa conception, l’ensemble des leçons de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Cela se traduit, en particulier, par un renforcement de la conception vis‑à‑vis des agressions naturelles externes et une consolidation de l’autonomie de l’installation et du site en situation accidentelle (avec ou sans fusion du cœur) avant l’intervention de moyens extérieurs au site. L’ASN a mené l’instruction du dossier d’options de sûreté de l’EPR NM avec l’appui de l’IRSN, en tenant compte des recommandations du Guide n° 22 relatif à la conception de REP. À la demande de l’ASN, le GPR s’est réuni en janvier 2018 pour examiner ce dossier. En 2018, EDF a communiqué à l’ASN sa décision de faire évoluer la configuration technique de l’EPR NM vers une nouvelle version, appelée «EPR 2 ». L’ASN a ainsi publié le 16 juillet 2019 son avis sur les options de sûreté proposées pour le réacteur EPR NM et son évolution de configuration EPR 2. L’ASN considère que les objectifs généraux de sûreté, le référentiel de sûreté et les principales options de conception sont globalement satisfaisants. L’avis de l’ASN identifie les sujets à approfondir en vue d’une éventuelle demande d’autorisation de création d’un réacteur. Des justifications complémentaires sont en particulier attendues sur la démarche d’exclusion de rupture des tuyauteries primaires et secondaires principales, la démarche de prise en compte des agressions, notamment l’incendie et l’explosion, et les choix de conception de certains systèmes de sûreté. En 2020, des compléments d’information ont été apportés sur ces sujets par EDF. Leur instruction est en cours. Petits réacteurs modulaires Plusieurs projets de «petits réacteurs modulaires » (Small Modular Reactors – SMR) sont en cours de développement dans le monde. Il s’agit de réacteurs d’une puissance inférieure à 300 MWe, Soudures des tuyauteries secondaires principales du réacteur EPR de Flamanville Les soudures des tuyauteries secondaires principales du réacteur EPR de Flamanville nécessitent d’importantes réparations. La majorité de ces soudures sont situées sur les tuyauteries de vapeur principales, qui font l’objet d’une démarche dite «d’exclusion de rupture», qui suppose des propriétés mécaniques et un niveau de qualité de fabrication particulièrement élevés. Huit de ces soudures sont situées au niveau de l’espace entre les deux parois de l’enceinte de confinement du bâtiment du réacteur. Les conditions d’accès difficiles ont nécessité le développement de moyens particuliers d’intervention et la qualification de procédés spécifiques de soudage, de contrôle et de traitement thermique. L’ASN a engagé en 2020 l’examen des qualifications de ces différents procédés et prendra position sur l’engagement des opérations de soudage début 2021. La majorité des autres soudures des tuyauteries de vapeur principales à réparer, au nombre d’environ 50, est située dans un environnement ne présentant pas de difficulté d’accès. L’ASN a engagé en 2020 l’examen de la qualification des procédés de réparation. EDF a pu engager la réparation de sept soudures à partir de l’été 2020. L’ASN est attentive à ce que le nombre de réparations réalisées en parallèle soit compatible avec l’organisation de la surveillance du chantier. Ces travaux se poursuivront jusqu’en 2022. En parallèle, EDF a évalué la qualité des autres soudures, en particulier des tuyauteries d’eau alimentaire des générateurs de vapeur. Ce travail a conduit EDF à décider de réparer une dizaine de soudures supplémentaires. L’ASN prendra position sur le périmètre des soudures à réparer lorsque l’ensemble des justifications aura été apporté par EDF. Mise en œuvre du procédé TIG orbital – soudure sur le circuit secondaire principal 322 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 10 – LES CENTRALES NUCLÉAIRES D’EDF

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