Rapport de l'ASN 2020

opérateur et physicien médical, ainsi qu’une présence régulière de ce dernier sur le terrain permettraient, notamment, une meilleure utilisation des équipements, avec la mise en place de protocoles adaptés aux actes réalisés, le recueil des doses délivrées et l’évaluation au regard des niveaux de référence dosimétrique à définir localement. Lorsqu’il est fait appel à des sociétés proposant des prestations externes en physique médicale, il est constaté que les établissements s’approprient peu la démarche d’optimisation. Ces constats ont été notamment observés dans les blocs opératoires, où cette démarche d’optimisation est rarement mise en place et doit nettement progresser. Dans les services d’imagerie interventionnelle et dans les blocs opératoires Les insuffisances constatées concernent, d’une part, la formation des professionnels à la radioprotection des patients (28% des services d’imagerie interventionnelle ont l’ensemble de leur personnel à jour de leur formation ; 9% des services des blocs opératoire), d’autre part, l’application du principe d’optimisation des actes, tant au niveau du paramétrage des appareils, des protocoles utilisés, que des pratiques. L’ASN constate que, les doses sont recueillies, analysées et optimisées dans 33 % des blocs et 62% des services d’imagerie interventionnelle inspectés. Le suivi du patient en cas de dépassment du seuil d’exposition à la peau, défini par la HAS(8), est peu satisfaisant, en particulier dans les blocs opératoires (65% de suivi pour les blocs opératoires et 84% pour les services d’imagerie interventionnelle). Des niveaux de référence, pour les examens les plus courants, sont de plus en plus souvent élaborés au niveau local. Cette démarche permet, en outre, de fixer des niveaux d’alerte permettant de déclencher un suivi médical du patient adapté en fonction des niveaux de dose délivrés au patient. Les systèmes d’archivage et d’analyse de la dose au patient se déploient actuellement et facilitent l’élaboration des niveaux de référence et d’alerte locaux par équipement et par type d’acte. Ces systèmes sont un atout pour la connaissance des doses précédemment reçues par le patient et son suivi. 8. Améliorer le suivi des patients en radiologie interventionnelle et actes radioguidés – réduire le risque d’effets déterministes du 21 mai 2014. Les contrôles de qualité externes des dispositifs médicaux sont généralement réalisés à la bonne fréquence, et les non‑conformités étaient levées, ou en cours de mise en conformité, le jour de l’inspection, aussi bien dans les blocs opératoires que dans les services d’imagerie interventionnelle. Plus précisément dans les blocs opératoires Au bloc opératoire, les personnels médicaux ont une connaissance insuffisante des niveaux de référence pour les types d’actes pratiqués. Les arceaux de bloc, du fait de leur mobilité, sont plus rarement connectés aux systèmes d’archivage de l’établissement que les arceaux fixes des services d’imagerie interventionnelle. 5.3.3 Les événements déclarés en relation avec les pratiques interventionnelles radioguidées Un système d’enregistrement des événements est mis en place dans plus de 76% des sites inspectés. En 2020, 28 événements significatifs ont été déclarés dans ce domaine, dont 4 relèvent également d’une déclaration de matériovigilance : ∙ 10 événements concernent des surexpositions de patients, certains ayant entraîné des effets déterministes, tels qu’une alopécie transitoire (3) ou une radiodermite (1) ; ∙ 15 événements concernent des expositions de professionnels ; ∙ 3 événements concernent des patientes enceintes exposées lors d’un examen interventionnel radioguidé, ces femmes ignorant leur grossesse au moment de l’exposition. Pour les ESR concernant les patients, la majorité des surexpositions sont dues à des procédures longues, complexes (en cardiologie et en neuroradiologie). L’une d’entre elle concerne une surexposition liée à un défaut de dispositif médical. Un patient a été exposé de façon accidentelle par le personnel, la pédale de scopie étant bloquée en «mode » émission de rayons X sous le dispositif médical. Pour les ESR concernant les professionnels, les surexpositions déclarées résultent d’expositions accidentelles. Pour trois professionnels, les limites réglementaires au niveau des extrémités ou du corps entier ont été dépassées. Deux événements se sont produits au décours du rangement de l’appareil émettant des rayonnements ionisants (appareil sous tension) ou du bio‑nettoyage. SYNTHÈSE Dans le domaine des pratiques interventionnelles radioguidées, l’ASN constate, dans la continuité des années précédentes, que le niveau de radioprotection des patients et des professionnels, notamment pour les actes de chirurgie réalisés dans les blocs opératoires, demeure insuff isant. C’est la raison pour laquelle de nouvelles recommandations pour améliorer la radioprotection dans les blocs opératoires ont été diffusées en 2020. Des écarts réglementaires sont encore fréquemment relevés en inspection, tant pour la radioprotection des patients que pour celle des professionnels, et des événements sont toujours déclarés à l’ASN en raison de dépassements des limites de dose concernant des praticiens interventionnels. L’état de la radioprotection est cependant nettement meilleur dans les services qui utilisent ces techniques depuis longtemps, par exemple dans les services d’imagerie où sont réalisées des activités de cardiologie et de neurologie interventionnelles. Un travail important de sensibilisation de l’ensemble des professionnels médicaux, paramédicaux et administratifs des établissements reste nécessaire pour une meilleure perception des enjeux, notamment pour les intervenants au bloc opératoire. La formation continue des professionnels, particulièrement des praticiens, et l’intervention de physiciens médicaux pour optimiser les protocoles d’interventions au titre de la radioprotection constituent deux axes majeurs de maîtrise des doses délivrées aux patients lors des actes interventionnels. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 233 07 – LES UTILISATIONS MÉDICALES DES RAYONNEMENTS IONISANTS 07

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