Rapport de l'ASN 2020

Plus précisément dans les blocs opératoires Les professionnels des blocs opératoires ont à leur disposition, dans 76% des sites inspectés, des dispositifs de suivi dosimétrique en nombre suffisant et adapté aux expositions des professionnels. Si cela reste insuffisant, l’ASN note des résultats en légère hausse par rapport à 2019. L’absence de suivi dosimétrique adapté pour certains actes radioguidés, notamment au niveau des extrémités, ainsi que l’absence de suivi médical des praticiens, rendent difficile l’évaluation de la radioprotection pour les professionnels des blocs opératoires. Des difficultés d’ordre organisationnel persistent pour les PCR, lesquelles ne disposent pas toujours des moyens suffisants leur permettant de remplir pleinement leurs missions. Par ailleurs, le temps alloué à leur mission n’est pas toujours adapté, d’autant plus que certains établissements font également reposer la radioprotection des patients sur la PCR. L’ASN constate que les PCR analysent les résultats dosimétriques afin de détecter des mauvaises pratiques et d’y remédier. Dans les blocs opératoires du secteur libéral, le suivi dosimétrique, le suivi médical et, le cas échéant, celui des employés constituent une difficulté récurrente. Les vérifications techniques de radioprotection Les vérifications techniques de radioprotection externes ont été réalisées dans 79% des services d’imagerie interventionnelle et dans environ 69 % des blocs opératoires. Lorsque des non‑conformités étaient identifiées, elles étaient levées ou en cours de régularisation, lors de l’inspection, dans 72 % des cas, résultat en hausse par rapport à 2019 (66%). Il existe cependant encore une marge de progression pour le respect des fréquences de vérification exigées. 5.3.2 La radioprotection des patients Les constats établis à l’issue des inspections de 2020 confirment, pour la radioprotection des patients, les observations faites au cours de ces dernières années (voir graphique 14). Ainsi, l’ASN constate encore un faible recours aux physiciens médicaux dans les services pratiquant des actes interventionnels radioguidés et le caractère très peu détaillé des POPM concernant les modalités d’organisation de la physique médicale pour les pratiques interventionnelles radioguidées (les missions et le temps de présence du physicien médical en fonction des activités ne sont pas définis). Cela constitue un frein à la mise en œuvre du principe d’optimisation. Une collaboration étroite entre Pratiques interventionnelles radioguidées au bloc opératoire : les recommandations du Groupe permanent d’experts radioprotection pour les applications médicales et médico‑légales des rayonnements ionisants Les pratiques interventionnelles radioguidées (PIR) dans les blocs opératoires sont en plein essor, tant du point de vue de la diversité des actes, que du nombre de spécialités concernées et des dispositifs médicaux utilisés. Si les actes en PIR réalisés sur des équipements radiogènes fixes se sont significativement améliorés en matière de radioprotection ces dix dernières années, les constats faits par l’ASN lors d’inspections mettent en évidence des manquements pour les actes réalisés au bloc opératoire. Les enjeux de radioprotection pour chaque patient sont le plus souvent faibles. En revanche, du fait de la multiplicité des actes, les enjeux d’exposition professionnelle sont croissants. Les risques sont principalement liés à un manque de culture vis‑à‑vis des règles de base de la radioprotection. Des progrès significatifs restent à réaliser dans le cadre des actes chirurgicaux. En 2020, l’ASN a publié un rapport établissant des recommandations en vue d’améliorer la radioprotection lors des PIR dans les blocs opératoires. Ce rapport propose 20 recommandations, qui portent sur 4 axes : ཛྷ la qualité et gestion des risques ; ཛྷ les responsabilités de chacun des acteurs ; ཛྷ la formation en radioprotection ; ཛྷ les outils à développer en radioprotection. Sur la base de ces recommandations, une lettre circulaire en date du 29 juillet 2020 a été adressée à l’ensemble des établissements de santé. Événements significatifs concernant la radioprotection des professionnels En 2020, trois événements significatifs en radioprotection (ESR) ont concerné des travailleurs et fait l’objet d’un avis d’incident en raison d’un dépassement de la limite réglementaire d’exposition aux rayonnements ionisants au niveau des extrémités ou du corps entier. L’ASN a classé ces événements au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité). Ces ESR sont survenus lors d’infiltrations par des praticiens exerçant en radiologie et lors de procédures radioguidées de vertébroplastie en chirurgie. Deux des professionnels ont reçu une dose équivalente supérieure à 500 millisieverts (mSv) au niveau des mains sur 12 mois consécutifs et le troisième une dose efficace cumulée supérieure à 20 mSv. L’exposition des praticiens aux rayonnements ionisants, lors de ce type d’acte, dépend de la pratique individuelle de ces derniers, des paramètres d’acquisition de l’image radiologique et de l’utilisation d’équipement de protection individuelle. L’ASN rappelle l’obligation, pour les travailleurs classés, de porter l’ensemble de leurs dosimètres et la nécessité de les transmettre à l’organisme accrédité au plus tard 10 jours après l’échéance de la période de port, afin de détecter au plus tôt une exposition anormale. Il est également nécessaire que les professionnels portent leurs équipements de protection individuelle (EPI) et mettent en œuvre l’optimisation des pratiques pour la réalisation des examens sous guidage radiologique. 232 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 07 – LES UTILISATIONS MÉDICALES DES RAYONNEMENTS IONISANTS

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