Rapport de l'ASN 2020

examens de la fonction myocardique. En effet, ces caméras permettent une imagerie scintigraphique plus rapide, plus confortable, pour un diagnostic plus sûr. La recherche continue dans ce domaine avec l’installation, en 2020, de deux gamma‑caméras « corps entier », permettant une visualisation spatiale du corps. Selon l’enquête réalisée en 2018 auprès des unités de médecine nucléaire, le parc des caméras TEMP et CZT installées était de : ∙ 423 caméras TEMP, dont 70% couplées à un tomodensitomètre (TDM), pour un total de 924000 actes annuels ; ∙ 51 caméras à semi‑conducteurs (CZT), dont 7 couplées à un TDM, pour un total de 125000 actes annuels. Le parc des caméras TEP installées était de : ∙ 158 caméras TEP, toutes couplées à un TDM, pour un total de 486000 actes annuels ; ∙ 4 caméras TEP couplées à un IRM, pour quelque 2000 actes réalisés annuellement. 4.1.2 Le diagnostic in vitro Il s’agit d’une technique de biologie médicale, sans administration de radionucléides au patient, permettant de doser certains composés contenus dans les fluides biologiques préalablement prélevés sur le patient : hormones, marqueurs tumoraux. Cette technique met en œuvre des méthodes de dosage fondées sur les réactions immunologiques (réactions antigènes‑anticorps marquées à l’iode-125), d’où le nom de dosage par radio‑immunologie (Radio Immunology Assay – RIA). Les activités présentes dans les kits d’analyse prévus pour une série de dosages ne dépassent pas quelques milliers de becquerels. La radio‑immunologie est concurrencée par des techniques ne faisant pas appel à la radioactivité, telles l’immunoenzymologie ou la chimiluminescence. Quelques techniques utilisent d’autres radionucléides, comme le tritium ou le carbone-14. Là encore, les activités manipulées sont de l’ordre du kilobecquerel (kBq). Lettre circulaire aux établissements sur la prise en charge de patients traités par lutétium-177 Le lutétium-177 (177Lu) est indiqué pour le traitement de certaines tumeurs neuroendocrines de l’adulte et fait l’objet de nombreuses recherches cliniques dans la prise en charge des cancers de la prostate. Compte tenu de ses perspectives thérapeutiques et de l’arrivée de nouvelles molécules vectrices, le nombre de patients susceptibles de bénéficier de ce type de radiothérapie interne vectorisée (RIV) pourrait significativement augmenter dans les années à venir. C’est pourquoi l’ASN a mis à jour les conditions d’autorisation, précédemment formalisées en 2014, pour la détention et l’utilisation du lutétium-177 par les services de médecine nucléaire. Cette réévaluation des recommandations de l’ASN porte sur la prise en charge des patients et la gestion des déchets et des effluents. Elle s’appuie sur deux avis du Groupe permanent d’experts en radioprotection pour les applications médicales des rayonnements ionisants (GPMED) publiés en 2017 et sur la concertation menée avec les parties prenantes sur cette thématique. Les recommandations issues de ces travaux ont été diffusées aux chefs de services de médecine nucléaire et aux directeurs d’établissements de santé, ainsi qu’aux gestionnaires de l’assainissement public, par lettre circulaire du 12 juin 2020. Les bonnes pratiques d’hospitalisation des patients dans des chambres ou locaux permettant la collecte des urines contaminées dans des cuves, pendant une période suffisante, y sont rappelées. Pendant la période nécessaire à la construction de nouvelles installations adaptées dans les établissements de soins, la prise en charge en mode «hôpital de jour » est néanmoins possible au sein du service de médecine nucléaire. Cette disposition transitoire est soumise à des précautions particulières et conditionnée à une évaluation de l’impact des rejets, qui doit être inférieure à 1 millisievert (mSv) pour l’ensemble des catégories de travailleurs du secteur de l’assainissement. La lettre circulaire apporte également des précisions sur la gestion des effluents liquides contaminés par du lutétium-177. L’ASN précise que les consignes données au patient pour son retour à domicile pourront être adaptées individuellement, sous la responsabilité du médecin, en veillant à la protection radiologique de l’entourage du patient. Enfin, les professionnels impliqués dans la prise en charge de ces patients, n’exerçant pas habituellement dans un service de médecine nucléaire, doivent bénéficier d’une formation locale renforcée sur les mesures de radioprotection. Un cahier des charges est proposé à cet effet. TABLEAU 3 Principaux radionucléides utilisés dans diverses explorations en médecine nucléaire in vivo TYPE D’EXPLORATION RADIONUCLÉIDES UTILISÉS Métabolisme thyroïdien Iode-123, technétium-99m Perfusion dumyocarde Thallium-201, technétium-99m, rubidium-82 Perfusion pulmonaire Technétium-99m Ventilation pulmonaire Technétium-99m, krypton-81m Processus ostéo‑articulaire Technétium-99m, fluor-18 Exploration rénale Technétium-99m Oncologie – Recherche de métastases Technétium-99m, fluor-18, gallium-68 Neurologie Technétium-99m, fluor-18 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 225 07 – LES UTILISATIONS MÉDICALES DES RAYONNEMENTS IONISANTS 07

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=