Rapport de l'ASN 2020

La gestion des effluents issus des services de médecine nucléaire La gestion des déchets et effluents potentiellement contaminés par des radionucléides doit être décrite dans un plan de gestion qui comprend, notamment, les modalités de la surveillance des effluents rejetés, conformément à l’article R. 1333‑16 du code de la santé publique et à la décision n° 2008-DC-0095 de l’ASN du 29 janvier 2008. Des travaux de révision de la décision ont débuté fin 2020 et conduiront également à faire évoluer le Guide technique de l’ASN n° 18 du 26 janvier 2012. Parmi les 15 recommandations du rapport(4) du groupe de travail «Déversement dans les réseaux d’assainissement des effluents contenant des radionucléides provenant des services de médecine nucléaire et des laboratoires de recherche » publiées en juin 2019 sur asn.fr, l’une d’entre elle introduit la notion de niveaux guides « contractuels » ou « de gestion » à fixer, le cas échéant, dans l’autorisation de déversement mentionnée à l’article L. 1331‑10 du code de la santé publique. Ces niveaux guides, dont la valeur serait spécifique à chaque établissement, sont des niveaux de gestion qui, en cas de dérive des résultats de mesure, doivent déclencher une investigation et, le cas échéant, des corrections au niveau du système de collecte et d’élimination des effluents de l’établissement. L’ASN a saisi l’IRSN afin de proposer un protocole de mesure et mettre à disposition des établissements une méthode d’exploitation des résultats en vue de définir au plan local ces niveaux guides. Ces niveaux guides locaux pourraient figurer à terme dans les autorisations de déversements entre l’établissement générant ces rejets et les gestionnaires de l’assainissement. 4.1.1 Le diagnostic in vivo Cette technique consiste à étudier un organe ou une fonction de l’organisme grâce à une substance radioactive spécifique – un médicament radiopharmaceutique (MRP) – administrée à un patient. La nature du MRP dépend de l’organe ou de la fonction étudié. Le radionucléide peut être utilisé directement ou fixé sur un vecteur (molécule, hormone, anticorps, etc.). À titre d’exemple, 4. asn.fr/Informer/Actualites/Quinze‑recommandations‑sur‑le‑deversement‑d‑eaux‑usees‑faiblement‑contaminees le tableau 3 présente quelques‑uns des principaux radionucléides utilisés dans diverses explorations. La localisation dans l’organisme, par les techniques de scintigraphie, de la substance radioactive administrée, souvent du technétium-99m, se fait par un détecteur spécifique. Ce détecteur, appelé caméra à scintillation ou gamma‑caméra, est constitué d’un cristal d’iodure de sodium (pour la majorité des caméras) couplé à un système d’acquisition et d’analyse par ordinateur. Cet équipement permet d’obtenir des images du fonctionnement des tissus ou organes explorés. Une quantification des processus physiologiques ou physiopathologiques peut être réalisée. La plupart des gamma‑caméras permettent des acquisitions tomographiques et une imagerie en coupe, ainsi qu’une reconstruction tridimensionnelle des organes (TEMP). Le fluor-18, radionucléide émetteur de positons, est aujourd’hui couramment utilisé, notamment sous la forme d’un sucre marqué, le fluorodésoxyglucose (FDG), en particulier en cancérologie. Son emploi nécessite l’utilisation d’une caméra adaptée (tomographie par émission de positons – TEP). Le principe de ces caméras TEP est la détection en coïncidence des deux photons émis lors de l’annihilation du positon dans la matière près de son lieu d’émission. D’autres MRP marqués avec d’autres émetteurs de positons commencent à être utilisés, notamment avec du gallium-68. Les caméras TEP équipées du système « temps de vol » (Time of Flight – TOF), permettent une administration moindre de l’activité injectée en MRP, pour une qualité d’image attendue satisfaisante. La médecine nucléaire permet de réaliser une imagerie fonctionnelle. Elle est donc complémentaire de l’imagerie purement morphologique obtenue par les autres techniques d’imagerie. Afin de faciliter la fusion des images fonctionnelles et morphologiques, des appareils hybrides ont été développés : les caméras TEP sont désormais systématiquement couplées à un scanner (TEP‑TDM) et les gamma‑caméras peuvent l’être également (TEMP‑TDM). L’installation de caméras à semi‑conducteurs (CZT), dont la sensibilité de détection est très élevée, continue à se développer, notamment dans les centres de soins réalisant de nombreux GRAPHIQUE 9 Répartition, par division territoriale de l’ASN, des installations de médecine nucléaire autorisées par l’ASN, du nombre de chambres d’hospitalisation dédiées à la radiothérapie interne vectorisée et du nombre d’inspections réalisées dans ces installations par l’ASN en 2020 Division Strasbourg Division Paris Division Orléans Division Nantes Division Marseille Division Lyon Division Lille Division Dijon Division Châlons-enChampagne Division Caen Division Bordeaux 0 10 20 30 40 50 Installations Chambres de RIV Inspections réalisées 224 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 07 – LES UTILISATIONS MÉDICALES DES RAYONNEMENTS IONISANTS

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