Livre blanc du Tritium & bilan des rejets de tritium pour les INB

18 Sources de production et gestion du tritium produit par les installations nucléaires L’impact radiologique des rejets de tritium étant en général plus important par voie gazeuse que par voie liquide, les exploitants de centrales nucléaires font le plus souvent le choix de minimiser les rejets de tritium par voie gazeuse et, par voie de conséquence, de privilégier les rejets de tritium par voie liquide. Pour les centrales implantées en bord de mer ou en bord de fleuves à grand débit, le rapport des doses normées (µSv.TBq-1) peut être très important (facteur 100 voire plus) compte tenu des facteurs de dilution élevés liés aux courants marins ou aux débits fluviaux. Pour les centrales implantées en bord de rivières à faible débit, ce rapport calculé à partir des données disponibles est nettement plus réduit, mais ces chiffres sont à considérer avec prudence. En effet, les calculs effectués pour les rejets liquides adoptent parfois des hypothèses largement conservatives ; ainsi, le groupe de référence défini pour les rejets liquides est largement hypothétique car cumulant des habitudes de vie particulièrement défavorables (eau de rivière puisée à une distance très proche des exutoires de la centrale dans une zone de mauvais mélange, prise en compte d’un régime d’autarcie pour l’eau de boisson, l’arrosage des légumes et des fruits, l’abreuvement des animaux d’élevage…). En tout état de cause, l’impact dosimétrique annuel du tritium pour les groupes de référence des CNPE du parc d’EDF restent de l’ordre ou inférieur à 0,1 µSv et ne représente qu’environ 10 % de l’impact dû à l’ensemble des radionucléides rejetés. Ainsi, EDF a établi des règles de gestion du tritium communes à tous ses sites reposant essentiellement sur les deux principes suivants : d’une part privilégier les rejets de tritium sous forme liquide plutôt que sous forme gazeuse en regard de son impact dosimétrique, d’autre part rejeter le maximum et si possible tout le tritium produit dans l’année dans le circuit primaire, quelle qu’en soit l’origine, tout en s’assurant du respect des exigences des arrêtés de rejets9, et ne recycler des effluents primaires tritiés qu’en cas de difficultés liées aux conditions de rejet en période d’étiage ou de crue. Il est à noter que, si la production annuelle de tritium du CNPE est supérieure à la valeur limite autorisée de rejet de tritium dans les effluents liquides, l’exploitant est obligé d’entreposer momentanément des effluents tritiés, de la même façon que lors d’une période d’étiage. L’année suivante, il procède au rejet dans le respect des exigences réglementaires. Cette gestion du tritium s’appuie par conséquent sur un suivi rigoureux de la production et des rejets de tritium et sur une utilisation maximale des possibilités de rejets offertes par le cours d’eau. A cet égard, l’utilisation optimale des fenêtres de rejet est essentielle pour les centrales situées au bord de cours d’eau à faible débit. Evolution des rejets liquides par site de tritium - 2002 à 2008 Evolution des rejets liquides par palier de tritium - 2002 à 2008

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