Livre blanc du Tritium & bilan des rejets de tritium pour les INB

19 Sources de production et gestion du tritium produit par les installations nucléaires Il faut souligner qu’outre la stratégie de gestion consistant à favoriser au maximum les rejets de tritium par voie liquide, les possibilités de réduire ces rejets et par conséquent leur impact se limitent essentiellement, compte tenu de l’absence actuelle de procédé de traitement viable sur un plan technico-économique, à examiner les possibilités de limiter les sources de production de tritium dans le circuit primaire. Différents moyens tels que l’utilisation de bore sur-enrichi en bore 10 (qui permettrait de réduire la concentration en acide borique et en lithine dans le circuit primaire) ou de lithine sur-enrichie en lithium 7 (cet isotope contribuant beaucoup moins à la production de tritium que le lithium 6) peuvent être envisagés, mais le gain sur la production de tritium resterait néanmoins très faible (ces options ont été envisagées pour le réacteur EPR). Quant à la possibilité de supprimer le bore, celle-ci n’est pas envisageable de par la conception du cœur du réacteur10. Sa substitution par un autre produit neutrophage semble également très difficile de par le nombre de critères à respecter (neutronique, chimique, radiotoxicité…). Enfin, la suppression des grappes sources secondaires sur certains paliers et l’augmentation de la charge en gadolinium du combustible, représentée par le rapport entre le nombre d’assemblages neufs gadoliniés sur le nombre total d’assemblages neufs par recharge, pourraient également contribuer à réduire la production de tritium, mais ces différentes pistes doivent être encore explorées et quantifiées. Les rejets moyens de tritium par tranche sont variables suivant le palier de puissance du réacteur, la production de tritium étant, comme indiqué précédemment, liée à la quantité d’énergie produite, mais également à la durée des cycles de fonctionnement (de 12à18moisselonlestranches)etautaux d’enrichissement en 235Udu combustible utilisé. En particulier, l’allongement des campagnes nécessitant d’augmenter le taux d’enrichissement du combustible (de 3,4 % à 5 % en 235U au maximum suivant les gestions du combustible), ainsi que le nombre d’assemblages neufs lors des rechargements11, conduit à augmenter la concentration en bore soluble dans le circuit primaire, afin de compenser l’excès de réactivité initiale, et à ajuster la teneur en lithium en début de cycle. Ces évolutions ont pour conséquence une augmentation notable de la production de tritium et ce, malgré l’utilisation de combustibles au gadolinium (poisons consommables). Les évolutions des rejets liquides et gazeux de tritium par tranche pour l’ensemble des sites du parc EDF puis par palier sont reportées sur les quatre graphes ci-après pour la période 2002-2008 (cf. rapports nucléaire et environnement d’EDF). Evolution des rejets gazeux par site de tritium 2002 à 2008 Evolution des rejets gazeux par palier de tritium - 2002 à 2008

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