Les cahiers Histoire de l'ASN #01

1989 – Vandellos (Espagne) Un incendie se déclare dans la salle des turbines de la centrale nucléaire de Vandellos, en provoquant indirectement une inondation et endommageant différents systèmes, dont celui de réfrigération du réacteur. Le gouvernement espagnol décide de fermer définitivement le réacteur en novembre 1992. 1991 – Forbach (Moselle, France) Trois employés intérimaires pénètrent dans un accélérateur industriel en fonctionnement et sont fortement irradiés. 2005 – Sellafield (Royaume-Uni) Dans l’enceinte de l’usine de retraitement Thorp, 83 000 litres de combustible liquéfié fortement radioactif, contenant de l’uranium et de l’acide nitrique concentré, se répandent dans une cuve en acier inoxydable qui contient 200 kg de plutonium. 2007 – Kashiwazaki-Kariwa (Japon) La centrale subit un tremblement de terre d’intensité 6,8 sur l’échelle de Richter, dont l’épicentre est éloigné d’environ 10 km. Le séisme entraîne un incendie, maîtrisé deux heures après le départ du feu, ainsi que des rejets d’eau contenant des éléments radioactifs dans la mer. 2008 – Toulouse (Haute-Garonne, France) Un employé intérimaire est irradié par une source de cobalt-60 au centre français de recherche aérospatiale (Onera). Niveau 2 1992 – Sosnovy Bor (Russie) Sur le réacteur 3, un RBMK, une vanne d’arrivée d’eau d’un des 1 660 tubes de force se ferme et entraîne la destruction de l’élément de combustible et du tube de force. 1999 – Blayais (Gironde, France) Lors de la tempête qui frappe alors la France, les parties basses des réacteurs 1 et 2, et dans une moindre mesure les réacteurs 3 et 4 de la centrale nucléaire, sont inondés, forçant l’arrêt de trois de ses quatre réacteurs. 2006 – Atelier de technologie du plutonium de Cadarache (Bouches-du-Rhône, France) La quantité de plutonium dans les enceintes de confinement a été sous-estimée, ce qui conduit à réduire fortement les marges de sécurité prévues à la conception pour prévenir un accident de criticité, dont les conséquences potentielles pour les travailleurs pourraient être importantes. 2006 – Forsmark (Suède) Le système d’alimentation électrique de secours du réacteur 1 de la centrale de Forsmark subit une défaillance. La récupération de l’alimentation électrique au bout de quelques heures permet d’éviter le dénoyage du cœur. 2007 – Dijon (Côte d’Or, France) Un manipulateur est irradié lors de la radiothérapie d’un patient. 2008 – Krško (Slovénie) À la suite d’une fuite sur le circuit primaire du système de refroidissement du réacteur, celui-ci est mis à l’arrêt. La fuite est contenue dans l’enceinte de confinement. 2009 – Cruas-Meysse (Ardèche, France) Une perte du refroidissement des systèmes, dangereuse pour la sûreté du réacteur 4, est constatée. 2011 – Fort Calhoun (États-Unis) À la suite du débordement de la rivière Missouri, la centrale nucléaire de Fort Calhoun est inondée. Niveau 1 Plus d’une centaine d’événements sont constatés chaque année en France. Niveau 0 Plus d’un millier d’événements sont constatés chaque année en France. Échelle INES (International Nuclear Event Scale) de classement des incidents et accidents nucléaires Accident majeur (Tchernobyl, Fukushima) Accident grave Accident entraînant un risque hors du site (Three Mile Island) Incident grave Incident Anomalie Accident n’entraînant pas de risque important hors du site 7 6 5 4 3 2 1 0 INCIDENT ACCIDENT La nécessité d’informer le public du niveau de gravité des événements nucléaires, notamment après l’accident de Tchernobyl en 1986, a conduit à développer des échelles de classement. L’échelle internationale INES a été, à l’origine, mise en application à titre expérimental en France par le Conseil supérieur de la sûreté et de l’information nucléaire (CSSIN) à partir du printemps 1988. Elle a reçu notamment l’impulsion de Pierre Desgraupes, vice-président du CSSIN et a été adoptée en 1991 par l’AIEA. En 2002, l’ASN a proposé une nouvelle version de cette échelle, pour prendre en compte les événements de radioprotection (irradiation, contamination), notamment ceux touchant les travailleurs, quel que soit le lieu de l’incident. Par la suite, en juillet 2008, l’AIEA a publié une échelle INES révisée qui permet de mieux prendre en compte les événements survenant dans le domaine des transports ou entraînant l’exposition de personnes à des sources radioactives. Accidents nucléaires et évolutions de la sûreté et de la radioprotection • 7

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