Les cahiers Histoire de l'ASN #01

plus indépendant des industriels et réglementairement plus solide était indispensable. En 2002 est créé l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), établissement public entièrement autonome du CEA, fusion de l’Office pour la protection des rayonnements ionisants (OPRI) – qui remplace le Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) en 1994 – et de l’IPSN. De son côté, le SCSIN, après plusieurs élargissements successifs de son champ d’action, acquiert le statut d’autorité administrative indépendante en 2006 et devient l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). La même année, la loi sur la transparence et la sécurité nucléaire (TSN) est promulguée, puis une série de décrets, d’arrêtés, de décisions à caractère réglementaire, ainsi qu’une refonte du corpus des guides pratiques, remplacent progressivement l’ancienne réglementation. En 2011, à la suite de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima (voir p. 26), la sûreté des centrales nucléaires françaises est réévaluée par l’intermédiaire de stress tests qui prennent le nom « d’évaluations complémentaires de sûreté ». La sûreté nucléaire : un bien commun mondial L’émergence d’une conscience internationale des risques liés au nucléaire est une des conséquences des accidents majeurs. Dans ses vœux à la presse en 2011, André-Claude Lacoste l’exprime avec force : « L’ASN a une politique active de coopération internationale. Elle considère que la sûreté nucléaire ne doit pas être un objet de compétition, mais un bien commun». L’ASN considère qu’un des nouveaux défis pour la sûreté nucléaire mondiale, notamment dans le contexte du développement d’un programme électronucléaire dans les pays émergents, est de développer une culture partagée de la sûreté et de mettre en place une autorité de sûreté indépendante dans chaque pays. Parallèlement à ces autorités indépendantes, des associations citoyennes se sont créées et ont contribué, avec des positions critiques et expertes, à enrichir le débat sur les enjeux du nucléaire et les exigences liées à la sûreté. ■ « Je pense que la solidité de la filière nucléaire repose non seulement sur un exploitant solide et responsable, mais aussi sur une autorité de sûreté qui joue complètement son rôle. C’est aussi comme cela que le public a confiance, sinon cela ne fonctionne pas.» Dominique Minière Directeur exécutif du groupe EDF chargé de la Direction du parc nucléaire et thermique de 2015 à 2019 L’ASN est certainement la deuxième plus puissante autorité de sûreté nucléaire dans le monde. Et peu de gens savent le rôle qu’André-Claude Lacoste a joué dans la définition de règles de sûreté internationales en présidant la Commission des normes de sûreté nucléaire à l’AIEA. Ann MacLachlan Ancienne journaliste de Nucleonics week Accidents nucléaires et évolutions de la sûreté et de la radioprotection • 5

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