Les cahiers Histoire de l'ASN #01

Voir glossaire pages 33 à 36 240 000 « liquidateurs »2, civils et militaires, ont travaillé au premier sarcophage et à la décontamination des sols en 1986 et 1987 24 000 ans Laps de temps nécessaire pour que des humains puissent vivre à nouveau à Tchernobyl 116 000 personnes2 évacuées de la zone en 1986 (30 km autour de la centrale) 4 000 personnes1 pourraient à terme décéder des suites d’une radio-exposition consécutive à la catastrophe Les causes, de la conception de la centrale à la gestion post- accidentelle, sont multiples et toutes aussi graves. ■ La conception de la centrale ne respectait pas les exigences de sûreté. ■ Le réacteur RBMK est naturellement instable dans certaines situations. Ces situations ne sont pas mentionnées explicitement dans les documents d’exploitation. De surcroît, le système d’arrêt d’urgence a des effets pervers dans certaines situations. ■ La conduite de l’essai qui a provoqué l’accident n’a pas respecté les conditions prévues et a délibérément violé les règles de sûreté. L’absence de gestion post- accidentelle a aggravé la situation : minimisation de l’accident dans un premier temps, évacuation tardive des populations (116 000 personnes en 1986 puis 220 000 personnes les années suivantes), réquisition de pompiers et de liquidateurs sans protections, construction d’un sarcophage inopérant, etc. Les conséquences humaines sont majeures. Au-delà des 30 morts3 parmi les « liquidateurs » dans les premières semaines, des 6 000 cas1 de cancers de la thyroïde chez les enfants et adolescents, des 340000 personnes relogées2, les conséquences humaines sont difficiles à évaluer précisément et ont fait l’objet de polémiques. Le bilan est très lourd, protéiforme et fait toujours l’objet de nombreuses études. Cette catastrophe a mis en évidence la faiblesse du contrôle de la sûreté par les organismes de sûreté de l’Union Soviétique. Il n’a pas été mis en évidence un excès de cancers en France dus aux retombées de l’accident. 1. Source : AIEA – Septembre 2005. Certaines ONG dénoncent ce nombre qu’elles jugent en dessous de la réalité. 2. Source : IRSN 3. Source : UNSCEAR LES ACTIONS ENGAGÉES Tchernobyl, la catastrophe ultime Réacteur 4 26 avril – 5 mai 1986 Du sable, de l’argile et du plomb sont largués sur le réacteur pour contrôler l’incendie et une enceinte de confinement d’urgence (premier sarcophage) est installée. 18 • Les cahiers Histoire de l’ASN • Novembre 2023

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