Recommandations pour la gestion post-accidentelle

Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 49 Une autre conséquence des interdictions systématiques de consommation est que toutes ces denrées produites localement sont à gérer en tant que déchets (voir annexe 1, B.8). Dans ces zones d’interdiction de consommation des denrées fraîches locales, il est important que des moyens de mesure de la contamination des produits frais locaux soient mis à disposition de la population, par exemple dans les CAI ou dans des structures associatives, aussi rapidement que possible. L’accès à ces moyens de mesure permettra à la population de contrôler par ellemême les niveaux de contamination des productions potagères privées et de comparer les résultats obtenus avec les niveaux de référence donnés par les pouvoirs publics. Cela relève également des mécanismes d’acculturation de la population à la radioprotection, essentielle pour favoriser la vie sur les territoires. L’accent devra donc être mis sur le libre partage de ces informations par exemple au travers de plateformes spécifiques dans la logique du site Internet du réseau national de mesures20 ou de celui d’Open Radiation21. B.1.4. Immobiliser les matériaux et les produits dans l’attente d’une évaluation de leur contamination Par précaution, la commercialisation des matériaux et produits manufacturés ainsi que des produits agricoles non destinés à la consommation humaine ou animale susceptibles d’avoir été contaminés est examinée au cas par cas, assortie si nécessaire de contrôles préalables. B.1.5. Maintenir l’alimentation en eau potable de la population La gestion des risques liés à l’eau du robinet est distincte de celle des denrées alimentaires puisque, d’une part, la population est « captive » ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ 20 https://www.mesure-radioactivite.fr 21 https://www.openradiation.org vis-à-vis de l’eau du robinet et que, d’autre part, dans les zones n’ayant pas subi de dépôts atmosphériques, les expositions liées aux usages de l’eau sont la seule voie d’atteinte. Il convient ainsi de limiter à un niveau aussi faible que raisonnablement possible l’exposition de la population par la mise en œuvre d’actions spécifiques de réduction de la contamination de l’eau distribuée. Ces actions sont examinées en lien avec les producteurs et les distributeurs d’eau et peuvent, en fonction du contexte local, consister à substituer des ressources ou à mettre en œuvre des traitements. B.1.5.1. Maintien de la consommation de l’eau du robinet sans restriction au début de la phase post-accidentelle Dès la phase d’urgence, une mobilisation rapide de moyens de mesure de la radioactivité de l’eau des ressources exploitées et de l’eau distribuée est à mettre en œuvre. Ces analyses portent en priorité sur les ressources les plus vulnérables et les systèmes d’adduction d’eau associés qui ont été identifiés au stade de la préparation. Dans le cas des eaux superficielles ou assimilées, les actions mises en œuvre lors de la phase d’urgence pour empêcher les transferts de la contamination vers les réseaux de distribution sont maintenues dans la mesure du possible. En règle générale, il n’y a pas lieu de prévoir de restrictions particulières de la consommation de l’eau du robinet, sauf cas particulier identifié au stade de la préparation. Ainsi, dans le cas des eaux superficielles ou assimilées, dans l’attente des premiers résultats de mesure de la radioactivité et en l’absence d’évaluation prédictive démontrant les faibles conséquences dosimétriques sur la population, des restrictions de consommation a priori peuvent être décidées pour les groupes de population les plus radiosensibles (nourrissons, jeunes enfants, femmes enceintes, etc.).

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