Recommandations pour la gestion post-accidentelle

Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 13 nature du risque d’exposition pour la population. Durant la phase d’urgence, le risque est principalement associé à une exposition externe et à une inhalation de particules radioactives en suspension dans l’air. Durant la phase postaccidentelle, la contamination n’est plus dans l’air mais s’est déposée. Le risque principal est alors l’exposition par ingestion d’aliments contaminés par les dépôts radioactifs et dans une moindre mesure, l’exposition par irradiation externe. La phase post-accidentelle se compose :  d’une période de transition (qui peut durer quelques semaines ou quelques mois après l’accident), marquée par une connaissance encore imprécise de l’état réel de la contamination de l’environnement, et des risques d’exposition des personnes qui peuvent être importants ;  d’une période de long terme (qui peut durer jusqu’à plusieurs années, voire plusieurs dizaines d’années après l’accident), caractérisée par une contamination durable des territoires, et un risque d’exposition plus faible mais chronique et à long terme. Il convient de noter que les actions de protection de la population prises durant la phase d’urgence (restriction de consommation, mise sous séquestre, évacuation de la population, restriction d’activités, etc.) sont potentiellement structurantes pour le début de la gestion de la phase post-accidentelle, et que ces deux phases ne peuvent être considérées comme indépendantes pour des raisons de continuité et de cohérence dans la gestion de la situation. 3 Objectifs, principes et points clefs de la gestion post-accidentelle Une contamination de l’environnement par des substances radioactives après un accident nucléaire crée une situation complexe affectant tous les domaines de la vie de la population, comme la vie sociale et culturelle, la vie professionnelle, l’économie, etc. Elle peut affecter un territoire étendu, avec des niveaux de contamination et des enjeux sanitaires associés variables, plus importants à proximité du lieu de l’accident et qui diminuent en s’en éloignant. Elle peut également avoir des effets sur des activités humaines au-delà du territoire affecté par les rejets radioactifs. Le caractère potentiellement durable de cette contamination, tout en tenant compte de la décroissance radioactive de certaines substances déposées, conduit à prévoir une gestion post-accidentelle évolutive pouvant s’étendre sur plusieurs années, voire plusieurs dizaines d’années. Les enjeux sanitaires liés à l’exposition de la population aux rayonnements ionisants imposent que des actions de protection (éloignement, restriction de consommation, contrôle des denrées avant commercialisation, restriction d’accès à certains lieux, etc.), proportionnées à ces enjeux, soient mises en œuvre afin de réduire cette exposition. Ces enjeux portent également sur les effets non directement liés à l’exposition aux rayonnements ionisants, en particulier ceux de nature psychologique liés à l’anxiété, la détresse et aux changements de mode de vie de la population impliquée. Outre les aspects sanitaires, la gestion des conséquences d’une situation post-accidentelle nucléaire intègre de nombreux autres enjeux, notamment d’ordres économique, culturel et

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