Contrôle n°201

DÉCEMBRE 2016 | N° 201 | CONTRÔLE 53 › › informer et coopérer avec les pouvoirs publics, les autorités, proposer si nécessaire d’éventuelles actions de protection des populations et de l’environnement ; › › informer, coopérer et répondre aux sollicitations de presse ; › › anticiper la sortie de crise et assurer la transition vers la gestion post-événement. Choix des scénarios et REX Les exercices doivent se rapprocher le plus possible de la réalité, et répondre aux objectifs généraux liés à la vérification de l’efficacité du processus de crise mais aussi à des objectifs spécifiques, comme la mise en œuvre d’une doctrine 1 ou le test de nouveaux moyens suite aux évaluations complémentaires de sûreté. C’est dans ce cadre que nous avons ajouté dernièrement la thématique « gestion post-accidentelle » en application de la nouvelle doctrine Codirpa 2 . Il s’agit de tester la réponse de notre organisation à des sollicitations de l’État (aide sanitaire, matérielle, assistance psychologique et pédagogique…). Le REX montre que si les principes sont compris, des efforts restent à fournir pour concrétiser les actions de l’exploitant en coordination avec les pou- voirs publics. Prochainement, nous testerons nos capa- cités à répondre à un acte de malveillance et/ou de cyber sécurité à tous les niveaux de l’entreprise, en accord avec les pouvoirs publics et les autorités. Chaque exercice fait l’objet d’une conso- lidation des REX en interne, partagé au niveau national avec l’ASN et les pouvoirs publics. L’objectif est toujours le même, progresser individuellement, collective- ment et enrichir nos dispositifs de gestion de crise; ce en quoi, ces exercices consti- tuent un véritable laboratoire d’observation et d’amélioration continue. Force est de constater que l’ensemble des personnels impliqués régulièrement dans les exercices, non seulement maîtrisent parfaitement tous les moyens et outils mais se constituent aussi en des équipes plus soudées, avec des rotations des binômes plus efficaces, dans une parfaite intégra- tion dans les domaines de responsabilité de chacun. Enfin, le fort niveau d’engage- ment managérial chez Areva impulse une forte mobilisation et l’implication de tous. Standards et/ou doctrines Pour faire face à un monde qui change très vite, Areva a recherché des accélérateurs de progrès pour mettre son organisation au niveau des attentes actuelles… et futures. Gérer une crise nécessite pour chaque acteur d’avoir des approches coordonnées et cohérentes multisite (plan d’urgence, étude de dimensionnement…), et multi- expertises. Des « standards » et/ou « doc- trines » sont formalisés et déclinés sur les différentes entités du groupe (par exemple lamise à l’abri et l’évacuation, l’évaluation et les mesures dans l’environnement en situa- tion d’urgence, la doctrine Mesures 3 …). Écrin 2015, SECNUC 16 Les exercices montrent l’importance des relations aux niveaux local et national, entre l’exploitant, les autorités et les pouvoirs publics, y compris en coordination interministérielle. Chacun dispose d’appuis techniques qui, en favorisant la compréhension de la crise en termes de diagnostic et de pronostic, donnent la visibilité aux décideurs pour anticiper l’ensemble des conséquences de l’accident et coordonner les communications auprès du public. Dans ce contexte, un exercice de grande ampleur a été organisé les 14 et 15 octobre 2015 sur le site Areva La Hague. Le scénario impactait des installations du site, nécessitait le déploiement de moyens externes (en particulier la FINA 4 ), testait les interfaces avec la Cellule interministérielle de crise (CIC), le tout avec une très forte pression médiatique. Près de 350 acteurs ont été mobilisés aux différents échelons de l’organisation de crise d’Areva, et près de 50 animateurs, formant sept équipes d’animation (site, administrations, Gouvernement, médias, social, société civile, partenaires). Des parties prenantes externes en jouant leur propre rôle ont accru le réalisme du scénario. À l’issue de l’exercice, plus de 40 interviews ont été menées afin de confronter des enseignements et des décisions d’action, synthétiser le retour d’expérience des acteurs, animateurs, observateurs, direction de l’exercice et construire un plan d’action visant l’évolution des principes, l’organisation, le référentiel, les formations, les outils… Ce plan d’action a été mis en œuvre – et testé avec succès – à l’occasion de l’exercice gouvernemental SEC NUC 16, les 20 et 21 septembre 2016 sur le site Areva La Hague. Cet exercice a montré l’importance de la CIC au cœur du dispositif et le besoin d’éléments précis à la disposition de nos représentants. Nous avons pu ainsi tester la pertinence de différents livrables que sont : • les points de situation successifs (diagnostic et pronostic) et les plans d’action associés ; • les scénarios possibles d’évolution ; • les plans de communication et de prise en charge des parties prenantes ; • le plan de continuité d’activité. Après quelques années de pratique et d’expérimentation, nous sommes convaincus que l’efficacité d’une organisation de crise passe nécessairement par une participation globale de tous les acteurs à différents types d’exercice et aussi par : • une implication importante de l’ executive management (pour les exercices de grande ampleur type Écrin ou SEC NUC) ; • des processus et des outils les plus simples possible à mettre en œuvre et à utiliser. Tout le travail de routine et répétitif doit se faire en mode réflexe ; • l’imposition de livrables tels les points de situation, l’utilisation d’une main courante… qui permet un partage des mêmes éléments par tous ; • l’organisation d’équipes qui ne sont pas dans la réaction mais dans l’anticipation. 2. Piloté par l’ASN, le Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation d’urgence radiologique (Codirpa), prépare les dispositions visant à répondre aux problèmes complexes de la gestion post-accidentelle (gestion sanitaire des populations, conséquences économiques ou réhabilitation des conditions de vie dans les zones impactées…). 3. Cette doctrine permet de définir rapidement une zone d’exposition, déployer des moyens de mesures mobiles et de réaliser, dans les meilleurs délais, des évaluations de conséquences et des mesures ciblées dans l’environnement. 4. Areva a structuré ses soutiens internes par la mise en place d’une Force d’intervention nationale Areva (FINA). Dans un délai maximal de 48h, la FINA peut apporter les appuis et soutiens humains et matériels venant des autres unités du groupe sur le lieu de l’événement. L’organisation est testée lors des exercices sur nos quatre grandes plateformes (la Hague, Tricastin, Melox et Romans).

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