Rapport de l'ASN 2020

Concernant le réacteur Chinon A2, EDF a poursuivi les opéra‑ tions préparatoires au démantèlement hors caisson et réalisé des investigations dans le caisson. EDF a également pour‑ suivi le démantèlement des échangeurs de Chinon A3, après plusieurs interruptions en 2019 et 2020 liées à la découverte d’amiante. L’ASN considère que le niveau de sûreté des installations nucléaires en démantèlement de Chinon (Chinon A1, A2 et A3) est satisfaisant. Les contrôles menés en 2020 ont notam‑ ment permis de constater une bonne gestion des déchets sur le site ainsi qu’un bon suivi des contrôles des installations électriques. Cependant, des améliorations sont attendues pour la réalisation du programme de surveillance des intervenants extérieurs. Par ailleurs, des faiblesses ont été constatées concer‑ nant la protection de Chinon A2 contre la foudre. LES INSTALLATIONS DU «CYCLE DU COMBUSTIBLE NUCLÉAIRE» Magasin interrégional de combustible neuf Le MIR de Chinon, mis en service en 1978, est une installation d’entreposage d’assemblages de combustible neufs, dans l’attente de leur utilisation dans divers réacteurs d’EDF. Elle constitue l’INB 99. Avec le MIR du Bugey, l’installation concourt à la gestion des flux d’approvisionnement des réacteurs en assemblages de combustible. Le MIR a été équipé d’un nouveau pont de manutention en 2019. Dans le cadre d’un référentiel actualisé, autorisé par l’ASN, l’exploitation nominale de l’installation a ainsi repris, en 2020, avec la réception et l’entreposage d’assemblages de combustible neufs. Une inspection a permis de constater le bon déroulement des opérations d’exploitation. LES INSTALLATIONS DE RECHERCHE EN DÉMANTÈLEMENT Atelier des matériaux irradiés L’AMI, déclaré et mis en service en 1964, est situé sur le site nucléaire de Chinon et exploité par EDF. Cette installation (INB 94), dont le fonctionnement a cessé, est en attente de démantèlement. Elle était destinée essentiellement à la réalisation d’examens et d’expertises sur des matériaux activés ou contaminés en provenance des réacteurs à eau sous pression. Les activités d’expertise ont été complètement transférées en 2015 dans une nouvelle installation du site, le Laboratoire intégré du Ceidre (Lidec). L’ASN a achevé en 2020 son instruction du dossier de démantèlement et a rendu son avis sur le projet de décret de démantèlement début 2020. Le décret n° 2020-499 de démantèlement de l’AMI a été publié le 30 avril 2020 et son entrée en vigueur marquera le début de la phase de déman‑ tèlement de l’installation. Dans la perspective du démantèlement de l’installation, les activités de l’AMI étaient essentiellement des opérations de surveillance et de préparation au démantèlement. L’année 2020 a été principalement marquée par la poursuite du trai‑ tement et de l’évacuation de déchets anciens et de divers équipements inutilisés. Ainsi, l’ensemble des déchets histo‑ riques des puits (hors déchets magnésiens) a été caractérisé et conditionné. Il n’y a par ailleurs plus de déchets liquides à traiter. Les déchets historiques magnésiens devraient, pour leur part, être conditionnés début 2021. La grande majorité des chantiers ont été arrêtés de mi‑mars à début juin 2020, du fait de la crise sanitaire. Pendant cette période, seules les activités essentielles (notamment les contrôles et essais périodiques) ont été maintenues. Les acti‑ vités non essentielles ont progressivement repris pour revenir à un régime normal d’activité en septembre 2020. L’ASN estime que la gestion des fonctions supports, et en particulier des alimentations électriques, est satisfaisante. Une vigilance particulière doit toutefois être portée au bon fonc‑ tionnement de la ventilation et à la recherche des causes des défaillances rencontrées. À titre d’exemple, des améliorations sont attendues concernant le suivi des valeurs de dépressions relevées et les tests d’efficacité des filtres dits «de très haute efficacité». L’exploitant doit par ailleurs assurer une meilleure déclinai‑ son de certaines dispositions réglementaires, notamment en matière de gestion des déchets ou de leur conditionnement. SITE DE SAINT‑LAURENT‑DES‑EAUX Le site de Saint‑Laurent‑des‑Eaux, situé sur le territoire de la commune de Saint‑Laurent‑Nouan dans le Loir‑et‑Cher, en bord de Loire, comporte différentes installations nucléaires, certaines en fonctionnement et d’autres en cours de démantèlement. La centrale nucléaire de Saint‑Laurent‑des‑Eaux comporte deux réacteurs B1 et B2 en fonctionnement, mis en service en 1980 et 1981, qui constituent l’INB 100. Le site comporte également deux anciens réacteurs nucléaires A1 et A2 de la filière UNGG en phase de démantèlement, et les deux silos d’entreposage des chemises de graphite provenant de l’exploitation des réacteurs A1 et A2. Centrale nucléaire de Saint‑Laurent‑des‑Eaux Réacteurs B1 et B2 en fonctionnement L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux rejoignent l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF en matière de sûreté et de radioprotection. En matière de protection de l’environnement, les performances se distinguent favorable‑ ment et sont jugées globalement satisfaisantes. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN constate que le site pré‑ sente des performances stables depuis 2018 malgré la mise en place d’un plan de rigueur sûreté. L’origine des écarts Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 55 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION CENTRE-VAL DE LOIRE

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