Rapport de l'ASN 2020

proches du lieu de l’accident un excès de cancers de la thyroïde chez des sujets jeunes exposés pendant leur enfance. Les conséquences sanitaires de l’accident de Fukushima (Japon) pour les populations avoisinantes ne sont pas encore suffisamment connues et analysées pour en tirer les enseignements au plan épidémiologique. Le risque de cancer radio‑induit apparaît pour différents niveaux d’exposition et n’est pas lié à un dépassement de seuil. Il se manifeste par un accroissement de la probabilité de cancer pour une population d’âge et de sexe donnés. On parle alors d’effets probabilistes, stochastiques (produits par l’effet du hasard) ou aléatoires. Établis au plan international, les objectifs de santé publique de la radioprotection visent à éviter l’apparition des effets déterministes et à réduire la probabilité d’apparition de cancers liés à une exposition aux rayonnements ionisants, aussi appelés cancers radio‑induits ; l’ensemble des résultats des études semble indiquer que les cancers radio‑induits constituent le risque sanitaire prépondérant lié à l’exposition aux rayonnements ionisants. 1.2  L’évaluation des risques liés aux rayonnements ionisants En France, la surveillance de l’épidémiologie des cancers est fondée sur des registres de maladies, sur la surveillance des causes de décès et, plus récemment, s’appuie également sur l’exploitation des données du programme médicalisé des systèmes d’information des établissements de santé et sur les déclarations d’affection de longue durée. Les registres sont des structures qui réalisent « un recueil continu et exhaustif de données nominatives intéressant un ou plusieurs événements de santé dans une population géographiquement définie, à des fins de recherche et de santé publique, par une équipe ayant les compétences appropriées ». On dénombre actuellement 32 registres de cancers en France. Certains dits « généraux » s’intéressent à tous les types de cancer, leur périmètre est départemental ou interdépartemental ; d’autres, dits « spécialisés », se focalisent sur un cancer particulier. Leur portée est un périmètre géographique variable (agglomération, département, région, voire national). Les trois registres nationaux concernent pour le premier le mésothéliome de la plèvre dans le cadre d’exposition principalement aux fibres d’amiante, les deux autres couvrent l’ensemble des pathologies cancéreuses de l’enfant et de l’adolescent jusqu’à 18 ans (source : INCa). 69 01 74 73 38 05 26 07 42 04 06 83 13 84 2B 2A 30 48 34 11 66 09 31 65 64 40 32 82 81 12 46 47 33 24 19 15 43 63 03 23 87 16 17 85 79 86 36 18 58 71 39 25 21 70 90 68 88 52 89 45 41 37 49 44 56 29 22 35 50 53 72 61 14 27 28 76 80 60 62 59 02 77 91 78 95 93 94 92 75 51 08 10 55 54 57 67 Guadeloupe Martinique La Réunion Guyane Nouvelle-Calédonie Registre général des tumeurs Registre spécialisé : (ex : registre des cancers thyroïdiens et digestifs, registre des hémopathies malignes, etc.) dont 3 sont nationaux – Registre des tumeurs solides de l’enfant – Registre des hémopathies malignes de l’enfant – Registre multicentrique du mésothéliome à vocation nationale Les différents registres de cancers en France (2018) Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 103 01 – LES ACTIVITÉS NUCLÉAIRES : RAYONNEMENTS IONISANTS ET RISQUES POUR LA SANTÉ ET L’ENVIRONNEMENT 01

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