Rapport de l'ASN 2019

Réacteurs A1, A2 et A3 en démantèlement La filière UNGG est constituée de six réacteurs, dont les réacteurs de Chinon A1, A2 et A3. Ces réacteurs de première génération fonctionnaient avec de l’uranium naturel comme combustible, utilisaient le graphite comme modérateur, et étaient refroidis au gaz. Au sein de cette filière, on dis‑ tingue les réacteurs dits «intégrés», dont les échangeurs de chaleur se situent sous le cœur du réacteur à l’intérieur du caisson, et les réacteurs «non intégrés», dont les échangeurs se situent de part et d’autre du caisson du réacteur. Les réac‑ teurs Chinon A1, A2 et A3 sont des réacteurs UNGG «non inté‑ grés». Ils ont été arrêtés respectivement en 1973, 1985 et 1990. Les réacteurs A1 et A2 ont été partiellement démantelés et transformés en installations d’entreposage de leurs propres matériels (Chinon A1 D et Chinon A2 D). Ces opérations ont été autorisées respectivement par les décrets du 11 octobre 1982 et du 7 février 1991 . Chinon A1 D est actuellement démantelé par‑ tiellement et est aménagé en musée – le musée de l’Atome –, depuis 1986. Chinon A2 D est également démantelé partielle‑ ment et abrite le GIE Intra (robots et engins destinés à inter‑ venir sur des installations nucléaires accidentées). Le démantèlement complet du réacteur Chinon A3 a été auto‑ risé par le décret du 18 mai 2010 , avec un scénario de déman‑ tèlement «sous eau». En mars 2016, EDF a annoncé un changement complet de stratégie de démantèlement de ses réacteurs définitivement à l’arrêt. Dans cette nouvelle stratégie, le scénario de déman‑ tèlement prévu pour l’ensemble des caissons de réacteur est un démantèlement «en air» et le caisson de Chinon A2 serait démantelé en premier. Cette nouvelle stratégie a été instruite par l’ASN (voir chapitre 13). L’ASNconsidèreque leniveaude sûretédes installations nucléaires en démantèlement de Chinon (Chinon A1, A2 et A3) est satisfai‑ sant. Les contrôles menés en 2019 ont notamment permis de constater la bonnemaîtrise de la surveillance des intervenants extérieurs, exercée par EDF. Les opérations de démantèlement des échangeurs du local sud de Chinon A3 se sont terminées en juin 2018, avec l’éva‑ cuation de tous les échangeurs. Malgré les dispositions prises dans le cadre du retour d’expérience des opérations dans le local Sud, le démantèlement des échangeurs du local Nord a été interrompu pour cause de présence d’amiante. Le redé‑ marrage de ces opérations est envisagé en 2020. LES INSTALLATIONS DU CYCLE DU COMBUSTIBLE NUCLÉAIRE Magasin interrégional de combustible neuf Le Magasin interrégional de combustible neuf ( MIR ) de Chinon est une installation d’entreposage d’assemblages de combustible neufs, dans l’attente de leur utilisation dans divers réacteurs d’EDF, mise en service en 1978. Elle consti‑ tue l’INB 99. Avec le MIR du Bugey, l’installation concourt à la gestion des flux d’approvisionnement des réacteurs en assemblages de combustible. Début 2018, l’ensemble des assemblages de combustible a été évacué de l’installation afin de pouvoir, en 2019, rempla‑ cer le pont de manutention. L’ASN considère que le chan‑ tier s’est bien déroulé et a constaté, lors d’une inspection, la bonne tenue des locaux. L’exploitation nominale reprendra début 2020 avec une reprise de la réception d’assemblages, dans le cadre d’un référentiel actualisé, autorisé par l’ASN. LES INSTALLATIONS DE RECHERCHE EN DÉMANTÈLEMENT Atelier des matériaux irradiés L ’Atelier des matériaux irradiés ( AMI ), déclaré et mis en service en 1964, est situé sur le site nucléaire de Chinon et exploité par EDF. Cette installation (INB 94), dont le fonc‑ tionnement a cessé, est en attente de démantèlement. Elle était destinée essentiellement à la réalisation d’examens et d’expertises sur des matériaux activés ou contaminés en provenance des réacteurs à eau sous pression. Les activités d’expertise ont été complètement transférées en 2015 dans une nouvelle installation du site, le Laboratoire intégré du Ceidre (Lidec). Dans la perspective du démantèlement de l’installation, les activités de l’AMI sont désormais essentiellement des opéra‑ tions de surveillance et de préparation au démantèlement. L’année 2019 a été principalement marquée par la poursuite du traitement et de l’évacuation de déchets anciens et de divers équipements inutilisés, ainsi que par des opérations courantes d’exploitation et de surveillance et la préparation des futures opérations de démantèlement. L’ASN a poursuivi son instruction du dossier de démantèle‑ ment et a rendu son avis sur le projet de décret de déman‑ tèlement début 2020. L’ASN estime que la gestion des opérations de traitement des déchets, la réalisation des contrôles et essais périodiques et le suivi des équipements sous pression sont satisfaisants. Une vigilance particulière doit être portée aux dispositions de maî‑ trise du risque d’incendie. Des insuffisances dans le respect des règles d’exploitation ont été constatées et appellent une attention particulière dans la mise en œuvre de dispositions pour éviter leur renouvellement. Dans un contexte où les activités de l’installation comportent de nombreux chantiers spécifiques, l’ASN sera vigilante à la maîtrise des évolutions de l’installation et des plannings annoncés. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2019  49 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION CENTRE-VAL DE LOIRE

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