Rapport de l'ASN 2019

Concernant la maintenance des installations, l’ASN consi‑ dère que la surveillance des prestataires, la déclinaison du référentiel de maintenance et la conformité matérielle des installations par rapport aux exigences applicables doivent progresser. Plusieurs inspections et événements significatifs révèlent également des erreurs de maintenance à la suite d’opérations d’entretien préventives et curatives (notamment sur les groupes électrogènes diesel de secours). En matière de radioprotection, le site doit encore progresser. Malgré le plan de rigueur déployé par le site en 2019, qui a apporté quelques améliorations, l’ASN relève régulièrement des dysfonctionnements notables en matière de maîtrise de la propreté radiologique et de la dispersion de la contamina‑ tion sur les chantiers. À titre d’exemple, des écarts récurrents sont relevés sur la surveillance et le bon état de fonctionne‑ ment des matériels de mise en dépression des circuits pour limiter la dispersion de la contamination. Enfin, l’ASN considère que le site doit encore progresser dans la protection de l’environnement, notamment concernant la gestion des déchets et le confinement des liquides. L’ASN relève également des lacunes dans la maîtrise du risque de dispersion et de prolifération des légionelles au niveau du circuit tertiaire. En matière d’inspection du travail, un travail important sur le risque électrique a été réalisé, portant notamment sur la ges‑ tion des contrôles réglementaires des installations électriques, les habilitations et l’application des règles de consignation. Des vérifications complémentaires ont également été demandées par l’inspection du travail sur certains systèmes électriques. Des actions d’amélioration sont attendues de la part de l’ex‑ ploitant pour une meilleure maîtrise du risque électrique. À la suite de la survenue d’un accident grave du travail lié à la manutention et au levage, des inspections spécifiques ont été menées pour analyser les circonstances de l’accident et vérifier les actions correctives mises en place par l’exploitant. SITE DE CHINON Le site de Chinon , situé sur le territoire de la commune d’Avoi‑ ne dans le département d’Indre‑et‑Loire, en rive gauche de la Loire, comporte différentes installations nucléaires, certaines en fonctionnement, d’autres à l’arrêt ou en cours de démantèle‑ ment. Au sud du site, la centrale de Chinon B comporte quatre réacteurs d’une puissance 900 MWe en fonctionnement, mis en service en 1982‑1983 pour les deux premiers qui constituent l’INB 107, puis 1986‑1987 pour les deux derniers qui constituent l’INB 132. Au nord, les trois anciens réacteurs appartenant à la filière UNGG (uranium naturel‑graphite‑gaz), dénommés Chinon A1, A2 et A3, sont en cours de démantèlement. Sont également implantés une installation d’expertise desmatériaux activés ou contaminés, l’Atelier des matériaux irradiés (AMI), dont les activités d’expertise ont cessé et ont été complètement transférées vers un nouveau laboratoire appelé le Lidec, et le Magasin interrégional de combustible neuf (MIR). Centrale nucléaire de Chinon Réacteurs B1, B2, B3 et B4 en fonctionnement L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Chinon rejoignent l’appréciation générale portée sur EDF dans les domaines de la sûreté, de la radioprotection et de l’environnement. Si cette appréciation est identique à celle de l’année 2018 dans les domaines de la sûreté et de l’envi‑ ronnement, les performances en matière de radioprotection relevées en 2019 sont inférieures à celles constatées en 2018. L’ASN considère que la centrale nucléaire se main‑ tient à un niveau satisfaisant sur le plan de la sûreté. Identifiées comme des points faibles depuis plusieurs années, la gestion des activités de lignage et la réali‑ sation des essais périodiques ont progressé. Ces pro‑ grès doivent être poursuivis car ces activités demeurent à l’origine d’un nombre important d’événements significatifs. Une amélioration de la qualité des analyses de risques et de la traçabilité des opérations de maintenance a été constatée en 2019. Au regard des écarts à la réglementation constatés lors des inspections réalisées en 2019, l’ASN considère que l’exploitant doit significativement améliorer la gestion des risques liés à l’incendie et à l’explosion. Les performances de la centrale nucléaire de Chinon en matière de radioprotection sont satisfaisantes et lui per‑ mettent d’obtenir de bons résultats en matière de dosimé‑ trie et de propreté radiologique. Toutefois, l’année 2019 a été marquée par une recrudescence d’événements significatifs en radioprotection, en raison de faiblesses pour prévenir la dispersion de la contamination et d’une perte de robustesse de l’organisation générale du site en la matière. Les performances de la centrale nucléaire de Chinon en matière d’environnement, bien que d’un niveau comparable à la moyenne nationale, doivent être améliorées. Si les limites de rejet pour les effluents gazeux et liquides demeurent respec‑ tées et si aucun dépassement n’a été constaté en 2019 concer‑ nant les rejets en légionnelles et en amibes, de nombreux écarts à la réglementation ont été relevés concernant la ges‑ tion des déchets (constat déjà formulé en 2018) et le confine‑ ment des substances dangereuses. Ces écarts doivent faire l’objet d’actions prioritaires de l’exploitant. En matière d’inspection du travail, des contrôles ont été réalisés, notamment lors des arrêts pour maintenance de la centrale nucléaire, dans les domaines de la santé et de la sécurité au travail. Des inspections thématiques ont également été menées, en particulier sur la gestion du risque d’explosion. Des améliorations sont attendues de la part de l’exploitant pour la démonstration de la maîtrise de la conformité des installations se trouvant dans des zones identifiées à risque d’explosion. 48  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2019 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION CENTRE-VAL DE LOIRE

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