Rapport de l'ASN 2019

le tableau 3 présente quelques‑uns des principaux radionucléides utilisés dans diverses explorations. La localisation dans l’organisme, par les techniques de scin‑ tigraphie, de la substance radioactive administrée, souvent du technétium-99m, se fait par un détecteur spécifique. Ce détecteur, appelé caméra à scintillation ou gamma‑caméra, est constitué d’un cristal d’iodure de sodium (pour la majorité des caméras) couplé à un système d’acquisition et d’analyse par ordinateur. Cet équipement permet d’obtenir des images du fonctionnement des tissus ou organes explorés. Une quantification des proces‑ sus physiologiques ou physiopathologiques peut être réalisée. La plupart des gamma‑caméras permet des acquisitions tomo‑ graphiques et une imagerie en coupe, ainsi qu’une reconstruction tridimensionnelle des organes (TEMP). Le fluor-18, radionucléide émetteur de positons, est aujourd’hui couramment utilisé, notamment sous la forme d’un sucre mar‑ qué, le fluorodésoxyglucose (FDG), en particulier en cancéro‑ logie. Son emploi nécessite l’utilisation d’une caméra adaptée (tomographie par émission de positons – TEP). Le principe de ces caméras TEP est la détection en coïncidence des deux photons émis lors de l’annihilation du positon dans la matière près de son lieu d’émission. D’autres MRP marqués avec d’autres émet‑ teurs de positons commencent à être utilisés, notamment avec du gallium-68. Les caméras TEP équipées du système « temps de vol » ( Time of Flight – TOF), permettent une administration moindre de l’activité injectée en MRP, pour une qualité d’image attendue satisfaisante. La médecine nucléaire permet de réaliser une imagerie fonction‑ nelle. Elle est donc complémentaire de l’imagerie purement mor‑ phologique obtenue par les autres techniques d’imagerie. Afin de faciliter la fusion des images fonctionnelles et morphologiques, des appareils hybrides ont été développés : les caméras TEP sont désormais systématiquement couplées à un scanner (TEP‑TDM) et les gamma‑caméras peuvent l’être également (TEMP‑TDM). L’installation de caméras à semi‑conducteurs (CZT), dont la sensibilité de détection est très élevée, continue à se dévelop‑ per, notamment dans les centres de soins réalisant de nombreux examens de la fonction myocardique. En effet, ces caméras per‑ mettent une imagerie scintigraphique plus rapide, plus confor‑ table, pour un diagnostic plus sûr. La recherche continue dans ce domaine avec l’installation, en 2018, d’une gamma‑caméra CZT 3D et corps entier, permettant une visualisation spatiale du corps entier. Selon l’enquête réalisée en 2018 auprès des unités de médecine nucléaire, le parc des caméras TEMP et CZT installées était de: ∙ ∙ 423 caméras TEMP, dont 70% sont couplées à un tomodensi‑ tomètre (TDM), pour un total de 924000 actes annuels ; CIDRRE : un outil pour étudier l’impact dosimétrique des déversements de radionucléides sur les travailleurs des réseaux d’assainissement En juin 2019, l’IRSN a mis en ligne un nouvel outil de calcul pour l’estimation des doses susceptibles d’être reçues par les personnels intervenant dans les réseaux d’assainissement et les stations d’épuration qui peuvent être au contact d’effluents radioactifs déversés par les laboratoires médicaux ou les services de médecine nucléaire. Ce modèle numérique dénommé CIDRRE (Calcul d’Impact des Déversements Radioactifs dans les REseaux), permet d’estimer l’impact des déversements de radionucléides sur les travailleurs des réseaux d’assainissement et sur les travailleurs intervenant pour l’épandage des boues résultant du traitement des eaux usées. Aboutissement d’un projet lancé en 2012 à l’initiative de l’ASN, CIDRRE est accessible à l’ensemble des acteurs (gestionnaires des réseaux, responsables des activités nucléaires) dans le cadre des autorisations de déversement prévues à l’article L. 1331‑10 du code de la santé publique. Le calcul fournit des estimations de dose aux différents postes de travail concernés, sur la base d’hypothèses majorantes. En pratique, pour le calcul, un service de médecine nucléaire utilisera notamment les activités totales administrées des différents radionucléides, sur une année, comme données d’entrée. Ces résultats pourront être pris en compte par les employeurs des personnels des réseaux dans leur démarche d’évaluation de risque mentionnée à l’article R. 4451‑14 du code du travail. La réglementation fixe la limite d’exposition des personnels de 1 mSv/an pour qu’ils n’entrent pas dans des catégories de travailleurs spécialement suivis. Les estimations réalisées pendant les phases de test de CIDRRE ont révélé des expositions toujours inférieures à la limite de 1 mSv. TABLEAU 3 Principaux radionucléides utilisés dans diverses explorations en médecine nucléaire in vivo TYPE D’EXPLORATION RADIONUCLÉIDES UTILISÉS Métabolisme thyroïdien Iode-123, technétium-99m Perfusion dumyocarde Thallium-201, technétium-99m, rubidium-82 Perfusion pulmonaire Technétium-99m Ventilation pulmonaire Technétium-99m, krypton-81m Processus ostéo‑articulaire Technétium-99m, fluor-18 Exploration rénale Technétium-99m Oncologie – Recherche de métastases Technétium-99m, fluor-18, gallium-68 Neurologie Technétium-99m, fluor-18 216  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2019 07 – LES UTILISATIONS MÉDICALES DES RAYONNEMENTS IONISANTS

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