Rapport de l'ASN 2018

les constructeurs assurent les contrôles de bon fonctionnement des projecteurs. Les services de curiethérapie s’appuient sur ces contrôles pour garantir le bon fonctionnement des appareils. Un contrôle de l’activité de la source est effectué à chaque livraison et des contrôles de sortie de source sont également réalisés. 3.3.3  –  La gestion des sources Les sources de curiethérapie sont gérées de manière satisfai- sante. Tous les centres inspectés enregistrent le suivi des mou- vements des sources, transmettent à l’IRSN l’inventaire des sources et entreposent les sources en attente de chargement ou reprise dans un local adapté. Cependant, des axes d’amélioration ont été identifiés concer- nant la sécurisation d’accès aux sources de haute activité, dans la mesure où seulement 54% des centres inspectés en 2018 ont mis en place des mesures appropriées pour empêcher l’accès non autorisé à ces sources. L’ASN restera attentive aux progrès à accomplir et cette thématique d’inspection sera prioritaire en 2019 pour les centres disposant de sources scellées de haute activité. 3.3.4  –  Les situations d’urgence et la gestion des dysfonctionnements Un événement de blocage de source dans un projecteur PDR a été signalé en 2018. Il n’y a pas eu de risque de surexposition, que ce soit pour le personnel ou pour le patient, dans la mesure où la procédure d’urgence prévue par le centre a été mise en œuvre normalement. Cet événement, comme ceux déclarés les années précédentes, rappelle l’importance de la formation des travailleurs aux mesures d’urgence. Cette formation doit porter, en particulier, sur les mesures d’urgence à mettre en œuvre en cas de perte de contrôle d’une source de haute activité (blocage de la source, par exemple). Toutefois, les exercices visant à préparer et à évaluer les modalités d’intervention sont encore insuffisamment déployés par les centres (seulement 67% de ceux inspectés en 2018 les ont mis en place). 3.3.5  –  Les événements déclarés en curiethérapie En 2018, 7 ESR ont été déclarés en curiethérapie, dont un classé au niveau 2. Par ailleurs ont été déclarés un blocage dans un projecteur PDR d’une source d’iridium-192, mais sans conséquence pour la radioprotection des travailleurs ou des patients, ainsi que l’interruption d’un traitement par curiethérapie HDR, du fait de la patiente qui a retiré seule le matériel de traitement. Il a été décidé l’arrêt du traitement. Enfin, une erreur de planification dosimétrique d’un traitement de curiethérapie HDR est survenue, avec pour conséquence un temps de traitement erroné lors d’une séance (temps de trai- tement sous‑estimé) et un sous‑dosage pour la zone à traiter. L’analyse de ces événements souligne que la maîtrise des risques en curiethérapie doit s’appuyer sur des contrôles de qualité adaptés et sur la mise en œuvre de dispositions organisation- nelles pour mieux gérer les sources ou les situations d’urgence. SYNTHÈSE En matière de sécurité des soins, la situation de la curiethérapie est comparable à celle de la radiothérapie externe. La radioprotection des travailleurs et la gestion des sources scellées de haute activité sont jugées globalement satisfaisantes, ce niveau doit cependant être maintenu par un effort de formation continue. Dans le contexte actuel, une attention accrue doit être portée sur la sécurisation d’accès à ces sources, pour empêcher l’accès non autorisé à ces sources. 4 —  La médecine nucléaire 4.1  ̶  La présentation des activités de médecine nucléaire La médecine nucléaire regroupe toutes les utilisations de radio- nucléides en sources non scellées à des fins de diagnostic ou de thérapie. Les utilisations diagnostiques se décomposent en techniques in vivo , fondées sur l’administration de radionucléides au patient, et en applications exclusivement in vitro (biologie médi- cale). Des examens, de type exploration fonctionnelle, peuvent associer des techniques in vitro et in vivo . Une enquête, menée au début de 2018 auprès de l’ensemble des unités de médecine nucléaire autorisées par les divisions de l’ASN, a permis de dresser, pour l’année 2017, un état du parc des équipements et de disposer d’informations sur les nombres d’actes réalisés selon les différentes technologies et sur les ressources humaines. Les données recueillies pour l’an- née 2017 sont présentées ci‑après. Selon cette enquête, le nombre total d’actes de médecine nucléaire annuel en France est d’environ 1 537 000, dont envi- ron 900 000 actes de scintigraphie par émission monopho- tonique (TEMP), 125 000 actes avec détection sous caméra à semi‑conducteur et environ 500 000 actes par émission de positons (voir point 4.1.1). • Les unités de médecine nucléaire À la fin 2017, ce secteur d’activité comportait 236 unités de médecine nucléaire, autorisées par l’ASN. Ces unités regroupent les installations de prise en charge des patients (diagnostic in vivo ) et, pour un faible nombre d’entre eux, une activité de biologie médicale utilisant des sources non scellées (diagnostic in vitro ). Enfin, un peu plus de 80 services participent à des pro- tocoles de recherche impliquant la personne humaine. La répartition des unités de médecine nucléaire contrôlées par les divisions territoriales de l’ASN, du nombre de caméras ins- tallées (TEMP et TEP) et du nombre de chambres d’hospitali- sation dédiées à la radiothérapie interne vectorisée (RIV), est présentée dans le graphique 9. Une cinquantaine de laboratoires de diagnostic in vitro étaient recensés en 2017, mais ce nombre tend à diminuer du fait de la cessation progressive de cette activité et du recours à des méthodes d’analyse ne faisant plus appel à des radionucléides. Les installations de médecine nucléaire sont dans des établisse- ments de santé publics (40%), dans des sociétés privées (40%) ou dans des établissements de santé privés d’intérêt collectif (ESPIC) (10%), les 10% restants étant gérés par des groupements d’intérêt économique (GIE), de coopération sanitaire (GCS) ou autres. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018  215 07 – LES UTILISATIONS MÉDICALES DES RAYONNEMENTS IONISANTS 07

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