Rapport de l'ASN 2017

423 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 15  - Le démantèlement des installations nucléaires de base 2.1.3 Les réacteurs de la filière UNGG Bugey 1, Chinon A1, A2 et A3, Saint-Laurent-des-Eaux A1 et A2, sont les réacteurs de la filière UNGG. Ces réacteurs de première génération fonctionnaient avec de l’uranium naturel comme combustible et utilisaient le graphite comme modéra- teur. Ils étaient refroidis au gaz. Au sein de cette filière, on distingue les réacteurs dits « inté- grés », dont les échangeurs de chaleur se situent sous le cœur du réacteur à l’intérieur du caisson, et les réacteurs « non inté- grés », dont les échangeurs se situent de part et d’autre du cais- son du réacteur. Le réacteur Bugey 1 (INB 45) Le réacteur Bugey 1 est un réacteur UNGG « intégré ». Le déman- tèlement complet de l’installation, dont l’arrêt définitif a été effec- tif en 1994, a été autorisé par le décret du 18 novembre 2008. Le scénario correspondant était un démantèlement du caisson du réacteur « sous eau ». Dans le cadre du changement de scé- nario (« sous air ») envisagé par EDF, un nouveau décret sera nécessaire: le réacteur Bugey 1 devait être le premier réacteur d’EDF de type UNGG à être démantelé, mais EDF souhaite chan- ger de stratégie de démantèlement, ce qui conduit à repousser d’une cinquantaine d’années la date de fin de démantèlement du réacteur Bugey 1 par rapport à la date initialement prescrite. L’ASN examine cette nouvelle stratégie d’EDF pour le démantè- lement de ses réacteurs UNGG (voir point 2.1.1). L’ASN considère que les travaux de démantèlement actuels du réacteur Bugey 1 se déroulent dans des conditions de sûreté satisfaisantes sur le court terme. Toutefois, l’événement de 2017 relatif à la chute d’un colis lors de sa manutention a montré qu’EDF doit apporter une attention particulière à la manuten- tion de composants ou colis. En 2017, EDF n’a pas redéposé son dossier relatif aux opéra- tions d’extraction des déchets d’exploitation du caisson réac- teur en prenant explicitement en compte la radioprotection. Lors de l’inspection des services centraux du 14 décembre 2017, l’ASN a demandé à EDF des justifications concernant ce report. Par ailleurs, l’ASN a examiné en 2017 le dossier d’orientation de réexamen de Bugey 1 dont le rapport de conclusions doit être transmis avant fin 2018. Les demandes principales de l’ASN portent sur le vieillissement des structures et leur tenue dans le temps et sur le comportement du caisson vis-à-vis de solli- citations sismiques. Les réacteurs Chinon A1, A2 et A3 (INB 133, INB 153, INB 161) Les réacteurs Chinon A1, A2 et A3 sont des réacteurs UNGG « non intégrés ». Ils ont été arrêtés respectivement en 1973, 1985 et 1990. Les réacteurs A1 et A2 ont été partiellement démantelés et trans- formés en installations d’entreposage de leurs propres matériels (Chinon A1 D et Chinon A2 D). Ces opérations ont été auto- risées respectivement par les décrets du 11 octobre 1982 et du 7 février 1991. Chinon A1 D est actuellement démantelé partiel- lement et est aménagé en musée depuis 1986. Chinon A2 D est également démantelé partiellement et abrite le GIE Intra (robots et engins d’intervention sur installations nucléaires accidentées). Le démantèlement complet du réacteur Chinon A3 a été auto- risé par le décret du 18 mai 2010 avec un scénario de déman- tèlement « sous eau ». Le changement de scénario envisagé par EDF nécessitera un nouveau décret de démantèlement. En effet, les réacteurs de Chinon A devaient initialement être les derniers à être déman- telés, or la nouvelle stratégie conduirait à démanteler Chinon A2 en premier. EDF estime que le démantèlement d’un réacteur UNGG « non intégré » présenterait moins de difficultés que celui d’un réacteur UNGG « intégré ». L’ASN analyse actuel- lement l’acceptabilité globale de ce changement de stratégie (voir point 2.1.1). La réalisation des opérations de démantèlement des échangeurs (première étape du démantèlement de l’installation) du réacteur Chinon A3 a débuté depuis quelques années et se poursuit après une interruption de plusieurs mois due à la présence d’amiante. Concernant le réacteur de Chinon A2, à la suite des premiers résultats d’analyse des composants des circuits du réacteur, des analyses complémentaires vont être effectuées afin de préciser la stratégie de traitement de ces déchets. La dépollution de sols pollués chimiquement est en cours. La surveillance des eaux souterraines a été renforcée et la fin de la caractérisation complémentaire des rejets gazeux est prévue pour début 2018. Démantèlement des échangeurs de Chinon A3.

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