Rapport de l'ASN 2017

274 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 09  - Les utilisations médicales des rayonnements ionisants 3.2.5 La radiothérapie peropératoire La radiothérapie peropératoire associe la chirurgie et la radio- thérapie, qui sont réalisées dans un même temps dans un bloc opératoire. La dose de rayonnement est délivrée sur le lit tumo- ral au cours d’une intervention chirurgicale. L’Institut national du cancer (INCa) a lancé en mars 2011 un appel à projets visant à soutenir l’installation d’équipements de radiothérapie peropératoire (RTPO) pour la prise en charge des patientes atteintes d’un cancer du sein. Un des objectifs de cet appel à projets était de réaliser une évaluation médico-écono- mique de traitements de radiothérapie comportant un nombre de séances réduit par rapport aux traitements standards. Sept projets mettant en œuvre un accélérateur INTRABEAM® pro- duisant des rayons X sous une tension de 50 kV ont été retenus et lancés entre 2011 et 2012. En avril 2016, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié les résul- tats de son évaluation 6 . Ainsi, selon la HAS, les connaissances disponibles sont insuffisantes et ne permettent pas de démon- trer l’intérêt de la RTPO, dans le traitement adjuvant du cancer du sein, par rapport à la technique standard de radiothérapie externe. La HAS conclut que les éléments ne sont pas, à ce stade, réunis pour proposer sa prise en charge par l’assurance maladie et considère qu’il convient de poursuivre les études cliniques et médico-économiques pour disposer de données cliniques, notamment à plus long terme. À l’issue de cette évaluation, la HAS recommande cependant que la RTPO puisse continuer à être évaluée dans le cadre de la recherche clinique. 3.2.6 L’hadronthérapie L’ hadronthérapie est une technique de traitement basée sur l’uti- lisation de faisceaux de particules chargées, protons et noyaux de carbone, dont les propriétés physiques particulières per- mettent d’assurer une distribution de dose très localisée lors des traitements (pic de Bragg). En comparaison avec les techniques existantes, la dose délivrée au voisinage de la tumeur à irradier est moindre, le volume de tissu sain irradié est donc drastique- ment réduit. L’ hadronthérapie permet le traitement spécifique de certaines tumeurs. L’ hadronthérapie par protons est utilisée actuellement en France dans deux centres: ཛྷ ཛྷ à l’institut Curie d’Orsay (équipement modifié en 2016) : en mars 2017, cet établissement a traité son premier patient par la technique dite du Pencil Beam scanning (PBS). Cette nouvelle technologie permet de balayer la tumeur avec le faisceau de protons et ainsi de traiter des tumeurs de volumes complexes; ཛྷ ཛྷ et au centre Antoine-Lacassagne de Nice (nouvel équipement installé en 2016). Une troisième installation est en cours au centre de recherche et de traitement par hadronthérapie (projet Archade) à Caen et prévoit la prise en charge du premier patient à l’été 2018. Selon ses promoteurs, l’hadronthérapie avec des noyaux de car- bone serait plus adaptée au traitement des tumeurs les plus radio- résistantes et pourrait apporter plusieurs centaines de guérisons supplémentaires par an. L’avantage biologique revendiqué serait 6 . www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2562276/fr/evaluation-de-la-radiotherapie- peroperatoire-rtpo-dans-le-cancer-du-sein dû à la très forte ionisation en fin de trajectoire de ces parti- cules, associé à un effet moindre sur les tissus traversés avant l’atteinte du volume cible. En juin 2016, l’INCa a publié un rapport sur les indications et capacités de traitement en protonthérapie. 3.2.7 La radiothérapie de contact La contacthérapie, ou radiothérapie de contact, est une tech- nique de radiothérapie externe. Les traitements sont délivrés par un appareil générateur de rayons Xmettant en jeu des faisceaux de basse énergie variant de 50 à 200 kV. Ces faisceaux de basse énergie sont adaptés pour le traitement des cancers cutanés car la dose qu’ils délivrent décroît rapidement en profondeur. 3.3 La curiethérapie La curiethérapie permet de traiter, de façon spécifique ou en complément d’une autre technique de traitement, des tumeurs cancéreuses, notamment de la sphère ORL, de la peau, du sein, des organes génitaux ou des bronches. Cette technique consiste à implanter, au contact ou à l’intérieur des tumeurs solides à traiter, des radionucléides, exclusivement sous forme de sources scellées. Les principaux radionucléides employés en curiethérapie sont l’iridium-192 et l’iode-125. Les techniques de curiethérapie mettent en œuvre trois types d’application. 3.3.1 La curiethérapie à bas débit de dose continu (ou Low Dose-Rate, LDR) ཛྷ ཛྷ délivre des débits de dose compris entre 0,4 et 2 Gy/h; ཛྷ ཛྷ aumoyen de sources d’iode-125, sous forme de grains, implan- tées de façon permanente. Ces sources d’iode-125 (grains), sont utilisées pour le traite- ment des cancers de la prostate. Mises en place de façon perma- nente dans la prostate du patient, elles ont une activité unitaire Traitement intracrânien par protonthérapie, dans la salle du bras isocentrique (Centre de protonthérapie de l’Institut Curie).

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