Livre blanc du Tritium & bilan des rejets de tritium pour les INB

125 Origine, modes de gestion et évaluation de technologies de piégeage en vue de réduire les rejets 1 Origine, mode de gestion, rejets et impact du tritium de l’usine AREVA NC La Hague 1 1 Origine du tritium dans l’environnement Le tritium est un isotope radioactif de l’hydrogène noté 3H ou « T ». Son noyau est constitué de deux neutrons et d’un proton. Sa période radioactive est de 12,35 ans (son activité spécifique est de 359 TBq/gramme). Il se désintègre en 3He en émettant des rayonnements bêta de faible énergie (énergie moyenne : 5,7 keV, énergie maximale : 18,6 keV) [1]. Le tritium présent dans l’environnement a plusieurs origines : • La production naturelle : les atomes de tritium sont essentiellement formés dans les hautes couches de l’atmosphère par action des rayons cosmiques sur certains composants de l’air. La production annuelle de tritium par cette voie est comprise entre 50.103 et 70.103  TBq/an (soit entre 150 et 200 g) [9]. • Production artificielle : La quantité de tritium d’origine artificielle est la somme de la quantité résiduelle liée aux essais nucléaires passés et de la production actuelle liée aux activités industrielles, de recherche et militaires. La quantité de tritium produite par les essais nucléaires atmosphériques réalisés entre 1945 et 1963 est estimée à 230.106  TBq (soit environ 650 kg). En 1990, en raison de la décroissance radioactive du tritium, la quantité résiduelle était de l’ordre de 54.106  TBq (soit environ 150 kg) [9] ce qui conduit en 2008 à environ 20.106  TBq. Dans les années 90, la quantité annuelle de tritium produite à l’échelle mondiale par les autres sources (réacteurs nucléaires, usines de traitement, laboratoires de recherche, autres applications industrielles et militaires) est évaluée à 21.103  TBq (environ 60 g) [9]. Origine, modes de gestion et évaluation de technologies de piégeage en vue de réduire les rejets Le tritium issu des activités de recyclage de combustibles usés d’AREVA NC La Hague Patrick Devin1, Malvina Rennesson2, Thierry Prévost2, Jean-François Valéry2, 1AREVA 2AREVA NC Le procédé hydrométallurgique mis en œuvre sur l’usine AREVA NC de La Hague pour le traitement des combustibles irradiés conduit à un rejet de tritium libre, principalement sous forme liquide dans le milieu marin. Cet article apporte dans une première partie des éléments destinés à mieux cerner le comportement du tritium formé dans les combustibles en réacteur, à expliciter son comportement dans le procédé de traitement et à positionner l’impact du mode de gestion en découlant en termes de rejets et d’exposition du public. La deuxième partie est consacrée à un état des lieux des technologies de piégeage et de conditionnement du tritium. Elle inclut également une évaluation de leur applicabilité à l’usine existante dans une approche multicritères. Du fait de son activité, l’usine AREVANCde LaHague rejette aujourd’hui de l’ordre de 40 g de tritium par an. Sur la base de la gestion actuelle du tritium (rejet en mer privilégié), celui-ci contribue à hauteur de 0,1 µSv/an à l’impact dosimétrique annuel total de l’usine, soit moins de 1% de l’impact total. Après analyse des moyens technologiques disponibles, le mode de gestion en vigueur du tritium représente un optimum entre les critères de sûreté, de protection des travailleurs et des riverains, de faisabilité technique et de pertinence économique. 2 CHAPITRE

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