Recommandations pour la gestion post-accidentelle

Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 88 E.2. Mettre à la disposition des filières de production une information actualisée sur l’état de la contamination radiologique et utiliser des outils de mesure de la radioactivité des produits Choisir de continuer à produire dans un territoire contaminé suppose que les producteurs s’approprient de nouvelles stratégies de production. Ces stratégies peuvent impliquer des modifications des techniques de production, voire une réorientation vers des filières moins vulnérables à la contamination radiologique (productions non alimentaires, énergétiques, etc.). Ces modifications demandent le développement d’une culture pratique de radioprotection au sein des filières de production, ainsi que la mise en place d’un réseau de mesures radiologiques sur l’ensemble du territoire permettant d’évaluer l’efficacité des actions de réhabilitation mises en œuvre. Ces travaux gagneront certainement à être accompagnés par des experts capables d’apporter des informations sur l’évolution de la contamination des produits, adaptées à la demande des producteurs. E.3. Mettre en œuvre une stratégie de gestion et de soutien des systèmes de production agricole La mise en place rapide d’un dispositif d’indemnisation des exploitants agricoles, ou tout au moins une information précise sur les montants alloués, est indispensable à l’adhésion de la profession agricole aux dispositions de gestion retenues. Le guide d’aide à la décision pour la gestion du milieu agricole, en cas d’accident nucléaire (ACTA), propose des stratégies et des actions permettant une gestion du milieu agricole adaptée aux contextes de survenue de l’accident et au type de production. Ce guide peut servir d’outil de pilotage concerté. En phase post-accidentelle, après la mise en place du zonage, la gestion du milieu agricole vise deux objectifs :  la gestion des conséquences des interdictions de consommation et de mise sur le marché et de levée de ces interdictions ;  à plus long terme, l’amélioration de la qualité radiologique des systèmes de production. La détermination d’une stratégie visant à atteindre ces objectifs tient compte des résultats de l’évaluation de risques décrivant l’état actuel et prévisionnel de contamination des filières. Cette évaluation, réalisée par les services concernés en collaboration avec l’IRSN, rassemble des données de contamination et permet d’apprécier les cinétiques de contamination, y compris le long des chaînes trophiques. À l’issue de cette analyse, deux types de stratégies (valorisation ou non-valorisation) peuvent être retenues, correspondant :  à court terme, à la gestion des productions en cours au moment de l’accident et à la gestion des stocks de produits concernés par des interdictions ou des restrictions de mise sur le marché ;  à moyen et long termes, à la gestion de l’outil de production agricole (parcelles végétales, cheptels, bâtiments, abris, etc.) et au maintien d'un potentiel de production satisfaisant. Les risques pour les exploitants agricoles (travailleurs), les animaux (bientraitance), l’environnement (liés à la production de déchets) et l’activité économique sont par ailleurs appréciés par les professionnels et pris en compte dans la détermination de la stratégie à retenir. L’ensemble des choix stratégiques faits à court terme (à la sortie de phase d’urgence ou au début de la période de transition), concernant en particulier la production laitière non valorisable et aux récoltes et stocks de produits frais est

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