Recommandations pour la gestion post-accidentelle

Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 72 Introduction La période de transition, caractérisée par le retour de l’installation à un état stable et une absence de risques de nouveaux rejets, a permis de lever ou de faire évoluer les premières actions de protection de la population et d’établir un zonage de protection de la population. Cette période a permis de réaliser une première caractérisation de la situation radiologique de l’environnement. Les sols, les végétaux et les productions agricoles ont commencé à être mesurés pour connaître leur niveau de contamination radioactive. Ces mesures vont permettre de circonscrire l’aire des territoires pour lesquels des actions de protection de la population, un programme de suivi de l’évolution de la situation et des actions d’accompagnement sont mises en place. Compte-tenu de la contamination durable du territoire, une zone d’éloignement sur laquelle un relogement de la population est nécessaire, a été définie. Ce relogement signifie que le retour de la population (ou leur maintien si elles n'ont pas été éloignées auparavant) n’est pas envisageable avant une durée allant de quelques mois à plusieurs décennies. Il convient donc que les pouvoirs publics proposent aux habitants des conditions de relogement satisfaisantes et accompagnent leur réinsertion professionnelle et sociale dans de nouveaux territoires. Au-delà de cette zone d’éloignement, les conditions radiologiques permettent un habitat permanent de la population. Une partie de la population résidant dans un territoire contaminé choisira certainement de le quitter. Dans les territoires contaminés après les accidents de Tchernobyl et de Fukushima, les inquiétudes portant sur la santé future des enfants ont été une des motivations principales pour quitter ces territoires. En revanche, une autre partie de la population choisira d’y rester. Les choix initiaux peuvent par la suite évoluer, dans un sens comme dans l’autre. Pour la population, la décision de rester ou de revenir dans un territoire affecté par un accident nucléaire, malgré la présence durable de contamination, peut résulter d’un ensemble de considérations parmi lesquelles les contraintes et les inquiétudes associées à la présence de la radioactivité sont importantes, mais également les considérations d’ordre économique, social, familial, voire patrimonial. À la suite des actions déjà engagées durant la période de transition, il est important que le recensement initial des personnes ayant fait le choix de rester dans les territoires contaminés soit actualisé, mais également qu’un suivi des personnes ayant choisi de ne plus y résider soit organisé, dans un objectif d’évaluation globale des conséquences sanitaires et sociales de l’accident. Par ailleurs, les enseignements tirés de la déclinaison du programme de gestion de la phase post-accidentelle permettent également d’adapter certaines actions et d’articuler l’évolution de ce programme de gestion postaccidentelle avec les projets des territoires qui sont mis en œuvre durant la période de long terme. En parallèle, les acteurs locaux (élus, associations, entreprises, etc.) sont de plus en plus impliqués dans les décisions qui concernent leur territoire et dans le programme de gestion post-accidentelle. D’autres acteurs comme les professionnels de santé ou de l’éducation nationale sont également de plus en plus impliqués dans l’information de la population et leur formation aux bonnes pratiques de radioprotection. Progressivement, une nouvelle gouvernance se met en place, avec la participation active des citoyens, pour la prise en main des décisions concernant leur vie quotidienne, en connaissance de cause.

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=