Recommandations pour la gestion post-accidentelle

Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 34 Introduction Dans le cas d’un accident nucléaire entraînant des rejets de radionucléides dans l’environnement, diverses actions de protection d’urgence sont prévues dans les plans particuliers d’intervention (PPI) pour prévenir ou réduire l’exposition de la population. Les principales actions envisagées sont la mise à l’abri et à l’écoute, éventuellement l’évacuation, afin de limiter, voire d’éviter, l’exposition de la population lors de la dispersion des rejets radioactifs dans l’air, et la prise éventuelle de comprimés d’iode stable afin de limiter la fixation d’iodes radioactifs dans la thyroïde, en cas d’accident impliquant des isotopes radioactifs de l’iode. De même, des interdictions de consommation des denrées fraîches produites localement peuvent être mise en place dès la phase d’urgence. La phase post-accidentelle, qui commence dès la fin des rejets radioactifs et le retour de l’installation à un état stable, est caractérisée par la mise en place d’une gestion spécifique des territoires contaminés permettant de protéger et d’accompagner la population qui y vit. Au début de la phase post-accidentelle, les actions de protection d’urgence sont progressivement levées et remplacées par d’autres actions à mettre en œuvre ou à engager dans les territoires contaminés afin d’assurer la protection de la population vis-à-vis des dépôts de substances radioactives et la prise en charge de la population sinistrée. Ces actions ont vocation à être préparées voire planifiées en amont de la crise. Le début de la phase post-accidentelle, appelée période de transition est caractérisé par des évolutions de la situation radiologique mais également de la situation économique et sociale auxquelles la stratégie de gestion doit s’adapter, notamment par le choix de critères de décision souples et évolutifs. Cette période est marquée par la nécessité d’agir rapidement pour que les actions de protection de la population soient efficaces. La première action à engager durant la période de transition est de faire évoluer ou de lever les actions prises pendant la phase d’urgence, sur la base des modélisations existantes de la situation radiologique. La seconde action à engager est la caractérisation de la situation radiologique permettant de déterminer les endroits effectivement contaminés et ceux qui le sont moins. Cette caractérisation permettra dans un premier temps de conforter l’évolution des actions d’urgence puis d’établir le zonage postaccidentel. Cette caractérisation radiologique porte en priorité sur les lieux où la population passe du temps (lieux de vie, écoles, lieux de travail, etc.), en commençant par les secteurs présumés les plus exposés aux retombées radioactives et les plus proches du site accidenté. La caractérisation porte aussi rapidement sur les productions agricoles destinées à être récoltées et commercialisées à court terme et sur les denrées (issues de l’agriculture, du jardinage ou d’origine naturelle) les plus sensibles aux retombées radioactives venant des secteurs présumés les plus exposés. Cette caractérisation permet, d’une part, de mettre en œuvre les actions de protection sur des périmètres définis et, d’autre part, d’engager une réflexion sur un projet de territoire. La mise en œuvre des actions de protection de la population se fait en lien avec la levée des actions prises pendant la phase d’urgence. Elle repose sur une stratégie de zonage fondé sur les mesures et les résultats de modélisation disponibles. L’objectif de radioprotection de la population guide la stratégie de gestion des territoires et de prise en charge de la population qu’il convient d’inscrire dans un premier programme de

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