Recommandations pour la gestion post-accidentelle

Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 23 La période de transition de la phase postaccidentelle permet de transformer les centres d’accueil de la phase d’urgence en centres d’accueil et d’information du public (CAI) comme guichets uniques, consacrés à la gestion post-accidentelle du territoire concerné. En effet, il convient de développer les missions engagées en phase d’urgence (accueil, recensement, ravitaillement et orientation du public) et d’ajouter de nouvelles missions telles que l’information sur l’état radiologique de l’environnement, le suivi sanitaire (médicopsychologique, dosimétrique et épidémiologique), la fourniture d’une aide sociale et matérielle, la continuité du service public, la préparation de l’indemnisation et l’accès aux droits des victimes. Des partenaires extérieurs sont sollicités dans la perspective de conduire un travail en réseau avec les CAI, notamment les professionnels de santé et des experts en radioprotection. Les CAI peuvent, de plus, devenir un lieu privilégié de dialogue et de partage d’expérience, facilitant ainsi le développement d’une culture pratique de radioprotection au sein de la population. Un rôle essentiel des CAI est le recensement et l’enregistrement de la population impliquée. Cela constitue une première action importante qui facilite les opérations de relogement et d’indemnisation et conditionne le suivi médical et épidémiologique de la population impliquée, si nécessaire. Ce recensement concerne l’ensemble des personnes potentiellement exposées au cours de l’accident puis en phase post-accidentelle : intervenants, individus pris en charge médicalement, personnes concernées par la mise en œuvre des actions de protection d’urgence, personnes résidant dans la zone concernée, etc. 4.3.3. Informer et former Tout au long de la phase post-accidentelle, la crédibilité de la parole publique reste essentielle car elle conditionne l’adhésion de la population aux consignes et aux conseils qui lui sont donnés afin de la protéger. En période de transition post-accidentelle, la parole publique est confrontée à la multiplication des sujets et des sources d’information et au développement inévitable de controverses. La parole publique s’organise autour de six grands thèmes d’information portant sur les comportements quotidiens à adopter et les bonnes pratiques de radioprotection (information prescriptive et éducative), sur les sujets d’ordre sanitaire et environnemental (effets, risques, contamination), sur les sujets techniques (explication de l’événement, état de sûreté de l’installation accidentée), sur les sujets d’ordre juridique et économique (aides, indemnisation), sur les messages de résilience et de cohésion nationale et sur les relations internationales (exportations, ressortissants). La parole publique évolue d’une information prescriptive pendant la phase d’urgence vers une information à visée éducative pendant la phase post-accidentelle. 4.3.4. Développer l’implication des parties prenantes grâce à un mode de gouvernance adapté Dans le cadre du programme de gestion postaccidentelle, le processus de décision en période de transition post-accidentelle évolue vers un mode concerté et participatif, associant la population concernée, les acteurs économiques, les associations, les élus locaux, etc. Ce mode de gouvernance se structure au niveau local, tandis que l’organisation au niveau national, mise en place pour répondre à l’urgence, évolue pour s’inscrire dans la durée et transfère ses compétences vers le niveau local pour mieux répondre à la complexité de la gestion postaccidentelle. 4.3.5. Traiter les conséquences sanitaires d’un accident nucléaire Sur le plan sanitaire, après les premières actions engagées en phase d’urgence, la prise en charge sanitaire et psychologique de la population évolue

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