Recommandations pour la gestion post-accidentelle

Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 16 qui en résultent doivent être équitables, éthiques et expliquées aux parties prenantes. De plus, une perspective temporelle sur la durée des actions de protection de la population (en particulier sur l’évolution prévisible des zonages) doit être donnée dès que possible, pour permettre à chacun de se projeter dans l’avenir. Ces conditions sont indispensables pour assurer la confiance et l’engagement des parties prenantes dans la gestion post-accidentelle, l’acceptabilité des décisions et donc une meilleure protection de la population. Ces principes de construction partagée et de transparence figurent dans les recommandations internationales, en particulier dans les recommandations de la commission internationale de protection contre les rayonnements (CIPR).7 3.3. Sept points clefs de la gestion post-accidentelle Pour répondre aux objectifs fondamentaux de la gestion post-accidentelle et sur la base des principes de gestion énoncés ci-dessus, les principales actions permettant la gestion des périodes de transition et de long terme de la phase post-accidentelle ont été identifiées au stade de la préparation, certaines devant être mises en œuvre dès la phase d’urgence. Les points clefs du corpus d’actions sont résumés cidessous :  la mise en place d’un zonage des territoires contaminés évolutif constitue une décision majeure et le cadre structurant pour la gestion des actions de protection de la population. Ce zonage permet notamment d’organiser, si nécessaire, l’éloignement de la population, les éventuelles restrictions d’activités, l’interdiction de la consommation des productions alimentaires locales issues des potagers, vergers et élevages privés, de la ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ 7 ICRP, 2020. Radiological protection of people and the environment in the event of a large nuclear accident. ICRP publication 146. chasse, de la pêche et de la cueillette, et le contrôle des denrées contaminées produites localement préalablement à leur mise sur le marché ;  la population concernée par les conséquences de l’accident, dont une partie est susceptible d’être éloignée durablement de son milieu de vie, peut bénéficier le cas échéant d’une prise en charge médicale et psychologique, d’un suivi dosimétrique, d’un suivi épidémiologique, d’un soutien financier, et être indemnisée en fonction du préjudice subi. Les professionnels de santé et l’ensemble des services de l’État intervenant dans le cadre de la gestion post-accidentelle bénéficient de formations de la part des institutions compétentes en radioprotection ;  la caractérisation de la situation radiologique, en particulier dans les lieux de vie et la caractérisation des niveaux de contamination des denrées alimentaires et des eaux constituent une nécessité urgente à engager dès la période de transition afin de connaître au plus vite l’étendue des territoires contaminés et l’effet de cette contamination. L’objectif est d’optimiser le dispositif de protection en particulier contre le risque d’ingestion de denrées alimentaires contaminées. Une fois la connaissance de la situation radiologique établie, une surveillance radiologique adaptée et systématique est mise place et dure tout au long de la phase post-accidentelle ;  la mise en place rapide d’une démarche spécifique de gestion de l’eau du robinet tient compte des spécificités de l’exposition due à la contamination des ressources. Son objectif est de maintenir la meilleure qualité radiologique possible de l’eau de consommation, tout en adaptant les actions à mener et les éventuelles restrictions sur les

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=