Recommandations pour la gestion post-accidentelle

Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 10 1 Introduction En juin 2005, la Direction générale de la sûreté nucléaire et de la radioprotection (DGSNR), dont l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a depuis repris les missions, a lancé la création du comité directeur pour la gestion de la phase postaccidentelle d'un accident nucléaire ou d'une situation d'urgence radiologique (Codirpa), chargé d'élaborer les éléments de doctrine correspondants. Depuis sa création, ce comité pluraliste regroupe des experts, des représentants des services de l’État, des exploitants nucléaires ainsi que des représentants de la société civile. Ces travaux ont abouti, en 2012, à la publication des premiers éléments de doctrine de gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire. Par courrier du 29 octobre 2014, le Premier ministre charge l’ASN de piloter les travaux du Codirpa. Depuis, le Codirpa s’est attaché, dans le cadre des mandats qui lui ont été confiés par le Premier ministre, à intégrer les différents enseignements de l’accident survenu en mars 2011 à la centrale de Fukushima Daiichi au Japon. En effet, les premiers éléments de doctrine publiés en 2012 avaient été établis en considérant des accidents nucléaires d’ampleur moyenne entrainant des rejets radioactifs de courte durée (moins de 24 heures), pouvant survenir sur des centrales nucléaires. Leur validité a donc été à nouveau questionnée en considérant des scénarios d’accidents fondés sur des rejets radioactifs pouvant durer plusieurs semaines, à l’instar de l’accident de Fukushima Daiichi. Par ailleurs, la stratégie de protection et d’accompagnement de la population lors de la phase post-accidentelle a été passée en revue en tenant compte du retour d’expérience japonais. Sur la base de ces travaux, le Codirpa a proposé en 2019 plusieurs évolutions des principes de la doctrine post-accidentelle au Premier ministre qui les a validées en 2020. Le présent guide vise à mettre à jour la version de 2012 avec ces nouveaux éléments. Parmi les principales évolutions par rapport à 2012, le Codirpa a notamment proposé :  une évolution de la stratégie de protection de la population avec un zonage simplifié associant à chaque zone une action de protection (éloignement, interdiction de consommation de denrées fraîches produites localement, etc.) ;  une nouvelle stratégie de protection de la population vis-à-vis du risque lié à l’ingestion de produits locaux contaminés ;  une nouvelle démarche d’association du public fondée sur des « panels citoyen » avec des riverains d’installations nucléaires, pour s’assurer de la compréhension, de la pertinence et de l’acceptabilité des actions de protection proposées (voir encadré 2, page 15) ;  une cohérence renforcée entre les actions de protection prises pendant les phases d’urgence et post-accidentelle ;  de nombreux supports d’accompagnement et de communication sur la situation postaccidentelle (site Internet dédié, guide pratique à destination de la population, questions-réponses pour les professionnels de santé), destinés à informer les différentes parties prenantes (voir encadré 4, page 30). En reprenant les différentes phases d’un accident nucléaire, le présent document expose les principes proposés par le Codirpa validés en 2020 par le Premier ministre pour la gestion post-accidentelle nucléaire. Ces principes ont en

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