Rapport de l'ASN 2019

est capable d’assurer seule, dans certaines situations, l’évacua‑ tion de la chaleur du réacteur vers la source froide ; ∙ ∙ le circuit de réfrigération et de purification de l’eau des pis‑ cines (PTR) qui permet en particulier d’évacuer la chaleur rési‑ duelle des éléments combustibles entreposés dans la piscine du bâtiment combustible ; ∙ ∙ les systèmes de ventilation, qui assurent le confinement des matières radioactives par la mise en dépression des locaux et la filtration des rejets ; ∙ ∙ les circuits d’eau destinés à la lutte contre l’incendie ; ∙ ∙ le système de contrôle‑commande, qui traite les informations reçues de l’ensemble des capteurs de la centrale. Il utilise des réseaux de transmission et donne des ordres aux actionneurs à partir de la salle de commande, grâce à des automatismes de régulation ou à des actions des opérateurs. Son rôle principal vis‑à‑vis de la sûreté du réacteur consiste à contrôler la réactivité, 1. La technique de ressuage consiste à chauffer l’eau dans laquelle est logé l’assemblage et à contrôler l’activité de cette eau à la sortie. à piloter l’évacuation de la puissance résiduelle vers la source froide et à participer au confinement des substances radioactives; ∙ ∙ les systèmes électriques, qui sont composés des sources et de la distribution électriques. Les réacteurs électronucléaires français disposent de deux sources électriques externes : le transformateur de soutirage et le transformateur auxiliaire. À ces deux sources externes s’ajoutent deux sources électriques internes: les groupes électrogènes de secours à moteur Diesel. Enfin, en cas de perte totale de ces sources externes et internes, chaque réacteur dispose d’un autre groupe électrogène, consti‑ tué d’un turbo‑alternateur, et chaque centrale nucléaire dis‑ pose d’une source d’ultime secours, dont la nature varie selon la centrale considérée. Ces derniers moyens seront complé‑ tés, dans les prochaines années, d’un groupe électrogène de secours à moteur Diesel dit «d’ultime secours » par réacteur. 2. Le contrôle de la sûreté nucléaire 2.1  Le combustible 2.1.1 Les évolutions du combustible et de sa gestion en réacteur Dans le but d’accroître la disponibilité et les performances des réacteurs en fonctionnement, EDF développe, avec les fabricants de combustible nucléaire , des améliorations à apporter aux com‑ bustibles et à leur utilisation en réacteur. EDF a standardisé ses modes de gestion de combustibles. L’ASN veille à ce que chaque évolution de gestion de combustible fasse l’objet d’une démonstration spécifique de la sûreté des réacteurs concernés. Une évolution du combustible ou de son mode de gestion fait préalablement l’objet d’un examen par l’ASN et ne peut être mise en œuvre sans son accord. Le comportement du combustible étant un élément essentiel de la sûreté du cœur en situation de fonctionnement normal ou accidentel, sa fiabilité est primordiale. Ainsi, l’étanchéité des gaines des crayons de combustible, présents à raison de plu‑ sieurs dizaines de milliers dans chaque cœur et qui constituent la première barrière de confinement, fait l’objet d’une attention particulière. En fonctionnement normal, l’étanchéité est suivie par EDF par la mesure permanente de l’activité de radioéléments contenus dans le circuit primaire. L’augmentation de cette activité au‑delà de seuils prédéfinis est le signe d’une perte d’étanchéité des assemblages. Lors de chaque arrêt, EDF a l’obligation de rechercher et d’identifier les assemblages contenant des crayons non étanches, dont le rechargement n’est pas autorisé. Si l’activité dans le circuit primaire devient trop élevée, les règles générales d’exploitation ( RGE ) imposent l’arrêt du réacteur avant la fin de son cycle normal. L’ASN s’assure qu’EDF recherche et analyse les causes des pertes d’étanchéité observées, en particulier au moyen d’examens des crayons non étanches afin de déterminer l’origine des défail‑ lances et de prévenir leur réapparition. Les actions préventives et correctives peuvent concerner la conception des crayons et des assemblages, leur fabrication ou les conditions d’exploita‑ tion des réacteurs. Par ailleurs, les conditions de manutention des assemblages, de chargement et de déchargement du cœur, ainsi que la prévention de la présence de corps étrangers dans les circuits et les piscines font également l’objet de dispositions d’exploitation dont certaines participent à la démonstration de sûreté et dont le respect par EDF est contrôlé par sondage par l’ASN en inspection. L’ASN effectue en outre des inspections afin de contrôler la nature de la surveillance qu’EDF réalise sur ses fournisseurs de combustible. Enfin, l’ASN consulte pério‑ diquement son Groupe permanent d’experts pour les réacteurs nucléaires ( GPR ) sur les enseignements tirés du retour d’expé‑ rience de l’exploitation du combustible. 2.1.2 L’évaluation de l’état du combustible et de sa gestion en réacteur L’ASN considère que, en 2019, l’ensemble des centrales nucléaires ont géré de manière globalement satisfaisante l’intégrité de la première barrière de confinement, constituée par la gaine des crayons de combustible. Les progrès constatés en 2018 vis‑à‑vis du risque d’introduction de corps étrangers dans le circuit primaire, pouvant par la suite détériorer la première barrière de confinement, se sont poursui‑ vis en 2019. Certains sites ont développé de bonnes pratiques, par exemple, par la mise en place de formations et d’actions de sensibilisation destinées aux personnels intervenant sur les chan‑ tiers présentant ce risque spécifique. L’ASN considère qu’EDF doit poursuivre ses efforts dans le domaine. Le nombre de réacteurs présentant des défauts de gainage a été similaire à l’année précédente. L’ASN restera attentive aux inves‑ tigations réalisées par EDF sur les assemblages de combustible concernés dans le but de déterminer l’origine de ces défauts et d’identifier des actions correctives en matière de fabrication et d’exploitation. Dans le cadre du traitement de l’obsolescence des cellules de res‑ suage (1) des bâtiments du combustible, l’ASN sera attentive à la bonne réalisation de l’ensemble des opérations de maintenance effectuées sur ces équipements. Cette attention sera maintenue jusqu’au déploiement de nouvelles cellules de ressuage mobiles actuellement en cours de conception. Tout comme en 2018, peu d’événements sont à signaler en 2019 lors des opérations de manutention du combustible. Il est toutefois à noter un accrochage d’assemblage lors d’opérations de déchargement à la centrale nucléaire du Tricastin . Cet aléa étant déjà survenu sur le même site par le passé, l’ASN accordera une attention particulière à l’efficacité des mesures correctives mises en place. 284  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2019 10 – LES CENTRALES NUCLÉAIRES D’EDF

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=