Rapport de l'ASN 2019

3.1.2 L’exposition des travailleurs aux rayonnements naturels renforcés et au radon d’origine géologique L’exposition des travailleurs aux rayonnements naturels renfor‑ cés résulte de l’ingestion de poussières de matières riches en radionucléides (phosphates, minerais métallifères), de l’inhalation de radon, formé par la désintégration de l’uranium (entrepôts mal ventilés, thermes), ou encore de l’exposition externe due aux dépôts dans des procédés (tartre se formant dans les tuyau‑ teries par exemple). Le bilan des études réalisées en France depuis 2005 , publié par l’ASN en janvier 2010, et les études plus récentes, montrent que 85% des doses reçues par les travailleurs des industries concer‑ nées restent inférieures à 1 mSv/an. Les secteurs industriels où l’exposition des travailleurs est susceptible de dépasser 1 mSv/an sont les suivants : traitement du minerai de titane, fumisterie et recyclage de céramiques réfractaires, maintenance de pièces composées d’alliages au thorium dans l’aéronautique, traitement chimique du minerai de zircon, transformation mécanique et uti‑ lisation de zircon et traitement des terres rares. Les tendances observées et publiées en 2010 demeurent toujours valides au regard des dossiers reçus jusqu’en 2018. Concernant l’exposition au radon d’origine géologique, les résul‑ tats issus de la surveillance de l’exposition des travailleurs au radon ne sont pas encore remontés de façon exhaustive dans Siseri. Par conséquent, toutes les entreprises présentant une acti‑ vité volumique de radon dans l’air nécessitant la mise en œuvre d’une surveillance individuelle ne sont pas incluses dans le bilan IRSN 2018 de septembre 2019. 3.1.3 L’exposition des personnels navigants aux rayonnements cosmiques Les personnels navigants de compagnies aériennes ainsi que cer‑ tains grands voyageurs sont exposés à des doses significatives du fait de l’altitude et de l’intensité des rayonnements cosmiques à haute altitude. Ces doses peuvent dépasser 1 mSv/an. Depuis le 1 er  juillet 2014, date d’entrée en vigueur de l ’ arrêté du 17 juillet 2013  relatif à la carte de suivi médical et de suivi dosimétrique des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants, le dispositif Sievert permettant de calculer la dose de rayonne‑ ments cosmiques reçue par le personnel navigant lors d’un vol – système mis en place par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), l’IRSN, l’Observatoire de Paris et l’Institut polaire français Paul‑Émile Victor ( sievert‑system.org ) –, a évolué. C’est l’IRSN qui réalise le calcul des doses individuelles avec l’appli‑ cation SievertPN , à partir des données de vol et de présence des personnels fournies par les compagnies aériennes. Ces données sont ensuite transmises dans le registre national de dosimétrie des travailleurs Siseri. Au 31 décembre 2018, SievertPN avait transmis la totalité des doses des personnels navigants à Siseri pour 13 compagnies aériennes civiles ayant adhéré au dispositif, conduisant à un total de 23356 personnels navigants suivis par ce dispositif. En 2018, 19% des doses individuelles annuelles sont inférieures à 1 mSv et 80% des doses individuelles annuelles sont comprises entre 1 mSv et 5 mSv. La dose individuelle maximale annuelle est de 5,9 mSv. Bilan de la surveillance dosimétrique de l’exposition externe des travailleurs aux rayonnements ionisants (hors radioactivité naturelle) en 2018 (Source : Exposition professionnelle aux rayonnements ionisants en France – bilan IRSN, septembre 2019) ཛྷ ཛྷ Effectif total surveillé : 365980 travailleurs ཛྷ ཛྷ Effectif surveillé pour lequel la dose efficace annuelle est restée inférieure au seuil d’enregistrement : 296515 travailleurs, soit plus de 81% ཛྷ ཛྷ Effectif surveillé pour lequel la dose efficace annuelle est restée comprise entre le seuil d’enregistrement et 1 mSv : 56581 travailleurs, soit environ 15,5% ཛྷ ཛྷ Effectif surveillé pour lequel la dose efficace annuelle est restée comprise entre 1 mSv et 20 mSv : 12874 travailleurs, soit plus de 3,5% ཛྷ ཛྷ Effectif surveillé pour lequel la dose efficace annuelle a dépassé 20 mSv : 10 travailleurs ཛྷ ཛྷ Effectif surveillé pour lequel la dose équivalente aux extrémités a dépassé 500 mSv : 3 travailleurs ཛྷ ཛྷ Dose collective (somme des doses efficaces annuelles individuelles) : 55,24 homme.Sv ཛྷ ཛྷ Dose efficace individuelle annuelle moyenne sur l’effectif ayant enregistré une dose supérieure au seuil d’enregistrement : 0,80 mSv Bilan de la surveillance de l’exposition interne (hors radioactivité naturelle) en 2018 ཛྷ ཛྷ Nombre d’examens de routine réalisés : 262900  (dont 0,4% considérés positifs) ཛྷ ཛྷ Effectif ayant fait l’objet d’une estimation dosimétrique : 415 travailleurs ཛྷ ཛྷ Nombre d’examens de surveillance spéciale ou de contrôle réalisés : 11978 (dont 14% sont supérieurs au seuil d’enregistrement) ཛྷ ཛྷ Effectif ayant enregistré une dose efficace engagée supérieure à 1 mSv : 4 travailleurs Bilan de la surveillance de l’exposition aux rayonnements cosmiques en 2018 (aviation civile) ཛྷ ཛྷ Dose collective pour 23356 personnels navigants : 48,7 homme.Sv ཛྷ ཛྷ Dose efficace individuelle annuelle moyenne : 2,1 mSv Bilan de la surveillance de l’exposition aux radionucléides naturels des chaînes de l’uranium et du thorium en 2018 ཛྷ ཛྷ Exposition externe : • dose collective pour 601 travailleurs : 85,2 homme.mSv • dose efficace individuelle annuelle moyenne sur l’effectif ayant enregistré une dose supérieure au seuil d’enregistrement : 0,26 mSv ཛྷ ཛྷ Exposition interne : • dose collective pour 372 travailleurs : 150,1 homme.mSv • dose individuelle annuelle moyenne sur l’effectif ayant enregistré une dose supérieure au seuil d’enregistrement : 0,63 mSv Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2019  107 01 – LES ACTIVITÉS NUCLÉAIRES : RAYONNEMENTS IONISANTS ET RISQUES POUR LA SANTÉ ET L’ENVIRONNEMENT 01

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