Rapport de l'ASN 2018

NORMANDIE LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION «peau» en acier. La surveillance de l’étanchéité du silo 130 est effectuée par un réseau de piézomètres situés à proximité. Le scénario de reprise et de conditionnement de ces déchets comporte quatre étapes: •  reprise et conditionnement des déchets UNGG solides; •  reprise des effluents liquides; •  reprise et conditionnement des déchets UNGG résiduels et des boues de fond de silo; •  reprise et conditionnement des terres et gravats. Orano Cycle a construit une cellule de reprise au‑dessus de la fosse contenant les déchets et un nouveau bâtiment dédié aux opérations de tri et de conditionnement. L’ASN avait fixé au 1 er juillet 2016 le début des opérations de reprise de l’ensemble des déchets. Au vu des justifications appor‑ tées par Orano Cycle sur les difficultés techniques rencon‑ trées, l’ASN a reporté la date de début des opérations au 30 avril 2018. Orano Cycle n’a toutefois pas respecté cette nouvelle échéance réglementaire, même si le raccordement actif de la ventilation des installations de reprise et de condi‑ tionnement a pu être réalisé en 2018 et si les essais impor‑ tants pour la sûreté préalables à la mise en service actif des installations ont pu être engagés au cours de cette même année. Après avoir constaté, au cours d’une inspection, que la reprise des déchets n’avait effectivement pas débuté en avril 2018 et tenant compte des nouvelles difficultés tech‑ niques, mais également organisationnelles, rencontrées au cours des essais, l’ASN a demandé à Orano Cycle de propo‑ ser une échéance de début de reprise des déchets réaliste, en définissant explicitement et en justifiant les marges sur le chemin critique et les marges pour risques résiduels. L’ins‑ truction des demandes d’autorisation concernant les pre‑ mières phases de reprise s’est poursuivie en 2018. Les solutions anciennes de produits de fission stockées dans l’unité SPF2 de l’usine UP2‑400 Pour le conditionnement des produits de fission issus du retraitement de combustibles provenant des réacteurs de la filière UNGG et contenant notamment du molybdène (PF UMo), l’exploitant a retenu la vitrification en creuset froid. Le colis ainsi produit est un colis standard de déchets UMo vitrifiés (CSD‑U). La mise en exploitation du creuset froid a été autorisée par décision du 20 juin 2011. Des aléas ont été rencontrés lors de son développement et de sa mise en œuvre. Orano Cycle n’a, de ce fait, pas pu respecter l’échéance de fin de reprise fixée au 31 décembre 2017 par décision de l’ASN du 26 juin 2012 et a demandé à reporter cette échéance, sur la base de la cadence de production de CSD‑U en 2018, à fin 2019. Cette demande est en cours d’instruction par l’ASN. Les enjeux de sûreté associés au silo 130 Le silo 130 a été conçu et construit selon les exigences de sûreté en vigueur dans les années 1960. La structure du génie civil du silo 130 est aujourd’hui fragilisée par le vieillissement et par l’incendie survenu en 1981. En outre, les déchets, initialement entreposés à sec, se retrouvent submergés pour partie dans un volume important d’eau, depuis l’extinction de l’incendie de 1981. L’eau est donc en contact direct avec les déchets et peut contribuer à la corrosion du cuvelage en acier noir, qui est aujourd’hui l’unique barrière de confinement. Ainsi, un des risques majeurs concerne la dispersion des substances radioactives dans l’environnement (infiltration de l’eau contaminée dans la nappe phréatique). Un autre facteur pouvant compromettre la sûreté du silo 130 est lié à la nature des substances présentes dans les déchets, comme le magnésium qui est pyrophorique. L’hydrogène, gaz hautement inflammable, peut aussi être produit par des phénomènes de radiolyse ou de corrosion (présence d’eau). Ces éléments contribuent aux risques d’incendie et d’explosion. 70  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018

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