Rapport de l'ASN 2018

GRAND EST LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION GRAND EST Centrale nucléaire de Nogent‑sur‑Seine La centrale nucléaire de Nogent‑sur‑Seine , exploitée par EDF dans le département de l’Aube, dans la commune de Nogent‑sur‑Seine à 70 km au nord‑ouest de Troyes, est constituée de deux réacteurs à eau sous pression d’une puis‑ sance de 1 300 MWe chacun, mis en service en 1987 et 1988. Le réacteur 1 constitue l’INB 139, le réacteur 2 l’INB 140. L’ASN considère que les performances du site de Nogent‑sur‑Seine rejoignent globalement l’appréciation générale des performances portée sur EDF en matière de radioprotection et qu’elles sont en retrait en matière de sûreté nucléaire et de protection de l’environnement. Sur le plan de la sûreté nucléaire, l’ASN considère que la rigueur d’exploitation a régressé, notamment du fait de déficiences dans la préparation des activités d’exploitation. Concernant la maintenance, l’ASN considère que les pro‑ grès constatés dans le domaine de la surveillance des inter‑ ventions ne sont pas suffisants, notamment lors de la mise en œuvre des modifications des matériels. L’ASN note éga‑ lement des lacunes dans l’analyse de l’aptitude des équi‑ pements à être remis en service à l’issue des opérations de maintenance. Des progrès sont également attendus dans la prise en compte des exigences réglementaires en matière de prévention du risque d’incendie. Sur le plan de la radioprotection, l’ASN considère que le site a entrepris de corriger les dysfonctionnements observés les années antérieures. En particulier, la préparation des chan‑ tiers demaintenance à enjeu radiologique ainsi que l’organi‑ sation pour la prise en charge des personnels contaminés se sont sensiblement améliorées. La vigilance doit par ailleurs être maintenue sur la détection et le traitement des écarts dans ce domaine. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN considère que le site doit toujours améliorer ses performances, notam‑ ment pour la gestion interne des effluents, marquée par des lacunes dans la culture environnementale des intervenants ou dans la mise en œuvre des procédures. L’ASN a constaté des progrès concernant la gestion des déchets convention‑ nels mais reste attentive au respect des dispositions régle‑ mentaires concernant la gestion des déchets radioactifs. Centre de stockage de déchets de Soulaines‑Dhuys Mis en service en janvier 1992, le centre de stockage de déchets radioactifs de l’Aube (CSA) a pris le relais du centre de stockage de la Manche qui a cessé ses activités en juil‑ let 1994, en bénéficiant de son retour d’expérience. Cette installation présente une capacité de stockage d’un million de mètres‑cubes de déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA‑VC) et constitue l’INB 149. Les opérations autorisées dans l’installation incluent le conditionnement des déchets, soit par injection de mortier dans des caissons métalliques de 5 ou 10 m 3 , soit par compactage de fûts de 200 L. À la fin de l’année 2018, le volume des déchets stockés était d’environ 335 175 m 3 , soit 33,5% de la capacité autorisée. Selon les estimations réalisées par l’Andra en 2016 dans le rapport de réexamen périodique du CSA, la saturation de la capacité du CSA pourrait intervenir à l’horizon 2062, au lieu de 2042 initialement prévu, grâce à une meilleure connais‑ sance des déchets futurs et de leurs chroniques de livraison. L’ASN considère, dans la continuité des années précédentes, que le CSA est exploité dans des conditions satisfaisantes du point de vue de la sûreté et de la radioprotection. Inspection du travail dans les centrales nucléaires de la région Grand Est L’ASN a procédé à 9 inspections et participé à 7 réunions ou enquêtes sur les quatre sites et a poursuivi ses actions de contrôle dans le domaine de la sécurité au travail, notamment lors des périodes d’arrêts de réacteurs. La gestion de la sécurité au travail reste globalement satisfaisante sur l’ensemble des sites. Néanmoins, l’ASN constate, comme les années précédentes, certaines lacunes dans l’application des mesures de prévention et la réalisation des analyses de risque par l’exploitant et ses prestataires. Plus spécifiquement sur la thématique du risque électrique, l’ASN réitère ses constats sur des manquements aux obligations réglementaires dans le cadre d’inspections spécifiques. Sur le site de Cattenom, un management exigeant a été constaté en matière de sécurité au travail ; quelques écarts ponctuels sont notés. Le renforcement de la prévention du risque amiante, dont le besoin avait été mis en lumière lors de quelques événements mineurs, fait l’objet d’une organisation dédiée afin de limiter le risque d’exposition accidentelle. Sur le site de Fessenheim, certains dépassements de la durée maximale quotidienne de travail, pouvant faire l’objet d’une dérogation pour des motifs de sûreté, soulignent la nécessité d’adopter une organisation adéquate pour en limiter l’occurrence et la durée. 52  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018

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