Rapport de l'ASN 2018

D’autres sites sont au contraire en retrait sur au moins une de ces trois thématiques : •  dans le domaine de la sûreté nucléaire : Civaux, Cruas, Golfech, Nogent‑sur‑Seine et, dans une moindre mesure, Belleville‑sur‑Loire ; •  dans le domaine de la protection de l’environnement: Blayais, Cruas, Dampierre-en-Burly, Gravelines et Nogent‑sur‑Seine ; •  dans le domaine de la radioprotection : Cruas, Dampierre-en-Burly et Tricastin. Le réacteur EPR de Flamanville en cours de construction L’ASN considère que l’organisation mise en place pour la préparation de l’exploitation de l’EPR de Flamanville est globalement satisfaisante. EDF doit toutefois encore faire évoluer ses pratiques enmatière de qualificationdesmaté- riels et de réalisation des essais de démarrage pour qu’ils soient réalisés dans les conditions prévues et pour docu- menter les justifications associées à leur représentativité. Les écarts constatés sur les soudures des tuyauteries prin- cipales d’évacuation de la vapeur ont mis en évidence un manque de maîtrise des opérations de soudage et une défaillance de la surveillance réalisée par EDF sur ses pres- tataires. L’ASN a ainsi demandé d’étendre la revue de la qualité des matériels du réacteur EPR de Flamanville à un périmètre plus large d’équipements et de sous‑traitants, en adaptant la profondeur de la revue en fonction des enjeux. L’exploitant a proposé une démarche pour traiter les ano- malies détectées. Son instruction est en cours. L’ASN ren- dra son avis sur l’acceptabilité de cette démarche en 2019. EDF doit être vigilante à ce que les réparations nécessaires et la fin du chantier soient réalisées en accordant la priorité à la qualité de réalisation. Les centrales nucléaires en démantèlement et les installations de gestion des déchets L’ASNest préoccupée par les retards dans la réalisation des principales opérations de démantèlement pour l’ensemble des réacteurs «uraniumnaturel‑graphite‑gaz» (UNGG), pour le réacteur de Brennilis et pour lamise en service d’instal- lation de gestion des déchets radioactifs comme Iceda. L’ASN estime que l’attente du démantèlement complet d’un réacteur UNGG avant de commencer à démanteler les autres réacteurs, conduisant à reporter le démantèle- ment de ces réacteurs de plusieurs décennies, n’est pas acceptable si l’exploitation du retour d’expérience indus- triel ne le justifie pas, et a demandé à EDF d’étudier des pistes de possibles optimisations du calendrier de déman- tèlement des UNGG. La sûreté nucléaire des installations en démantèlement d’EDF reste globalement satisfaisante. L’avancement du démantèlement des réacteurs Chooz A et Superphénix est conforme aux échéances prescrites par leur décrets. À la suite d’événements de contamination interne d’inter- venants sur les sites de Saint‑Laurent A en 2016 et Chooz A en 2017, EDF a mis en place un plan d’action visant à mieux maîtriser les risques liés à la présence des radioéléments émetteurs de rayonnements «alpha», qui constituent l’un des principaux enjeux du démantèlement. L’ASN constate que le dialogue technique avec les équipes en charge des centrales en démantèlement et la gestion des déchets est parfois difficile. De façon générale, l’ASN considère que les dossiers d’EDF sont soit insuffisamment détaillés (par exemple, les règles générales d’exploitation relatives à la gestion des déchets), soit incomplets (par exemple, les analyses environnementales manquantes dans les réexamens). L’ASN attend qu’EDF apporte des éléments techniques permettant l’appréciation des risques et l’at- teinte plus rapide de conclusions opérationnelles. Par ail- leurs, l’ASN constate que les rapports triennaux d’EDF sur les charges financières de long terme liées au démantèle- ment des installations sont très peu détaillés par rapport à ceux des autres exploitants. Orano Cycle L’ASN considère que le niveau de sûreté des installations exploitées par Orano Cycle est globalement satisfaisant, dans un contexte moins préoccupant du fait de la recapitalisation et de la réorganisation du groupe. Les installations exploitées par Orano Cycle sont implan- tées sur les sites de La Hague et du Tricastin et présentent à la fois des enjeux de sûreté chimiques et radiologiques. L’ASN considère que le niveau de sûreté pour les installa- tions en fonctionnement du site de La Hague est globa- lement satisfaisant. Orano Cycle a conçu et mis en œuvre dans des délais courts de nouveaux moyens destinés à faire face à des situations extrêmes dans leurs installations, notamment des nouveaux bâtiments de crise robustes à l’égard des aléas extrêmes et des moyens d’appoint en eau. Des progrès sont toutefois attendus en matière de tra- çabilité des contrôles réalisés, de formation des interve- nants en charge de ces contrôles, de compétences et de connaissances des installations pour les nouveaux presta- taires réalisant les opérations de maintenance, ainsi que de leur surveillance par Orano Cycle. L’ASN considère qu’Orano Cycle doit poursuivre les actions entreprises pour améliorer le suivi et le traitement des écarts et le retour d’expérience associé du site de La Hague. Elle estime qu’Orano Cycle doit mieux intégrer la prise en compte des facteurs organisationnels et humains dans ses modifications ou dans la mise en œuvre du référentiel du groupe. Enfin, l’ASN constate qu’Orano Cycle doit amélio- rer l’articulation entre ses mesures de maîtrise du risque d’incendie et celles de protection physique des matières nucléaires sur le site de La Hague. L’ASN estime que la maîtrise du vieillissement, dans un contexte de corrosion plus rapide que prévu des évapo- rateurs‑concentrateurs de produits de fissions et d’autres équipements de l’usine de La Hague, présente un enjeu prioritaire. Orano Cycle a développé une démarche de 10  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018

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