Rapport de l'ASN 2017

53 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 01  - Les activités nucléaires : rayonnements ionisants et risques pour la santé et l’environnement dans une moindre mesure, des populations proches des lieux où sont exercées ces activités. Les familles naturelles de l’uranium et du thorium sont les prin- cipaux radionucléides rencontrés. Parmi les industries concer- nées, on peut citer: ཛྷ la production pétrolière et gazière, d’énergie géothermique, de dioxyde de titane, d’engrais phosphatés et de ciment; ཛྷ ཛྷ l’extraction de terres rares et de granits; ཛྷ ཛྷ les activités de fonderie d’étain, du plomb ou du cuivre. Les actions de radioprotection à mener dans ce domaine visent les travailleurs (risque d’irradiation externe et de contamination interne, radon) mais aussi la population, par exemple, dans le cas de rejets d’effluents dans l’environnement ou de production de résidus susceptibles d’être réutilisés, par exemple, dans les matériaux de construction. 3. La surveillance des expositions aux rayonnements ionisants Du fait de la difficulté d’attribuer un cancer au seul facteur de risque rayonnements ionisants, la « surveillance du risque » est réalisée par la mesure d’indicateurs de la radioactivité ambiante (mesure des débits de dose par exemple), de la contamination interne ou, à défaut, par la mesure de grandeurs (activités dans les rejets d’effluents radioactifs) qui peuvent permettre ensuite de procéder, par la modélisation et le calcul, à une estimation des doses reçues par les populations exposées. La totalité de la population française est exposée à des rayon- nements ionisants d’origine naturelle ou ayant pour origine des activités humaines, mais de façon inégale sur le territoire. L’ exposition moyenne de la population française est estimée à 4,5 mSv (voir diagramme 1) par personne et par an, mais cette exposition présente une grande variabilité individuelle, notamment selon le lieu d’habitation et le nombre d’examens radiologiques réalisés (source : IRSN 2015). La dose efficace individuelle annuelle moyenne peut ainsi varier selon les dépar- tements d’un facteur pouvant atteindre cinq. Le diagramme 1 représente une estimation des contributions respectives des différentes sources d’exposition aux rayonnements ionisants pour la population française. Ces données restent cependant trop imprécises pour identi- fier, pour chaque catégorie de sources d’exposition, les caté- gories ou groupes de personnes les plus exposés à l’exception du risque radon. 3.1 Les doses reçues par les travailleurs 3.1.1 L’exposition des personnes travaillant dans les installations nucléaires Le système de surveillance des expositions externes des per- sonnes susceptibles d’être exposées aux rayonnements ionisants, travaillant notamment dans les INB ou dans les installations relevant du nucléaire de proximité, est en place depuis plu- sieurs décennies. Fondé principalement sur le port obligatoire du dosimètre passif pour les travailleurs susceptibles d’être exposés, il permet de vérifier le respect des limites réglemen- taires applicables aux travailleurs.Ces limites visent l’exposition totale (depuis 2003, la limite annuelle, exprimée en termes de dose efficace, est de 20 mSv sur 12 mois consécutifs), obtenue SOURCES ET VOIES D’EXPOSITION aux rayonnements ionisants Irradiation externe Contamination interne par inhalation de substances radioactives Contamination cutanée Irradiation externe Contamination interne par ingestion de denrées contaminées Contamination cutanée et ingestion involontaire DIAGRAMME 1 : exposition moyenne aux rayonnements ionisants de la population en France (mSv/an)* Source: IRSN 2015 TOTAL 4,5 mSv/an 0,6 Rayonnements telluriques 0,6 Eaux et aliments 0,3 Rayonnements cosmiques 0,02 Autres (rejets des installations, retombées des essais atmosphériques) 1,6 Médical 1,4 Radon * Ce diagramme ne prend pas en compte les données publiées dans la CIPR 167 de janvier 2018.

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