Rapport de l'ASN 2017

334 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 12  - Les centrales nucléaires d’EDF 1. Généralités sur les centrales nucléaires 1.1 Présentation générale d’un réacteur à eau sous pression Toute centrale électrique thermique produit, en faisant passer de la chaleur d’une source chaude vers une source froide, de l’énergie mécanique qu’elle transforme en électricité. Les cen- trales thermiques classiques utilisent la chaleur dégagée par la combustion de combustibles fossiles (fioul, charbon, gaz). Les centrales nucléaires utilisent celle qui est dégagée par la fission d’atomes d’uranium ou de plutonium. La chaleur produite dans le réacteur permet de vaporiser de l’eau. La vapeur est ensuite détendue dans une turbine qui entraîne un alternateur géné- rant un courant électrique triphasé d’une tension de 400000 V. La vapeur, après détente, passe dans un condenseur où elle est refroidie au contact de tubes dans lesquels circule de l’eau froide provenant de la mer, d’un cours d’eau (fleuve, rivière) ou d’un circuit de réfrigération atmosphérique. L’eau condensée est réu- tilisée dans le cycle de production de vapeur. Chaque réacteur comprend un îlot nucléaire, un îlot conven- tionnel, des ouvrages de prise et de rejet d’eau et éventuelle- ment un aéroréfrigérant. L es réacteurs de production d’électricité sont au cœur de l’industrie nucléaire en France. De nombreuses autres installations décrites dans d’autres chapitres de ce rapport produisent le combustible destiné aux centrales nucléaires ou le retraitent, stockent des déchets provenant des centrales nucléaires ou encore servent à étudier des phénomènes physiques liés à l’exploitation ou à la sûreté de ces réacteurs. Les réacteurs français sont techniquement proches les uns des autres et forment un parc standardisé exploité par EDF. Si cette homogénéité permet à l’exploitant et à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de disposer d’une solide expérience de leur fonctionnement, elle présente aussi un risque accru en cas de détection d’un défaut générique de conception, de fabrication ou de maintenance sur l’une de ces installations. L’ASN exige donc d’EDF une forte réactivité dans l’analyse du caractère générique de ces défauts et de leurs conséquences pour la protection des personnes et de l’environnement. L’ année 2017, marquée par plusieurs événements génériques importants, a une fois de plus illustré les enjeux et les risques que présente cette standardisation. L’ASN impose un haut niveau d’exigence dans le contrôle des centrales nucléaires et l’adapte continuel- lement au regard notamment du retour d’expérience de conception, de fabrication, d’exploitation et de maintenance des composants des réacteurs électronucléaires. Pour contrôler la sûreté des réacteurs en fonctionnement, en construction et en projet, l’ASN mobilise quotidiennement près de 200 agents au sein de la Direction des centrales nucléaires (DCN), de la Direction des équipements sous pression nucléaires (DEP) et de ses divisions territoriales, et s’appuie sur près de 200 experts de l’Institut de radio- protection et de sûreté nucléaire (IRSN). L’ASN développe une approche intégrée du contrôle des installations. L’ ASN intervient à tous les stades de la vie des réacteurs électronucléaires, depuis leur conception jusqu’à leur démantèlement puis leur déclas- sement. Son périmètre d’intervention élargi la conduit à examiner, à chacun des stades, les domaines de la sûreté nucléaire, de la protection de l’environnement, de la radioprotection, de la sécurité des travailleurs et de l’application des lois sociales. Pour chacun de ces domaines, elle contrôle tant les aspects techniques, qu’organisationnels et humains. Cette approche lui impose de prendre en compte les interactions entre ces domaines et de proportionner son action en conséquence. La vision intégrée qui en résulte permet à l’ASN d’affiner son appréciation et de prendre position chaque année sur l’état de la sûreté nucléaire, de la radioprotection et de l’environnement des centrales nucléaires. L’îlot nucléaire comprend essentiellement la cuve du réacteur, le circuit primaire, les générateurs de vapeur (GV) et des circuits et systèmes assurant le fonctionnement et la sûreté du réacteur: les circuits de contrôle chimique et volumétrique, de refroidis- sement à l’arrêt, d’injection de sécurité, d’aspersion dans l’en- ceinte, d’alimentation en eau des GV, les systèmes électriques, de contrôle-commande et de protection du réacteur. À ces élé- ments sont également associés des circuits et systèmes assurant des fonctions supports: traitement des effluents primaires, récu- pération de l’acide borique, alimentation en eau, ventilation et climatisation, alimentation électrique de sauvegarde (groupes électrogènes à moteur diesel). L’îlot nucléaire comprend également les systèmes d’évacuation de la vapeur (vanne d’arrêt vapeur – VVP) vers l’îlot convention- nel, ainsi que le bâtiment abritant la piscine d’entreposage et de refroidissement du combustible (BK). Ce bâtiment, attenant au bâtiment réacteur, sert pour l’entreposage des assemblages com- bustibles neufs et usagés. Le combustible est maintenu immergé dans les alvéoles placées dans la piscine. L’ eau de celle-ci, mélan- gée à de l’acide borique, sert, d’une part, à absorber les neutrons émis par les noyaux des éléments fissiles, pour éviter d’entre- tenir une fission nucléaire, d’autre part, d’écran radiologique. L’îlot conventionnel comprend notamment la turbine, l’alternateur et le condenseur. Certains composants de cesmatériels participent

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