Rapport de l'ASN 2017

317 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 11  - Le transport de substances radioactives Les colis industriels permettent de transporter de la matière avec une faible concentration d’activité ou des objets ayant une conta- mination surfacique limitée. Les matières uranifères extraites de mines d’uranium à l’étranger sont, par exemple, acheminées en France à l’aide de fûts industriels de 200 litres chargés dans des colis industriels. Trois sous-catégories de colis industriels existent en fonctionde la dangerosité du contenu. Selon leur sous-catégorie, les colis industriels sont soumis auxmêmes épreuves que les colis de type A, à une partie d’entre elles ou seulement aux disposi- tions générales applicables aux colis exceptés. Grâce aux restrictions imposées sur les contenus autorisés, les conséquences en cas de destruction d’un colis de type A ou d’un colis industriel resteraient gérables, à condition de prendre des mesures de gestion de crise adaptées. La régle- mentation n’impose donc pas que ces types de colis résistent à un accident sévère. Du fait de leurs enjeux limités, les colis industriels et de type A ne font pas l’objet d’un agrément par l’ASN: la conception et la réalisation des épreuves relèvent de la responsabilité du fabri- cant. Ces colis et leurs dossiers de démonstration de sûreté sont contrôlés par sondage lors des inspections de l’ASN. 2.3.3 Les colis de type B et les colis contenant des substances fissiles Les colis de type B sont les colis permettant de transporter les substances les plus radioactives, comme les combustibles irra- diés ou les déchets nucléaires vitrifiés de haute activité. Les colis contenant des substances fissiles sont des colis de type industriel, A ou B qui sont de plus conçus pour transporter des matières contenant de l’uranium-235 ou du plutonium et pouvant de ce fait conduire au démarrage d’une réaction nucléaire en chaîne incontrôlée. Il s’agit essentiellement de colis utilisés par l’indus- trie nucléaire. Les appareils de gammagraphie relèvent égale- ment de la catégorie des colis de type B. Compte tenu du niveau de risque élevé présenté par ces colis, la réglementation impose qu’ils soient conçus de façon à garantir, y compris en cas d’accident sévère de transport, le maintien de leurs fonctions de confinement de la matière radioactive et de protection radiologique (pour les colis de type B), ainsi que de sous-criticité 2 (pour les colis contenant des matières fissiles). Les conditions accidentelles sont simulées par les épreuves suivantes: ཛྷ ཛྷ une épreuve de chute de 9 m de haut sur une cible indéfor- mable. Le fait que la cible soit indéformable signifie que toute l’énergie de la chute est absorbée par le colis, ce qui est très pénalisant. En effet, si un colis lourd chute sur un sol réaliste, le sol se déformera et absorbera donc une partie de l’énergie. Une chute sur une cible indéformable de 9 m peut donc cor- respondre à une chute d’une hauteur nettement plus élevée sur un sol réaliste. Cette épreuve permet également de simuler le cas où le véhicule percuterait un obstacle. Lors de la chute libre de 9 m, le colis arrive à environ 50 km/h sur la cible. Cependant, cela correspond à un choc réel à bien plus grande vitesse, car, dans la réalité, le véhicule et l’obstacle absorbe- raient tous deux une partie de l’énergie; ཛྷ ཛྷ une épreuve de poinçonnement: le colis est lâché depuis 1 m de hauteur sur un poinçon métallique. Le but est de simuler l’agression du colis par des objets perforants (par exemple des débris arrachés au véhicule lors d’un accident); ཛྷ ཛྷ une épreuve d’incendie de 800 °C pendant 30 minutes. Cette épreuve simule le fait que le véhicule puisse prendre feu après un accident; ཛྷ ཛྷ une épreuve d’immersion sous 15 m d’eau pendant 8 heures. Cette épreuve permet de tester la résistance à la pression, pour le cas où le colis tomberait dans de l’eau (dans un fleuve en bord de route ou dans un port lors du déchargement d’un navire). Certains colis de type B doivent de plus subir une épreuve poussée d’immersion, qui consiste en une immersion sous 200 m d’eau pendant une heure. 2 . www.asn.fr/Informer/Actualites/Enquete-de-l-ASN-sur-les-flux-de-transport- de-substances-radioactives Emballage TN81 de transport d’Areva.

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