Rapport de l'ASN 2017

314 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 11  - Le transport de substances radioactives GRAPHIQUE 1 : proportion des colis transportés par domaine d’activité Médical Industrie et recherche non nucléaire Industrie nucléaire 0 10 20 30 40 50 60 en % 1. Les flux de transport de substances radioactives Les marchandises dangereuses susceptibles d’être transportées sont réparties par la réglementation en neuf « classes », en fonc- tion de la nature du risque associé (par exemple: matières explo- sibles, toxiques, inflammables, etc.). La classe 7 correspond aux substances radioactives. Les transports de substances radioactives se distinguent par leur grande diversité. Les colis de substances radioactives peuvent peser de quelques centaines de grammes à plus d’une centaine de tonnes et l’activité radiologique de leur contenu peut s’étendre de quelques milliers de becquerels à des milliards de milliards de becquerels pour les colis de combustibles nucléaires irra- diés. Les enjeux de sûreté sont également très variés. La très grande majorité des colis présente individuellement des enjeux de sûreté limités mais une faible part des colis présente de très forts enjeux de sûreté. Environ 770000 transports de substances radioactives ont lieu chaque année en France. Cela correspond à environ 980000 colis de substances radioactives, ce qui représente quelques pour- cents du total des colis de marchandises dangereuses transportés chaque année en France. La très grande majorité des transports sont effectués par route, mais quelques transports ont égale- ment lieu par voie ferrée, par mer et par air (voir tableau 1). Ces transports concernent trois secteurs d’activité: l’indus- trie non nucléaire, le secteur médical et l’industrie nucléaire (voir graphique 1). Unemajorité des colis transportés sont à destination de l’industrie, ou de la recherche, non nucléaire: il s’agit le plus souvent d’appa- reils contenant des sources radioactives qui ne sont pas utilisés à L e transport de substances radioactives constitue un secteur particulier du transport des marchandises dangereuses, caractérisé par les risques liés à la radioactivité. Le champ du contrôle de la sûreté du transport de substances radioactives couvre de nombreux domaines d’activité dans les secteurs industriels, médicaux et de la recherche. Il s’appuie sur une réglementation internationale exigeante. poste fixe et doivent donc être transportés très fréquemment. On peut par exemple citer les appareils de détection de plomb dans les peintures, utilisés pour les diagnostics immobiliers, ou les appa- reils de gammagraphie utilisés pour détecter par radiographie des défauts dans les matériaux. Les déplacements vers les différents chantiers expliquent le très grand nombre de transports pour l’in- dustrie non nucléaire. Les enjeux de sûreté sont très variables; en effet, la source radioactive contenue dans les détecteurs de plomb a une très faible activité radiologique, alors que celle contenue dans les appareils de gammagraphie a une activité nettement plus élevée. Environ un tiers des colis transportés sont utilisés dans le secteur médical:ils’agitdefournirlescentresdesoinsensourcesradioactives, par exemple des sources scellées utilisées en radiothérapie ou des produits radiopharmaceutiques, et d’en évacuer les déchets radioactifs. L’activité des produits radiopharmaceutiques décroît rapidement (par exemple, la période radioactive du fluor-18 est proche de deux heures). Par conséquent, ces produits doivent être très régulièrement acheminés vers les services de médecine nucléaire, ce qui occasionne un nombre élevé de transports, dont la bonne réalisation est critique pour la continuité des soins. La plupart de ces produits ont des activités limitées; néanmoins, une petite proportion d’entre eux, comme les sources utilisées en radiothérapie ou les sources irradiées servant à la production du technétium (utilisé en imagerie médicale), présente des enjeux de sûreté significatifs. Enfin, 12 % des colis transportés en France sont en lien avec l’industrie nucléaire. Cela représente environ 19000 transports annuels, pour 114000 colis. Ces transports sont nécessaires au fonctionnement du cycle du combustible, du fait de la réparti- tion des différentes installations et des centrales nucléaires sur le territoire national (voir carte ci-après). Suivant l’étape du cycle, la forme physico-chimique et l’activité radiologique des substances varient fortement. Les transports à très forts enjeux de sûreté sont notamment les transports d’hexafluorure d’ura- nium (UF 6 ) enrichi ou non (dangereux notamment du fait des propriétés toxiques et corrosives du fluorure d’hydrogène formé par l’UF 6 au contact de l’eau), les évacuations de combustibles irradiés en direction de l’usine de retraitement de La Hague et les transports de certains déchets nucléaires. Parmi les transports liés à l’industrie nucléaire, on dénombre annuellement environ: ཛྷ ཛྷ 200 transports organisés pour acheminer les combustibles irradiés des centrales électronucléaires exploitées par EDF vers l’usine de retraitement Areva de La Hague; ཛྷ ཛྷ une centaine de transports de plutonium sous forme d’oxyde entre l’usine de retraitement de La Hague et l’usine de produc- tion de combustible de Mélox, située dans le Gard; ཛྷ ཛྷ 250 transports d’hexafluorure d’uranium (UF 6 ) servant à la fabrication du combustible; ཛྷ ཛྷ 400 transports de combustible neuf à base d’uranium et une cinquantaine de transports de combustible neuf « MOX » à base d’uranium et de plutonium;

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