Livre blanc du Tritium & bilan des rejets de tritium pour les INB

67 Le tritium dans l’environnement Les concentrations de tritium en profondeur, le long des côtes du Portugal, sont très basses car les eaux prélevées résultent du déplacement des eaux en provenance du Pacifique qui sont remontées vers le Nord le long des côtes africaines (conveyor belt, Fig. 5.6). C’est une des masses d’eaux marines les plus anciennes avec des activités volumiques de tritium qui descendent jusqu’à moins de 2 Bq.m-3. Un simple calcul de décroissance du tritium indique que ces eaux ont quitté la surface depuis plus de 50 ans. Des concentrations de tritium inhabituellement élevées, allant de 210 à 278 Bq.m-3, ont été mesurées dans quatre échantillons d’eau prélevés en profondeur en 2002, au large des côtes du Portugal. Une estimation grossière du volume d’eau ainsi marqué donne une quantité de tritium en excès de l’ordre de 2.1015 Bq. Cette observation n’a pas pu être confirmée en 2004 et une pollution par le tritium des échantillons de 2002 au cours du processus analytique ne peut pas être exclue. Globalement, en raison du faible nombre de données océanographiques récentes et de la rareté des mesures de tritium à bas niveau, il n’est pas possible de connaître précisément la distribution du tritium dans la mer, notamment en profondeur ; en particulier, le devenir du tritium en milieu marin n’est pas surveillé sur la majeure partie des côtes françaises (Méditerranée, Golfe de Gascogne, Manche occidentale). Pourtant, la connaissance du bruit de fond des eaux atlantiques permettrait d’apprécier l’influence réelle des rejets des installations nucléaires, qui pourraient engendrer un marquage du même ordre de grandeur que ce bruit de fond. A l’heure actuelle, ce marquage n’a pu être évalué que par des simulations numériques de la dispersion du tritium en mer (Fig. 5.7). Figure 5.6 - Activité du tritium dans l’eau de mer en profondeur au large du Portugal, campagnes OVIDE 2002 (a) et 2004 (b). 4 points de prélèvement de la campagne 2002 (dans l’ensemble rouge) montrent des concentrations de tritium nettement plus élevées que celles des autres points, non retrouvées lors de la campagne de 2004. Cette anomalie est inexpliquée et pourrait être due à une contamination des échantillons lors de leur analyse. a) b) Figure 5.5 - Mesures de l’activité du tritium dans les eaux de surface de l’Atlantique Nord, campagnes OVIDE 2002 et 2004

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