Livre blanc du Tritium & bilan des rejets de tritium pour les INB

114 Rejets de tritium des CNPE d’EDF Cette diminution des rejets gazeux de tritiumest d’autant plus bénéfique que l’impact dosimétrique des rejets de tritium est plus important sous forme gazeuse que liquide. A titre d’exemple, pour le site de Paluel3, comportant 4 réacteurs de 1300MW, la dose efficace reçue par le public est de l’ordre de 9,8 nano-sievert pour un rejet annuel de 1,0 TBq de tritium gazeux, contre 0,034 nano-sievert pour le groupe de référence non-pêcheur (0,071 nano-sievert pour le groupe pêcheur) pour un rejet de 1,0 TBq de tritium liquide. Cet impact dosimétrique plus important des rejets gazeux de tritium, a poussé EDF à faire le choix de minimiser les rejets de tritium gazeux, en privilégiant les rejets de tritium par voie liquide. Cela s’est traduit par la rédaction, en 2007, d’une doctrine de gestion du tritium, qui vise à : • Réduire au maximum les rejets de tritium par voie atmosphérique et rejeter préférentiellement ce radionucléide par voie liquide. • Déconcentrer le tritium du circuit primaire en cas de fuite entre les circuits primaire et secondaire pour limiter le transfert du tritium vers le circuit secondaire. • Eviter la dissémination du tritium dans les bâches ou piscines en arrêt de tranche en réalisant une dilution du circuit primaire en fin de cycle. 5 Surveillance du tritium dans l’environnement autour des CNPE Chaque année, dans le cadre de la surveillance réglementaire de l’environnement réalisée en routine par EDF autour de ses CNPE, près de 20 000 mesures de tritium dans les eaux sont réalisées (sur des prélèvements d’eaux de mer, de rivière, de pluie, d’eaux souterraines) ainsi que près de 800 mesures de tritium atmosphérique. Figure 2 : Prélèvement dans l’environnement. Source EDF. Depuis février 2009, toutes les mesures de tritium sont réalisées selon les normes internationales en vigueur pour ce radionucléide par des laboratoires agréés par l’ASN selon la norme ISO 17025 (référentiel adopté par l’ASN dans le cadre du Réseau National de Mesure). Ces données figurent dans les registres réglementaires mensuels aux côtés de nombreuses autres mesures de radioactivité de l’environnement et seront disponibles et accessibles au public sur le site Internet du Réseau National de Mesure dès janvier 2010 (sur http://www.mesure-radioactivite.fr). Parallèlement, et en complément des mesures réglementaires, EDF fait réaliser des mesures de tritium dans le cadre de ses suivis radioécologiques annuels depuis 1992. Ces mesures sont confiées à des laboratoires extérieurs et à l’IRSN. Les mesures réalisées concernent les différents compartiments du milieu récepteur. En complément, il convient de noter qu’EDF a récemment décidé d’ajouter des mesures de tritium organique sur des matrices végétales et animales dans ce cadre. Enfin, tous les 10 ans, des bilans décennaux viennent compléter et approfondir les suivis radioécologiques annuels en mettant l’accent sur des radionucléides à demi-vie longue, difficilement ou non détectés en spectrométrie gamma comme le tritium organiquement lié (Figure 3). Optimisés au cours du temps, les suivis et bilans radioécologiques réalisés ont une double fonction d’étude et de suivi, dans le temps et dans l’espace. Ils visent à évaluer de façon fine les activités des radionucléides naturels et artificiels d’origines diverses (essais militaires atmosphériques, Tchernobyl, …) que l’on peut trouver dans les différents compartiments des écosystèmes terrestres et aquatiques dans le but d’avoir une image représentative de la radioactivité autour des installations d’EDF. Les données issues de ces études figurent dans le rapport annuel de suivi de l’environnement qui est accessible au public sur simple demande. Ces mesures montrent que l’influence des rejets de tritium gazeux des CNPE n’est pas perceptible dans l’écosystème terrestre. Les activités mesurées restent très proches de celle de la vapeur d’eau atmosphérique mesurée en l’absence de toute influence industrielle. Ainsi, les activités en tritium libre sont actuellement de l’ordre de quelques becquerels par litre dans le lait et les végétaux. Dans les cours d’eau, du fait des rejets autorisés d’effluents radioactifs liquides, l’influence des rejets tritiés des CNPE d’EDF est perceptible, en particulier en Loire et dans les rivières à faibles débits (Vienne, Meuse, Moselle, Seine). Le tritium dans l’eau libre des végétaux aquatiques peut y atteindre transitoirement plusieurs dizaines de becquerels par litre si le prélèvement est réalisé au moment d’une opération de rejet d’un réservoir d’effluents radioactifs. Dans les sédiments, on constate dans certains cours d’eau, en amont comme en aval des installations, des activités en tritium organique plus élevées que dans les autres compartiments. Les teneurs maximales ont été observées dans le Rhône en amont de Creys-Malville et dans le Rhin en amont de Fessenheim avec des activités de 3000 Bq.L-1 à 8000 Bq.L-1 d’eau de combustion. L’hypothèse d’un marquage par des composés organiques tritiés utilisés dans l’industrie horlogère (cadrans lumineux) pourrait expliquer ces observations. Figure 3 : Evolution des mesures entre deux bilans décennaux. Source EDF [4].

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