Intervention médicale en situation d'urgence nucléaire ou radiologique

INTERVENTION MÉDICALE EN SITUATION D’URGENCE NUCLÉAIRE OU RADIOLOGIQUE 89 Cette caractérisation permet d’indiquer si une gestion en décroissance sur site est possible ou non. Si la décroissance ne peut être faite en interne, interroger le centre de gestion de crise ; il est susceptible d’apporter des solutions. EN PRATIQUE Gérer les excrétas de victimes d’une contamination interne au sein d’une structure hospitalière Au-delà des premiers excrétas collectés et gérés comme échantillons pour des analyses radiotoxicologiques en vue d’évaluer la dose interne VOIR FICHES 37 38 , les excrétas sont traités de la façon suivante : • seules les urines susceptibles de présenter un enjeu de radioprotection sont collectées et dirigées vers les réseaux habituels pour les structures hospitalières dotées d’un service de médecine nucléaire (par analogie aux urines des patients auxquels des radiopharmaceutiques ont été administrés) ; • pour les établissements dépourvus de service de médecine nucléaire, les urines pourront être collectées dans des récipients étanches (type bidon de 20 l ayant contenu des détergents, etc.) et entreposés dans un local dédié à la gestion des déchets et effluents radioactifs (voir ci-contre) en attente d’une évacuation vers une filière d’élimination adaptée au contenu radiologique. Dans le cas exceptionnel d’une victime ayant fait l’objet d’une contamination interne par ingestion et par des radionucléides émetteurs alpha, les selles pourront être collectées et gérées dans des récipients adaptés, comme pour les urines. FICHE INTERVENIR DANS UN ÉTABLISSEMENT DE SANTÉ DE 1re LIGNE Préparer les locaux, les restaurer et gérer les déchets 29 Établir la caractérisation radiologique (nature des radionucléides en présence) 1 Les déchets radioactifs doivent être recueillis dans les conteneurs fournis par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), en particulier ceux de période supérieure à 100 jours. Ils sont généralement présents sur site si des pratiques mettant en œuvre des sources non scellées sont présentes dans l’établissement. À défaut, utiliser : • des récipients de type bidons vides (ayant contenu des détergents, par exemple) pour collecter les effluents ; • des conteneurs prévus pour les Déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI), pour recueillir les déchets solides. Procéder au recueil des déchets 2 Un local dédié à la gestion des déchets radioactifs conforme à la réglementation doit être utilisé s’il existe dans l’établissement (soute à déchets du service de médecine nucléaire, par exemple). À défaut, utiliser un local qui présenterait, dans la mesure du possible, les caractéristiques suivantes : Caractéristiques incontournables • Local isolé et sécurisé (sous contrôle d’accès, a minima fermant à clé). Si nécessaire, le conseiller en radioprotection (CRP) procédera à la délimitation en zone et apposera la signalisation adaptée. • Ventilation mécanique forcée (la présence de filtres de « très haute efficacité » – THE, en extraction, est un plus). • Sol facilement décontaminable (type résine époxy ou revêtement plastique) avec remontée en plinthes. • Dispositifs de sécurité incendie. • Bacs réceptacles de type caillebottis pour l’entreposage des effluents liquides. Autres caractéristiques • Peintures lavables sur les murs, éclairage aux normes dites «ATmosphères EXplosives» (normes ATEX). Les pouvoirs publics, en lien avec le Préfet et l’Agence régionale de santé (ARS), devront préciser le devenir de ces déchets: regroupement éventuel sur un site d’entreposage créé pour la circonstance ou élimination vers un centre de stockage existant. VOIR FICHE 10 Entreposer les déchets 3

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