Intervention médicale en situation d'urgence nucléaire ou radiologique

Modèle de prise en charge en établissement de santé L’établissement de santé doit prévoir : • Le déshabillage des personnes. Le simple déshabillage permet d’enlever 90 % de la contamination. Les patients sont ensuite orientés vers une structure de décontamination approfondie. • Une zone extérieure ou un local bien ventilé et un balisage pour établir un circuit entre l’entrée et une zone d’attente. • Les équipements de protection individuelle pour le personnel hospitalier qui prendra en charge les patients. • Des kits « victime contaminée » et affiches explicatives de la procédure, pour la décontamination d’urgence des victimes impliquées. Le personnel hospitalier remplit le rôle suivant : donner à chaque victime un kit, la guider pour appliquer la procédure, identifier les sacs avec les affaires personnelles. • La gestion des déchets et la restauration des locaux. VOIR FICHE 29 Gestion des déchets radioactifs L’arrivée et le traitement de victimes potentiellement contaminées et la gestion des contaminations génèrent des déchets radioactifs dont le volume dépend de la nature et de l’ampleur de l’accident. Les déchets sont liquides (eaux de lavage, etc.) ou solides : housses de vinyle, revêtements, équipements de protection individuelle (EPI) usagés, produits de décontamination, etc. Le point clé de leur gestion repose sur leur caractérisation radiologique (nature des radionucléides en présence), qui permet d’indiquer si une gestion en décroissance sur site est possible ou non. En situation normale, la réglementation actuelle11 permet une gestion en décroissance sur site des déchets et effluents comportant des radionucléides de période physique inférieure à 100 jours. Dans ces conditions, les effluents aqueux peuvent être rejetés dans l’environnement dès lors que l’activité volumique est inférieure à 10 Bq/l et à 100 Bq/l pour ceux contaminés à l’iode. Les déchets solides peuvent être évacués vers des filières conventionnelles dès lors que le débit de dose au contact est inférieur à deux fois le bruit de fond. Le recueil des déchets doit s’effectuer, si possible, dans des conteneurs conformes à la réglementation TMD‑ADR12 pour la classe 7, fournis par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Puis l’entreposage sur site s’effectue dans le local de déchets radioactifs conforme à la réglementation, s’il existe dans l’établissement (soute à déchets du service de médecine nucléaire, par exemple). En situation d’urgence radiologique, il appartient aux pouvoirs publics, en lien avec le Préfet et l’ARS, de préciser le devenir des déchets, leur regroupement éventuel sur un site d’entreposage créé pour la circonstance ou leur élimination vers un centre de stockage existant. VOIR FICHE 29 LES TROIS CATÉGORIES D’ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ La classification des établissements de santé est déterminée par les ARS dans le cadre du dispositif Orsan et de leur plan Orsan NRC. Elle est faite en fonction du plateau technique, de la présence éventuelle d’une structure d’accueil des urgences, d’un SAMU et de sa proximité avec des risques, des sites sensibles ou des menaces identifiées. 1re ligne, dont les ESRR NR Les établissements de 1re ligne sont en mesure d’accueillir et de prendre en charge les UA et les urgences relatives (UR) en relation avec un agent NR. Ils disposent d’une autorisation d’accueil des urgences, d’un plateau technique médico‑chirurgical, d’une structure de soins continus et/ou de réanimation. Le cadre de leur intervention (décontamination des victimes) est fixé par le plan de gestion des situations sanitaires exceptionnelles (« plan Blanc » volet NRC). Sont inclus : les établissements proches des sites industriels, de transport de matières dangereuses et autres sites présentant des risques spécifiques, les établissements de santé de référence et quelques autres établissements spécialisés. Ils sont en capacité de prendre en charge des patients irradiés et/ou contaminés. 2e ligne Les établissements de 2e ligne disposent d’un plateau technique et sont mobilisables en seconde intention. Ils contribuent à l’augmentation de la capacité des établissements de 1re ligne. Ils sont susceptibles d’assurer la prise en charge de patients qui nécessitent des soins après décontamination approfondie (réanimation, etc.). 3e ligne Les établissements de 3e ligne sont mobilisables en complément des établissements de santé de 1re et 2e ligne. Ils doivent assurer la réponse minimale en cas de présentation spontanée de personnes potentiellement contaminées. VOIR FICHE 36 i 11. Décision n°2008-DC-0095 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 29 janvier 2008. 12. Réglementation internationale relative aux transports des marchandises dangereuses par route, relevant de la classe 7 (matières radioactives). CADRE RÉGLEMENTAIRE Dispositifs spécifiques des établissements de santé FICHE 10 INTERVENTION MÉDICALE EN SITUATION D’URGENCE NUCLÉAIRE OU RADIOLOGIQUE 39

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