Contrôle n°201

CONTRÔLE | N° 201 | DÉCEMBRE 2016 42 E n France, les activités nucléaires sont encadrées depuis de nom- breuses années par des disposi- tions strictes visant à prévenir les accidents. Pour autant, malgré toutes les précautions prises, un accident ne peut être exclu. Ainsi, il convient de prévoir un dispositif de réponse à toute situa- tion d’urgence radiologique ou nucléaire. Celui-ci doit aussi être testé régulière- ment au moyen d’exercices permettant l’entraînement des différents intervenants et responsables à tous les niveaux. Au niveau national, les exercices sont issus d’exigences législatives et régle- mentaires. La loi n° 2004-811 du 13 août 2004 relative à la modernisation de la sécurité civile prévoit la réalisation d’exer- cices qui impliquent la population. Ces exercices sont appelés « exercices natio- naux » et sont encadrés par une instruc- tion interministérielle annuelle. Les objectifs de ces exercices sont de plusieurs ordres. Il s’agit notamment : › › de mettre en œuvre les différents aspects de l’organisation et les procédures prévues par les directives interministérielles, les plans de secours, les plans communaux de sauvegarde et les diverses conventions ; › › de s’assurer que les différents plans de réponse à une situation d’urgence radiologique sont tenus à jour et que les procédures d’alerte et de coordination qu’ils comportent sont efficaces ; › › d’entraîner les personnes qui seraient impliquées dans une telle situation ; › › de développer une approche pédagogique vers la population, afin que toute personne puisse plus efficacement concourir par son comportement à la sécurité civile. Des enjeux majeurs La réalisation d’exercices réguliers est indispensable pour assurer l’efficience de la réponse qui sera apportée à une situa- tion d’urgence nucléaire ou radiologique. Les enjeux sont nombreux : › › le grand nombre d’acteurs impliqués dans l’organisation nationale de crise présente un risque au niveau de la transmission de l’alerte et des informations. La réalisation d’exercices réguliers permet aux acteurs de se connaître et de mettre en place des modes de fonctionnement et d’échanges d’information partagés et efficaces ; › › les exercices permettent de roder l’organisation et les plans de réponse prévus par les acteurs. Seul un test en grandeur réelle permet de mettre en évidence d’éventuels dysfonctionnements. Il est alors essentiel de recenser les points d’améliorations et de mettre en place les actions correctives nécessaires pour améliorer collectivement le dispositif. C’est pourquoi le retour d’expérience (REX) prend une place importante dans le travail des équipes en charge de la préparation de la réponse aux situations d’urgence ; › › au travers des exercices, les acteurs se forment et s’entraînent à occuper les fonctions pour lesquelles on les a habilités, dans des situations de stress. À cette occasion, les moyens matériels sont également testés (systèmes d’alerte, de modélisation, de mesure sur le terrain, d’information des populations, de sécurité civile…). Il est ainsi possible d’identifier des axes de formation pour les personnes et des parades LES EXERCICES DE CRISE : UN OUTIL INDISPENSABLE POUR UNE RÉPONSE EFFICIENTE EN CAS D’ACCIDENT Par Jeanne Loyen, adjointe à la directrice de l’environnement et des situations d’urgence à l’ASN © ASN Chaque année, une dizaine d’exercices d’urgence nucléaire ou radiologique nationaux sont organisés en France, auxquels s’ajoutent des exercices locaux, thématiques ou internationaux. L’ occasion de tester les moyens matériels, mais surtout la réactivité et la coordination des multiples acteurs impliqués aux divers échelons (national, territorial, local) du dispositif de réponse aux situations d’urgence radiologique ou nucléaire. Les scénarios, élaborés conjointement par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et le ministère de l’Intérieur, prennent en compte différents types d’événements déclencheurs (incidents d’exploitation, aléas naturels, transports de substances radioactives) et couvrent toutes les phases de la crise (phase d’urgence et gestion post-accidentelle). Le retour d’expérience de ces exercices, mais également des situations réelles, a amené à faire évoluer ces scénarios afin de mieux prendre en compte certains enjeux, comme la cohérence de la communication, l’implication de la société civile ou encore la coordination transfrontalière. L ’ e s s e n t i e l RETOUR D’EXPÉRIENCE Les exercices de crise

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