La division d’Orléans de l’ASN réunit les professionnels de la médecine nucléaire du Centre et du Limousin afin de dresser un bilan de la radioprotection dans ce domaine et de favoriser l’échange de bonnes pratiques.

Publié le 07/07/2014 à 11:11

Communiqué de presse

La division d’Orléans de l’ASN a réuni, le 4 juin 2014, 70 professionnels des 12 services de médecine nucléaire des régions Centre et Limousin afin d’accompagner les évolutions importantes qui concernent leurs activités, notamment l’utilisation récente de médicaments radiopharmaceutiques (MRP) à des fins thérapeutiques et la modernisation rapide des équipements de médecine nucléaire[1].

Lors de ce séminaire, l’accent a été particulièrement mis sur la mutualisation des bonnes pratiques, avec de nombreuses interventions de professionnels.

Le bilan des inspections de l’ASN en médecine nucléaire, présenté par le chef de la division d’Orléans de l’ASN, témoigne d’une amélioration significative de la radioprotection des travailleurs des services de médecine nucléaire de l’interrégion, ainsi que d’une radioprotection des patients satisfaisante. Toutefois, l’ASN a rappelé aux professionnels que les missions de la personne compétente en radioprotection (PCR) doivent être définies plus précisément, et que les moyens et l’organisation consacrés à la radiophysique médicale doivent être consolidés, notamment dans le cadre de l’application du principe d’optimisation des doses délivrées aux patients.

Les événements significatifs de radioprotection (ESR) en médecine nucléaire connaissent une forte progression du nombre de déclarations, malgré d’importantes disparités entre les établissements de l’interrégion. Plus de 50% des ESR déclarés concernent des erreurs d’administration de médicaments radiopharmaceutiques (MRP). Sur cette problématique, le CHRU de Tours a partagé des pistes de sécurisation de la prise en charge du MRP, issues de l’analyse approfondie d’un ESR.

Concernant la radioprotection des travailleurs, l’IRSN et le Centre d'imagerie scintigraphique blésois et régional (CIBER, Blois), ont mis en évidence une exposition 6 fois plus importante à l’extrémité de l’index par rapport à sa base, et une contamination des travailleurs dans 15% des cas.L’ASN recommande, de tenir compte de la  variabilité de l’exposition aux extrémités et de renforcer l’évaluation du risque d’exposition interne, dans le cadre du classement du personnel exposé au titre du code du travail. Les nouveaux enjeux de radioprotection des travailleurs en radiothérapie interne vectorisée (RIV) en lien avec l’utilisation du radium 223, des microsphères d’yttrium 90 et du lutétium 177, ont été présentés respectivement par l’Institut Gustave Roussy (IGR, Villejuif), le Centre Eugène Marquis (Rennes) et l’hôpital Beaujon (Clichy).

Dans un contexte d’augmentation croissante de l’exposition d’origine médicale des personnes aux rayonnements ionisants, la maîtrise des doses délivrées aux patients est l’une des priorités de l’ASN. Les doses reçues par les patients en médecine nucléaires sont encore très disparates avec une variation pouvant atteindre un facteur 10 pour un même examen. La présentation des études du groupe d’action concertée des services de médecine nucléaire du sud de la France (ACOMEN) et de l’IGR  ont permis d’attirer l’attention des participants sur la nécessité d’entreprendre une démarche pluridisciplinaire d’optimisation des doses délivrées par les TDM utilisés en médecine.

1. Aujourd’hui, 68% des services de l’interrégion Centre et Limousin ont recours à la tomographie par émission de positons (TEP) et détiennent une gamma-caméra couplée à un tomodensitomètre (TDM).

Date de la dernière mise à jour : 18/09/2017