L’ASN alerte les acteurs de la radiologie interventionnelle sur les enseignements des événements déclarés à l’ASN et maintient la radiologie interventionnelle comme priorité d’inspection

Publié le 21/05/2014 à 17:30

Communiqué de presse

Inspection de radiologie interventionnelle

Les événements significatifs de radioprotection (ESR) déclarés à l’ASN entre 2007 et 2013 ainsi que les constats des inspections réalisées dans le domaine de la radiologie interventionnelle1 conduisent l’ASN à alerter de nouveau l’ensemble des acteurs sur les enjeux forts de radioprotection pour les patients et pour les travailleurs.

En effet, cette analyse a révélé que la majorité de ces ESR résultent d’un défaut de culture de radioprotection, lié notamment à une méconnaissance des doses délivrées aux patients ou reçues par les praticiens, et à une méconnaissance des risques sanitaires imputables à une exposition aux rayonnements ionisants. Ils auraient pu être évités.

A la suite d’un événement de (neuro)radiologie interventionnelle survenu en 20092, l’ASN avait en effet adressé aux chefs de services de neuroradiologie vasculaire interventionnelle et aux directeurs généraux des hôpitaux régionaux et universitaires une lettre circulaire rappelant les obligations réglementaires relatives notamment à :

  • l’application du principe d’optimisation ;
  • la formation des personnels ;
  • la rédaction de protocoles radiologiques ;
  • l’intervention d’une personne spécialisée en radiophysique médicale (PSRPM) pour participer à l’optimisation des procédures radiologiques.

Dans la lettre-circulaire qu’elle a adressée le 24 mars 2014 à l’ensemble des services pratiquant la radiologie interventionnelle et des actes radioguidés3, l’ASN formule de nouvelles recommandations qui portent sur :

  • la nécessité de procéder à une évaluation des risques pour le patient et les professionnels ;
  • la nécessité d’identifier les actes à risque et de définir les modalités de suivi des patients à risque ;
  • les besoins en  radiophysiciens et en « personnes compétentes en radioprotection » (PCR) ;
  • la formation du personnel à la radioprotection des travailleurs, des patients et à l’utilisation des équipements ;
  • l’anticipation des changements techniques et organisationnels ;
  • la nécessité d’évaluer sa pratique au regard des bonnes pratiques identifiées ;
  • l’appropriation des référentiels existants portant sur la justification et l’optimisation des actes.

Elaborées en concertation avec les professionnels concernés et l’IRSN, ces recommandations présentent les enseignements tirés de l’analyse des ESR déclarés à l’ASN entre juillet 2007 (date de la mise en œuvre du système de déclaration des ESR à l’ASN) et décembre 2013. Sur cette période, ont été déclarés :

  • 67 événements par des services réalisant des actes radioguidés ;
  • Parmi eux, 25 événements ont été déclarés par des praticiens de radiologie interventionnelle, dont 18 ont entraîné des lésions radio-induites chez des patients (érythème, radionécroses, alopécies...) et 7 ont conduit à des dépassements de limites de dose (dose corps entier et doses équivalentes aux extrémités) pour les praticiens.

En raison des enjeux de radioprotection pour les travailleurs et les patients, l’ASN maintient, pour les prochaines années, la radiologie interventionnelle comme priorité d’inspection.

En savoir plus

1. La radiologie interventionnelle est définie par l’ensemble des actes médicaux diagnostiques ou thérapeutiques ainsi que les actes chirurgicaux médicaux utilisant des rayonnements ionisants à visée de guidage « per-procédure », y compris le contrôle.

2. Voir la note d'information publiée par l'ASN le 26/03/2010. 

3. Directeurs d’établissements et directeurs d’agences, des sociétés savantes et des administrations concernées.

Date de la dernière mise à jour : 18/09/2017