Réacteur 3 Non-respect des spécifications techniques d'exploitation

Publié le 06/10/2002

Centrale nucléaire du Bugey Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 7 octobre, au cours d'un essai périodique, la turbopompe du circuit d'alimentation de secours en eau des générateurs de vapeur (circuit ASG) a déclenché par survitesse. Elle a été alors considérée comme indisponible du point de vue de la sûreté et l'exploitant devait mettre le réacteur dans un état sûr tel que défini par les spécifications techniques d'exploitation (STE) sous 10 heures. L'exploitant n'a pas respecté le délai de repli prescrit par les STE.

Le circuit ASG fournit aux générateurs de vapeur, en cas de défaillance de l'alimentation principale, l'eau nécessaire au refroidissement du réacteur. Il est également utilisé lors des périodes de démarrage et d'arrêt du réacteur. Ce circuit comporte trois pompes indépendantes. Deux d'entre elles sont des pompes classiques, entraînées par des moteurs électriques. La troisième est une turbopompe. Cette turbopompe est entraînée par une petite turbine actionnée par de la vapeur prélevée sur les générateurs de vapeur, ce qui la rend indépendante de toute alimentation électrique. En cas de perte totale des alimentations électriques, elle doit être en mesure d'assurer à elle seule l'alimentation en eau des générateurs de vapeur.

Le 27 septembre, l'exploitant est intervenu sur la vanne d'alimentation de la turbopompe notamment pour remplacer les garnitures d'étanchéité en carbone situées autour de la tige de commande. Le 6 octobre, au cours d'un essai périodique, la turbopompe a déclenché par survitesse. L'exploitant a alors considéré que la turbopompe était indisponible conformément aux STE. Il a recherché la cause de la panne, et au terme du délai fixé par les STE, il a entamé le repli du réacteur tout en continuant ses investigations sur l'origine de la panne. Peu de temps après avoir commencé à replier le réacteur, l'exploitant a suspecté une avarie sur le régulateur de commande de la vanne d'alimentation de la turbopompe et l'a remplacé. Les essais de requalification de ces matériels lui ont permis de considérer la turbopompe comme à nouveau disponible et il a alors entamé les opérations de démarrage du réacteur.

Deux heures après la reprise des opérations de redémarrage, l'exploitant a voulu à nouveau réaliser l'essai au cours duquel la turbopompe avait déjà déclenché : le même événement s'est alors reproduit. L'exploitant a alors décidé de replier immédiatement le réacteur dans un état sûr conformément aux STE. Il n'a toutefois pas respecté le délai de repli de 10 heures prescrit par les STE en raison d'une mauvaise gestion d'aléas et d'un défaut de communication entre l'équipe de quart et d'autres services impliqués dans la gestion de l'incident.

En raison du non-respect des spécifications techniques d'exploitation, cet incident a été classé au niveau 1 de l'échelle INES.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie