Dépassement du délai de repli du réacteur à la suite d’une erreur d’interprétation du temps de fermeture des vannes d’isolement du circuit de vapeur vive principal

Publié le 18/06/2014

Centrale nucléaire de Saint-Alban Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Le 8 juin 2014, l’ingénieur de sûreté de la centrale nucléaire de Saint-Alban a mis en évidence que deux vannes d’isolement du circuit de vapeur vive principal du réacteur n°1 étaient indisponibles et que le réacteur aurait dû être replié depuis environ 9 heures conformément aux spécifications techniques d’exploitation. Cette indisponibilité de 2 vannes d’isolement du circuit de vapeur vive principal n’avait pas été correctement identifiée par les agents de conduite en charge du pilotage du réacteur.

Les vannes d’isolement du circuit de vapeur vive principal sont des matériels importants pour la sûreté qui participent à la protection du réacteur en cas d’accident.

A l’occasion des opérations de redémarrage du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Saint-Alban après un arrêt pour maintenance programmée et rechargement, EDF a procédé à des essais périodiques de bon fonctionnement des vannes d’isolement du circuit de vapeur vive principal. Ces essais ont porté notamment sur la mesure du temps de fermeture de ces vannes.

Le 7 juin 2014, une première série d’essais a mis en évidence des écarts sur ces temps de fermeture par rapport aux critères fixés par les règles générales d’exploitation. EDF dispose dans ce cas d’un délai de huit heures pour remettre ces équipements en conformité. A la suite de ces opérations de remise en conformité, EDF a procédé à de nouveaux essais pour mesurer le temps de fermeture. Ces essais ont été déclarés conformes et les 4 vannes d’isolement du circuit de vapeur vive principal ont été considérées comme disponibles par les équipes en charge du pilotage du réacteur.

Le 8 juin 2014, l’ingénieur de sûreté a réalisé un contrôle indépendant de celui des équipes de conduite pour déterminer le niveau de sûreté de l’installation. Dans le cadre de la réglementation française, un tel contrôle indépendant et contradictoire est en effet requis sur les installations nucléaires de base. L’ingénieur de sûreté a diagnostiqué à ce moment là qu’en réalité pour 2 des 4 vannes d’isolement du circuit de vapeur vive principal, les temps de fermeture après la réparation de la veille avaient été mal interprétés. Pour ces 2 vannes, il s’avérait en réalité que le temps de fermeture demeurait supérieur aux critères fixés par les règles générales d’exploitation.

Dans ces conditions, les spécifications techniques d’exploitation imposent de baisser la température et la pression du circuit primaire dans un délai maximal de 8 heures. Compte tenu de son erreur d’appréciation sur la disponibilité des 2 vannes d’isolement du circuit de vapeur vive principal, EDF n’a pas amorcé suffisamment tôt la baisse des conditions thermo-hydrauliques du réacteur, et a dépassé de 9 heures le délai de repli.

EDF a immédiatement pris les dispositions de conduite et de maintenance pour corriger cet écart.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, sur l’environnement ou sur les travailleurs.

Cependant, en raison du non-respect des spécifications techniques d’exploitation, cet événement a été classé au niveau 1 de l'échelle INES.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie