Arrêt automatique du réacteur sans déclenchement du plan d'urgence interne - Réacteur n°1

Publié le 29/04/2003

Centrale nucléaire de Saint-Alban Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Le 11 avril, à la suite d'un défaut du réseau électrique haute tension et à une défaillance d'un matériel de régulation, la protection d'arrêt automatique du réacteur 1 a été sollicitée par l'atteinte d'un seuil de niveau haut dans un générateur de vapeur.

L'arrêt automatique du réacteur avait été précédé d'une baisse automatique de puissance, engendrée par la perte d'une turbopompe d'alimentation en eau des générateurs de vapeur. Le circuit principal d'alimentation des générateurs de vapeur est constitué de deux turbopompes. En cas de défaillance de l'une de ces turbopompes, la puissance du réacteur est automatiquement ramenée à 60%, une seule turbopompe suffisant, à ce niveau de puissance, pour assurer le fonctionnement de l'installation. Cette baisse de puissance, commandée par la descente dans le coeur du réacteur des grappes de commande, engendre de manière transitoire une alarme en salle de commande concernant la position d'insertion très importante de certaines grappes de commande du réacteur.

Les grappes de commande sont des groupes de tiges solidaires, mobiles, contenant une matière absorbant les neutrons qui, suivant leur insertion dans le coeur du réacteur, permettent de contrôler la réaction nucléaire.

Grâce aux régulations, cette alarme disparaît habituellement au bout de quelques minutes, faute de quoi les opérateurs doivent engager des opérations particulières de conduite pour que les grappes retrouvent leur position normale.

Lorsque l'arrêt automatique du réacteur est survenu, l'alarme était toujours présente, ce qui a entraîné, de manière automatique, l'apparition d'une seconde alarme signalant un risque potentiel plus important. Les procédures de conduite demandent alors de déclencher le plan d'urgence interne radiologique. Ce plan prévoit notamment l'alerte de l'Autorité de sûreté nucléaire. L'exploitant a considéré, après examen des circonstances ayant conduit à son apparition, que cette alarme n'était pas représentative d'une situation dégradée et a décidé, après consultation de ses services centraux, de ne pas déclencher le plan d'urgence interne.

L'analyse technique conduite à chaud par le CNPE n'était pas erronée, mais la décision importante qu'il a prise s'écarte des consignes et n'aurait pas dû être prise sans consultation de l'Autorité de sûreté nucléaire. Cet incident a en conséquence été classé au niveau 1 de l'échelle INES.

Une inspection réactive a été conduite par l'autorité de sûreté le samedi 12 avril afin d'examiner avec précision les circonstances dans lesquelles le CNPE avait pris sa décision de ne pas déclencher le plan d'urgence interne.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie