Rejet d’effluents radioactifs d’origine médicale du C.H.U. de Limoges dans le réseau d’assainissement

Publié le 17/11/2011

C.H.U. de Limoges 87000 Limoges

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été informée le 29 juillet 2011 du rejet d’urines contenant de l’iode 131 dans le réseau d’assainissement en aval du Centre Hospitalier Universitaire de Limoges.

Ce rejet fait suite à la découverte, le 28 juillet au matin, d’une fuite d’effluents provenant des canalisations reliant les sanitaires des chambres du service de médecine nucléaire, réservées aux patients traités par iode 131[1], aux cuves de décroissance radioactive dédiées[2].

Afin de mettre les locaux en sécurité et de rendre le système à nouveau opérationnel, les sanitaires des chambres protégées ont été condamnés. Les deux patients hospitalisés ont dû utiliser des sanitaires non raccordés aux cuves de décroissance radioactive. Des effluents radioactifs ont ainsi été rejetés dans le réseau d’assainissement.

Une estimation dosimétrique pour le personnel présent à proximité de la fuite révèle des expositions faibles et inférieures aux limites réglementaires concernant le public. Compte tenu du recueil des urines des patients réalisé avant la fermeture des sanitaires de leur chambre, l’activité rejetée a été limitée et les conséquences attendues sont faibles.

L’ASN a demandé que la reprise des traitements soit conditionnée au constat préalable de l’absence de contamination radioactive des locaux et à la vérification de l’intégrité du réseau de canalisations après action corrective.

L’ASN a également demandé de définir des dispositions à prendre en cas d’événements similaires afin d’éviter les rejets radioactifs dans l’environnement, conformément à la décision de l’ASN sur l’élimination des déchets et des effluents.

Les traitements dans les chambres protégées ont ainsi pu reprendre le 31 août 2011 après des vérifications de radioprotection satisfaisantes.

En raison du rejet direct d’effluents radioactifs dans le réseau d’assainissement, cet événement est jugé significatif dans le domaine de la radioprotection. L’ASN a classé cet événement au niveau 0 de l’échelle INES.

[1] traitement thérapeutique (thyroïde par exemple) par administration d’un médicament radioactif (iode 131) nécessitant une hospitalisation de quelques jours en chambre protégée. Pendant l’hospitalisation, la majeure partie du produit radioactif est éliminée par les voies naturelles et est collectée dans des cuves pour permettre le rejet dans l’environnement après décroissance radioactive.

[2] les règles de gestion et d’élimination des déchets et effluents contaminés sont fixées par l’arrêté du 23 juillet 2008 portant homologation de la décision n° 2008-DC-0095 de l’ASN du 29 janvier 2008.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 0

Écart