Dépassement de la limite de dose annuelle réglementaire aux extrémités d’un travailleur en radiologie interventionnelle

Publié le 02/12/2010

Clinique Esquirol-Saint-Hilaire 47000 Agen

Le 5 octobre 2010, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été informée qu’un praticien en radiologie exerçant dans les locaux de la clinique Esquirol-Saint-Hilaire avait reçu une dose de rayonnements aux mains excédant la limite de dose de 500 mSv (millisievert) au cours de douze mois consécutifs, fixée par la réglementation.

Lors de la réalisation d’actes médicaux (infiltrations avec injection de médicaments in situ), les radiologues utilisent des appareils émettant des rayons X qui permettent de visualiser le trajet de l’aiguille et de guider leur pratique. La réalisation de ces actes induit une exposition aux rayonnements ionisants, notamment au niveau des mains du praticien, qui peut être importante et qui varie selon la pratique individuelle, les paramètres d’acquisition de l’image radiologique et l’utilisation d’équipements de protection individuelle.

Tout travailleur potentiellement exposé aux rayonnements ionisants doit bénéficier d’un suivi dosimétrique adapté au poste de travail assuré par des moyens de mesures individuels, appelés « dosimètre passif ». Dans le cas présent, des dosimètres spécifiques permettent d’évaluer les doses équivalentes pour les mains et, ainsi, de contrôler le respect de la limite de dose équivalente pour cette partie du corps.

L’événement a été mis en évidence à l’occasion de la réception des résultats du suivi dosimétrique des mains du radiologue concerné. Ce suivi, réalisé par des bagues thermoluminescentes, a montré que la dose reçue par le praticien a été de 693 mSv sur la main droite entre avril et septembre 2010. Les résultats de la dosimétrie passive portée à la poitrine sous le tablier plombé sont, quant à eux, inférieurs aux seuils de détection du dosimètre.

L’ASN a mené une inspection le 15 octobre 2010 afin d’examiner les circonstances ayant conduit à ce dépassement de limite de dose. Cette surexposition résulte, notamment, de la difficulté, pour la bonne réalisation de l’acte, d’éviter d’exposer les doigts de l’intervenant dans le faisceau de rayonnement et d’utiliser une protection adaptée. La fréquence de la réalisation de l’acte par le praticien est de l’ordre d’une quinzaine par mois.

L’ASN considère qu’un travail d’optimisation des pratiques doit cependant être mené afin de réduire l’exposition aux rayonnements ionisants.

L’ASN note, toutefois, que ce dépassement de limite de dose équivalente a pu être mis en évidence parce que le praticien portait systématiquement des bagues dosimétriques et souligne l’exemplarité de cette pratique.

L’ASN rappelle l’obligation d’un suivi dosimétrique spécifique pour les mains dès lors que ce risque est mis en évidence. Cet événement en démontre la pertinence pour les praticiens réalisant ce type d’actes.

 En raison du dépassement de la limite annuelle réglementaire d’exposition aux rayonnements ionisants des extrémités pour un travailleur, l’ASN classe cet événement au niveau 1 de l’échelle INES, qui en compte 8.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie